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1 juin 2013

Education nationale : l’anti prime au mérite

Dans un rapport rendu public ce mois-ci, la cour des comptes est formelle : l’Education Nationale n’a pas besoin de gonfler ses effectifs, elle doit mieux gérer ses ressources humaines. Pour les sages de la rue Cambon, la réussite scolaire de tous les élèves passe nécessairement par un traitement plus juste des enseignants. 

L'Education Nationale est une bien curieuse entreprise. 837 000 « employés », « soit près de la moitié des agents publics employés par l’Etat », rappelle la cour des comptes dans son rapport intitulé « Gérer les enseignants autrement ». Pourtant, cette entreprise-là est totalement dépourvue de gestion des ressources humaines. 

Pas d’entretien, pas de CV, pas de lettre de motivation. Pour espérer changer de poste ou progresser dans leur carrière, les enseignants n’ont qu’un oracle : le « barème ». Au fur à mesure que les années passent ou au gré d’un mariage, les professeurs gagnent en effet des points qui seuls déterminent leur affectation dans un établissement. De mérite, d’implication, ou même de qualité des cours, il n’est nullement question. 

La conséquence de ce système de gestion barbare coule de source. Les enseignants débutants, pauvres en points, se retrouvent systématiquement propulsés dans des établissements difficiles. Les élèves les moins favorisés voient donc arriver devant eux des profs inexpérimentés qui n’ont souvent qu’une idée en tête : partir à la première occasion
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Cinglant, le rapport affirme que la France se caractérise « par une incapacité de l’école à contrecarrer les effets des inégalités sociales en matière de réussite scolaire et par un creusement du fossé séparant les performances des meilleurs élèves et celles des moins bons ».


Le tableau que dresse la cour des comptes de la condition professorale est pour le moins accablant. Mal récompensés pour leur travail en dehors des heures de cours, mal payés par rapport à leurs homologues européens et même par rapport aux autres fonctionnaires, mal encadrés, isolés dans leur tâche, dépourvus de perspective de progrès ou d’amélioration de leurs pratiques… N’en jetez plus !


On peine à imaginer comment les profs peuvent mener leur mission d’amener tous les élèves à la réussite dans un pareil contexte. « La définition des missions attendues des enseignants, la répartition des postes entre les établissements, la façon dont les affectations sont décidées, le soutien dont ceux-ci bénéficient tout au long de leur carrière comme leur niveau de rémunération ou leur temps de travail, sont autant de leviers aux mains des pouvoirs publics ».


La bonne nouvelle, c’est donc que les leviers existent. La mauvaise, c’est que personne n’a encore jamais réussi à les actionner.

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