La visite qu’effectuera, ce lundi, au Qatar, le commandant de la Gendarmerie nationale, le général-major Ahmed Bousteila, intervient, dans un contexte marqué, pour le moins, par des relations plutôt ambiguës entre l’Algérie et cette monarchie du Golfe, qui continue de susciter la controverse autour de son rôle avéré, dans l’encouragement des mouvements insurrectionnels, dans les pays arabes.
Le communiqué de la Gendarmerie nationale précise qu’au cours de son séjour, au Qatar, le général-major Ahmed Bousteila s'entretiendra avec son homologue qatari, sur les «questions d'intérêt commun», afin de «conjuguer leurs efforts, pour une lutte efficace contre les différentes formes de criminalité, et afin de garantir la sécurité des personnes et des biens».
Ce déplacement du patron de la gendarmerie pose, faut-il le dire, plus de questions qu’il n’en résout. Et pour cause.
Le Qatar, du reste, très actif, sur la scène diplomatique mondiale, au point d’étonner ses plus proches voisins, est, aujourd’hui, montré du doigt, pratiquement, dans tous les pays arabes traversés par les mouvements de remise en cause de l’Ordre établi, comme cela avait été le cas avec la Libye, la Tunisie, l’Egypte, le Yémen, et, depuis déjà deux ans, la Syrie.
De quelle criminalité pourrait-on parler, en effet, avec les responsables qataris, eux, qui sont impliqués, dans l’encouragement de la mouvance islamiste salafiste, qui constitue, aujourd’hui, une sorte de poste avancé de la monarchie, pour affaiblir les pays arabes, dont l’Algérie ?
Quelle «garantie à la sécurité des personnes et des biens» nous consentiront-ils, eux qui n’arrivent pas encore à digérer la «spécificité algérienne», jusqu’ici imperméable aux courants de la déstabilisation, fournis, sous le label du «printemps arabes» ?
Et la cerise sur le gâteau, c’est lorsque le communiqué de la gendarmerie évoque «la coopération opérationnelle et l'échange d'expériences, dans plusieurs domaines liés à la sécurité publique» entre les deux pays.
Evoquer, aujourd’hui; une coopération sécuritaire entre Alger et Doha peut paraître complètement incongru, surtout que les deux pays ne partagent presque rien, en termes de positions diplomatiques, sur les grands dossiers de l’heure, à commencer, par la Libye, la Syrie, le Sahel, l’islamisme, etc.
Et ce n’est certainement pas les sujets de divergences qui manquent entre les deux capitales.
Sadek Amine
Sadek Amine
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