La Maison Blanche a rejeté mercredi toute modification du déploiement du bouclier antimissile de l'Otan en Europe et nié que ce dispositif vise la Russie, après une mise en garde formelle du président Dmitri Medvedev.
"Les Etats-Unis ont fait preuve d'ouverture et de transparence avec la Russie quant à nos projets de défense antimissile en Europe, qui répondent à une menace de plus en plus importante contre nos alliés de la part de l'Iran, et que nous sommes engagés à dissuader", a déclaré le porte-parole du Conseil de sécurité nationale américain (NSC), Tommy Vietor.
"Via de nombreux canaux de communication, nous avons expliqué aux responsables russes que les systèmes antimissile dont le déploiement est prévu en Europe ne menacent pas, et ne peuvent pas menacer la dissuasion stratégique de la Russie", a ajouté M. Vietor dans un communiqué.
"L'application du nouveau traité START continue à bien se dérouler et toute menace de s'en retirer n'est pas justifiée à notre avis", a dit M. Vietor, à propos du traité de désarmement nucléaire signé début 2010 par MM. Obama et Medvedev à Prague et ratifié par les parlements russe et américain.
"Nous continuons à croire que la coopération avec la Russie sur la défense antimissile peut améliorer la sécurité des Etats-Unis, de nos alliés en Europe et de la Russie, et nous continuerons à travailler avec la Russie pour définir les paramètres d'une possible coopération", a promis M. Vietor.
"Toutefois, dans ce cadre de coopération, nous ne modifierons ou ne limiterons d'aucune façon nos projets de déploiement", a ajouté le porte-parole du NSC, le cabinet de politique étrangère du président Barack Obama.
Le Pentagone a lui aussi affirmé mercredi que le bouclier antimissile "ne vise pas la Russie".
"Le système de défense antimissile européen sur lequel nous travaillons dur avec nos alliés européens et avec la Russie depuis quelques années ne vise pas la Russie", a déclaré à la presse le capitaine de vaisseau John Kirby, porte-parole du ministère de la Défense.
Il vise au contraire à "dissuader et détruire" la menace balistique iranienne, a-t-il expliqué.
"Nous avons mené des consultations de très haut niveau avec les militaires russes tout au long du processus et espérons continuer à pouvoir le faire", a ajouté le porte-parole.
M. Medvedev a menacé mercredi de déployer des missiles de courte portée Iskander dans l'enclave russe de Kaliningrad aux portes de l'Union européenne, qui selon lui "garantiront la destruction des installations européennes de la défense antimissile des Etats-Unis".
La Russie a déjà menacé à plusieurs reprises par le passé de déployer ces engins à Kaliningrad, enclave frontalière de la Pologne. Moscou exige d'être associé au système antimissile de l'Otan en cours de déploiement en Europe, ou à défaut de recevoir des garanties que celui-ci ne vise pas sa capacité de dissuasion, y compris en ayant accès aux installations de l'alliance atlantique pour le vérifier.
Source: AFP
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