Un jeune homme de 19 ans se trouve dans un état de mort cérébrale après avoir reçu un tir de carabine en pleine tête. La voiture où il se trouvait avait été visée, quelques minutes après un refus de priorité, par un tireur, qui s'est rendu depuis.
La soirée entre amis sur les rives du lac du Der, dans la Marne, a viré au drame. Dimanche soir, un groupe d'amis d'une vingtaine d'années, tous originaires de la région, a pris la voiture pour rejoindre un restaurant de ce haut lieu touristique. À 20h15, leur route a croisé celle d'un autre véhicule, à Montier-en-Der. Il semblerait que l'une des deux voitures n'a pas respecté une priorité. Le ton monte entre les deux groupes de jeunes, mais chacun finit par reprendre son chemin.
Un quart d'heure plus tard, le groupe d'amis se gare devant le restaurant le Croc'O Der. Au même moment, la voiture croisée plus tôt refait son apparition. L'un de ses occupants sort une carabine, et tire en direction de la 206 alors décapotée. Jonathan, 19 ans, est touché en pleine tête.
Le jeune homme se trouvait alors sur un des sièges arrière de la voiture. Il a été transporté par hélicoptère vers le CHU de Reims. Il se trouvait mardi en état de mort cérébrale. «Apparemment, cela est parti d'un coup de klaxon mal accepté. La voiture des agresseurs a alors suivi l'autre. La société devient très violente. On n'est plus rassurés… Pour un oui ou pour un non, on se fait tuer», a expliqué le gérant du restaurant.
Recherché activement par les gendarmes, le tireur présumé (19 ans) s'est présenté de lui-même à la caserne lundi matin. Le conducteur (22 ans) a été interpellé quelques minutes plus tard. Les deux hommes originaires de la région de Vitry-le-François (Marne), inconnus des services de police, étaient en garde à vue mardi après-midi et devaient être présentés devant un juge mercredi matin. «L'enquête a conduit à caractériser une préméditation et les constatations conduisent le parquet à requérir la qualification d'assassinat et de complicité d'assassinat», a expliqué le vice-procureur de Reims Laurent de Caigny. Il semblerait que les deux hommes n'avaient pas la carabine avec eux lors de l'incident de circulation et qu'ils ont décidé de rentrer au domicile de l'un d'entre eux pour récupérer l'arme.
Poignardé pour avoir klaxonné
Plusieurs altercations extrêmement violentes ont eu lieu ces dernières semaines. Mi-juillet, un double homicide a été évité de justesse près de Béziers. Une voiture était entrée en collision avec un scooter au niveau d'un rond-point. Un homme est sorti de son véhicule pour venir au secours du motard blessé. Mais le conducteur de la première voiture a déboulé, couteau à la main, et a poignardé l'homme. Il s'est ensuite précipité vers un 4x4 à l'arrêt et a poignardé son conducteur, avant de voler le véhicule. L'agresseur a fini par se rendre à la police. Ses victimes ont survécu à leurs blessures.
Quelques jours plus tard, un automobiliste parisien a été lui aussi poignardé pour avoir klaxonné. «Le monsieur était devant (...) Il sort de sa voiture, prend son portable et se promène à 50 mètres de la voiture. Le feu passe au vert et lui continue de téléphoner», a expliqué à BFMTV la victime. «Je sors de la voiture pour lui dire de bouger (...) Je pense qu'il va rentrer dans la voiture mais il sort avec son couteau. Il m'a mis le premier coup au visage». L'homme sera touché quatre fois mais a pu être sauvé.
Mohamed Laidouni n'a pas eu la même chance. En 2010, cet homme de 30 ans a été lynché devant les yeux de sa famille pour avoir demandé un constat après un banal accrochage sur l'A13. L'un des passagers de la voiture qui refusait de céder avait appelé ses amis en renfort. Ces derniers ont été condamnés en avril dernier à des peines allant de 18 à 20 ans de prison ferme pour meurtre.
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