L'EMANCIPE-
Il est dans notre devoir de nous accompagner les uns les autres, entre frères et sœurs dans ces heures de prières, entre musulmans et chrétiens.
C'est pourquoi, l'Emancipé a choisi de faire une analyse du jeune selon le point de vue chrétien (en cette période de carême) et musulman (pour le ramadan à venir) pour que chacun puisse se connaitre, que puisse naître de cette échange une unité entre ces religions, loin des stéréotypes et face à l'ennemi sioniste.
Le jeûne de Ramadan est l'un des piliers de l'Islam. C'est une obligation cultuelle que tout musulman et toute musulmane remplissant les conditions requises doivent accomplir durant le neuvième mois lunaire hégirien, le mois de Ramadan. De ce fait, cette obligation individuelle devient un phénomène collectif qui affecte le visage de toute une société. Il suffit de se promener dans une cité musulmane pendant le mois de Ramadan pour comprendre combien est importante la place que le jeûne occupe dans la religion musulmane, et pour réaliser qu'il constitue un trait saillant de l'Islam.
Pourtant, comme le laisse entendre le Coran, le jeûne n'est pas une nouveauté religieuse révélée par l'Islam; il a déjà été prescrit aux nations et aux Prophètes antérieurs à l'avènement du dernier Messager de Dieu, le Prophète Mohammad (Que la Bénédiction d'Allah soit sur lui et sur sa Sainte Famille), et pratiqué depuis les temps les plus reculés. Selon l'Imam Ali (Que la Paix soit sur lui), cité par AI-Zamakh-charî, le premier homme à avoir jeûné fut Adam, et selon Abbas, cité par Al-Qummi, le Prophète David jeûnait un jour sur deux, son fils Salomon (Sulaymân), trois jours au début de chaque mois, trois jours au milieu du mois et trois jours à la fin du mois; Jésus-Christ jeûnait tout le temps, et sa mère Marie, deux jours sur trois.
Par ailleurs, il n'y a pas que le Coran et les sources musulmanes qui signalent la pratique du jeûne dans trois religions. Ainsi, les Evangiles et la Thora en font diverses mentions; et l'histoire nous fait savoir par exemple que les Sabéens de Harrât observaient un jeûne de trente jours et que les Mecquois du pré-Islam observaient eux aussi le jeûne.
Enfin, même de nos jours, le jeûne demeure une pratique religieuse observée par les adeptes de nombreuses religions. En effet, les Juifs jeûnent un jour par an, et les plus pratiquants d'entre eux jeûnent les lundis et les jeudis en souvenir de Moïse; certains Chrétiens continuent d'observer le Carême, lequel consiste en une période de quarante-six jours d'abstinence et de privations entre le Mardi Gras et le jour de Pâques, pendant laquelle, à l'exception des dimanches, on jeûne. Même dans l'Hindouisme, certains adeptes de cette religion jeûnent en diverses occasions religieuses; et dans le Bouddhisme, les moines observent parfois une certaine forme de jeûne.
La constance de la pratique du jeûne dans les différentes religions et à travers les différentes phases de l'histoire de l'humanité montre que cette forme d'abstinence est du moins très bénéfique, sinon un bien nécessaire pour l'homme. Il est naturel donc que l'Islam redonne à cette prescription divine, un peu oubliée et souvent déformée, sa place réelle et complète, et précise les règles de son accomplissement, généralise sa pratique, et souligne ses effets bénéfiques.
En Islam, le jeûne n'est pas un simple acte individuel de piété, accompli occasionnellement, par quelques fidèles pieux comme c'est le cas dans d'autres religions, mais une obligation prescrite à toute la communauté, à quelques exceptions près. Le jeûne n'y consiste pas non plus en une simple privation alimentaire, mais en l'observation d'un ensemble cohérent de prescriptions d'ordre alimentaire, physique, spirituel et moral qui affecte le comportement de l'individu et transforme les habitudes de la société.
Pour les chrétiens jeûner c’est se priver momentanément de quelque chose qui nous est nécessaire ou très agréable pour se donner le temps de retrouver l’essentiel. Dans l’exemple du jeûne alimentaire, l’homme a besoin de nourriture sous peine de mourir de faim. Mais il peut choisir de ne pas se nourrir tout de suite. Avant que le manque de nourriture ne devienne une trop grande gêne, il a le temps de se rappeler que le repas nourrit son corps, comble son ventre, mais qu’il a d’autres besoins à combler. Jésus pendant ses 40 jours de jeûne au désert dit : « Il est écrit que l’homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui vient de la bouche de Dieu. », Jésus(Issa) devient alors une source inépuisable de nourriture. Pendant les 40 jours du Carême, les catholiques du monde entier préparent leur cœur à la fête de la résurrection du Christ, le jour de Pâques. Ils sont invités à changer de vie, à se “convertir”, au sens littéral du terme, c’est-à-dire à “se tourner vers” Dieu et vers autrui, en pratiquant la prière, le partage et le jeûne.
Nous, chrétiens, pouvons imaginer les Paroles qui peuvent nourrir le cœur avant que la nourriture ne remplisse le ventre en :
- Prenant conscience de la chance que l'on a de pouvoir se nourrir quand d’autres dans le monde ont faim.
-Prendre le temps d’un merci.
- Attendre celui avec qui nous devons partager le repas et préparer notre coeur à l’accueillir.
- Penser à celui que la misère privera de repas et préparer une forme de partage.
- Méditer sur ce qui nous manque autant que le pain : quel soin je prends de ceux que j’aime, est-ce qu’ils savent qu’ils comptent pour moi ?
- Écouter la Parole de Dieu qui peut se nourrir.
- Prendre le temps de prier et de confier à Dieu ce dont notre coeur a faim.
Le jeûne chrétien a donc pour but de donner soif et faim de Dieu et de sa parole. Il n’est pas seulement un geste de pénitence, mais aussi un geste de solidarité avec les pauvres et une invitation au partage et à l’aumône.
« L’abstinence de viande ou d’une autre nourriture, selon les dispositions de la conférence des Evêques, sera observée chaque Vendredi de l’année, à moins qu’il ne tombe l’un des jours marqués comme solennité ; mais l’abstinence et le jeûne seront observés le Mercredi des Cendres et le vendredi de la Passion et de la Mort et de notre Seigneur Jésus Christ. » Can.1251, code de droit canonique.
INFORMATIONS;
*Le carême chrétien a lieu du 18 février, au dimanche de Pâques, 5 avril 2015
* Le ramadan quand a lui pourrait commencer le 17 ou le 18 juin de cette année (2015)et finirait vers le 17 juillet 2015. La date définitive sera connue la nuit du doute. Jour de l'Aïd
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