EON France, la filiale français du groupe énergétique allemand, compte bien faire construire la plus grande centrale à bois de France à Gardanne (Bouches-du-Rhône) pour laquelle il a retenu le sud-coréen Doosan et le français RBL-REI, a-t-il annoncé jeudi.
Ce projet d’une reconversion d’une tranche de centrale à charbon en centrale à bois de 150 mégawatts, lancé par EON il y a deux ans, représente un investissement de plus de 230 millions d’euros, indique le groupe dans un communiqué.
EON France a indiqué à l’AFP qu’il s’agissait bien désormais d’un projet certain. Les travaux, qui emploieront 200 personnes en moyenne, doivent débuter cet été et s’achever d’ici mi-2014, en vue d’un démarrage d’exploitation début 2015, selon la filiale.
Il rentre dans sa phase de mise en oeuvre après la signature des contrats de réalisation de travaux avec le groupe Doosan pour la partie chaudière et turbine et avec le groupe RBL-REI pour la plateforme de stockage et d’approvisionnement, selon le communiqué de l’entreprise.
Les deux contrats ont été respectivement signés le 25 avril et le 2 mai, indique le groupe, sans dévoiler de montants.
Le volet financement reste néanmoins à boucler: EON, fragilisé économiquement par la sortie allemande du nucléaire et la surcapacité électrique en Europe, précise vouloir réaliser l’investissement dans le cadre d’un partenariat avec des investisseurs.
Les discussions avec des investisseurs institutionnels progressent et des étapes significatives ont été franchies avec CDC Infrastructure, la filiale d’investissement dans les transports, télécoms, énergie et environnement de la Caisse des Dépôts, qui pourrait prendre une participation significative dans le projet.
Cette reconversion, qui se fait dans le cadre de la fermeture par EON de plusieurs tranches de centrales à charbon, avait fait l’objet d’incertitudes en raison notamment d’un conflit social mais aussi d’oppositions locales, qui jugeait le projet démesuré par rapport à l’approvisionnement en bois disponible en Provence.
La centrale brûlera environ 90% de bois, soit 850.000 tonnes de biomasse par an, et 10% de charbon. Selon EON, 60% de l’approvisionnement viendra de la ressource régionale et à 40% de bois importé. En 2025, la part locale passera néanmoins à 100%, selon le groupe.
EON, qui a donné récemment son feu vert à sa filiale française selon une porte-parole, avait eu l’autorisation préfectorale fin 2012. Selon l’entreprise, le projet conduira à améliorer le bilan CO2 régional de 600.000 tonnes par an.
D’un parc à 98% charbon en 2008, EON France vise un bouquet 52% charbon, 36% gaz, 7,5% biomasse, 4% éolien et 0,5% solaire en 2015.
Source: Agence de presse via Romandie
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