Les milieux politiques proches du gouvernement de Damas constatent ces jours-ci que les Damasquins discutent de la baisse significative du prix du dollar par rapport à la Livre syrienne.
En effet, le prix du dollar avait atteint les 300 LS avant de baisser pour atteindre les 130 Livres.
Les points de vue des Syriens divergent quant à l’explication de cette baisse du dollar. Certains la considèrent liée à la hausse des indices de la solution politique et aux efforts de la tenue de la conférence de Genève 2. Ils rappellent dans ce contexte que le prix du dollar était monté mercredi dernier suite au report de Genève 2.
D’autres Syriens estiment que la baisse du dollar était due à l’arrêt des spéculations dont le Qatar est responsable. Ceci constitue un message qatari positif adressé au commandement syrien et visant à tourner la page du conflit. Mais Damas a toujours répondu: «Nous voulons des actes et non des paroles».
Toutefois, la capitale syrienne qui n’offre point un spectacle de champ de bataille, compte tenu des embouteillages et des parcs bondés, semble s’être adaptée à un attentat par ci ou par là.
La majorité des citoyens estime que les attentats ou les obus envoyés de loin, reflètent les sentiments des rebelles assiégés, notamment dans le rif de Damas. L’armée syrienne est en effet parvenue à bloquer les issues de Ghouta devant les groupe armés, dont un certain nombre s’est rendu aux autorités, bénéficiant de leur tolérance et de l’amnistie décrétée par le président syrien.
Par contre, d’autres rebelles, en l’occurrence étrangers, sont déterminés à poursuivre le combat, à l’ombre notamment des contacts en cours pour la tenue de Genève 2.
En outre, les responsables syriens expriment leur soulagement et optimisme sur une prochaine sortie de crise. Certains affirment même que la Syrie a véritablement surmonté la crise et que les tensions persistantes sont les restes d’une période révolue.
Les milieux politiques proches des cercles de décision syrienne constatent de même que les responsables du pays sont tranquilles quant à la position des alliés, notamment iraniens et russes, avec une «grande estime» aux prises de position de l’Irak, de l’Algérie et des alliés libanais. Ces responsables ressentent un soulagement face à l’attitude du nouveau commandement de l’Égypte, lequel fait face sur sa scène intérieure à une guerre qui pourrait ressembler à celle de la Syrie, au moment où le Caire et Damas sont deux pays préoccupés par la sécurité nationale arabe face à «Israël».
En plus de l’optimisme et de la tranquillité, les responsables syriens se disent prêts à ouvrir une nouvelle page avec les opposants syriens, même armés, tant que ces derniers ne sont pas liés à l’étranger.
Dans ce contexte, des efforts à deux niveaux sont déployés sur tous les fronts syriens: ceux des affrontements militaires et ceux des négociations locales pour inciter les rebelles à livrer leurs armes.
Les responsables syriens évoquent des réussites sur les deux plans.
Quant au report de la tenue de Genève 2, les responsables syriens le prévoyaient déjà et ils étaient satisfaits des positions de l’opposition et de ses conditions draconiennes, puisque ceci dévoile indéniablement la partie qui entrave le règlement politique et l’embarrasse devant l’opinion publique syrienne, qui aspire au salut par tous les moyens.
Des hauts responsables syriens précisent que nul n’avait fixé la date de Genève 2 au 22 ou 23 novembre. «L’émissaire international pour la Syrie, Lakhdar Brahimi, a lui-même démenti l’accord autour de cette date».
Certains analystes estiment que Moscou et Washington ont voulu, par le report des dates, prendre en compte les positions des opposants. Mais ces deux pays sont déterminés à poursuivre les efforts pour tenir cette conférence, dont les résultats ne seraient pas diligents, mais poseraient la Syrie sur la voie de la solution, suite à deux ans d’escalade militaire.
Ces mêmes responsables rappellent que la période séparant la conférence de Genève sur le Liban en 1984 et l’accord de Taëf en 1989, est de six ans.
«Ceux qui ont voulu mener une guerre d’usure contre la Syrie, en souffriront en fin de compte. Une nouvelle période verra le jour dans la région et le monde suite aux douleurs de la parturition en Syrie. Mais ces douleurs d’accouchement du nouveau Moyen Orient sont différents de ceux évoquées un jour par la secrétaire d’État américaine, Condoleeza Rice», martèlent également les personnalités politiques proches des autorités de Damas.
Article paru jeudi 7 novembre 2013 dans le quotidien libanais Al-Joumhouria, traduit par french.alahednews.com
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