Alors que le Qatar sous-traite, pour le compte des Américains, un plan qui consiste à réhabiliter le Front Qaïdiste al-Nosra en lui redonnant une virginité, l'Armée arabe syrienne a asséné un grand coup à ce groupe terroriste en décimant, jeudi, son commandement.
L'Armée arabe syrienne a frappé un grand coup, jeudi, contre le «Front al-Nosra», la branche syrienne d'«al-Qaïda». Des avions militaires syriens ont mené des raids contre un repère de cette organisation, dans la région d'al-Hobeit, à Idlib (Nord), tuant au moins 18 de ses principaux commandants. Selon des sources proches des extrémistes syriens, le chef militaire suprême d'al-Nosra, Abou Houmam al-Chami, a été tué dans les raids. Parmi les victimes figurent aussi le dénommé Abou Omar al-Kurdi, l'un des fondateurs d'al-Nosra ainsi qu'Abou Bara' al-Ansari et Abou Misaab al-Filistini. L'émir de l'organisation, Abou Mohammad al-Joulani, aurait échappé de justesse aux raids, selon la chaîne de télévision panarabe al-Mayadeen.
Les milieux extrémistes syriens ont d'abord affirmé que les chefs d'«al-Nosra» ont été tués dans un raid aérien de la coalition internationale dirigée par les Américains. Mais l'état-major de la coalition, basé à Washington, a assuré qu'aucun raid aérien n'avait été mené ces dernières vingt-quatre heures dans cette région.
L'Agence officielle Sana avait annoncé, auparavant, que c'est l'aviation syrienne qui avait mené cette attaque, avançant le bilan de 18 hauts responsables d'«al-Nosra» tués.
Un extrémiste cité par les agences de presse internationales a déclaré que «c'est un grand coup porté à al-Nosra. Un coup très fort, très douloureux».
Il y a quelques jours, le chef militaire de cette organisation dans le sud syrien, Abou Omar al-Souri, avait été tué dans des combats contre l'armée syrienne, qui a lancé, avec le Hezbollah, une vaste offensive à Deraa et Quneitra.
L'Occident veut récupérer «al-Nosra»
Ce coup sévère porté à «al-Nosra» intervient alors que le Qatar tente de redorer le blason de ce groupe ultra-extrémiste, afin de le réhabiliter sur la scène internationale pour qu'il devienne le principal outil de l'Occident dans sa guerre contre l'Etat syrien.
Les agences de presse internationales ont rapporté, cette semaine, que les dirigeants d'al-Nosra «envisagent de rompre leurs liens avec al-Qaïda et de former une nouvelle entité afin d'obtenir le soutien financier de pays du Golfe comme le Qatar». Il est clair que cette information distillée par les médias pro-occidentaux vise à préparer l'opinion publique à une réhabilitation de cette organisation, qui n'a cessé à aucun moment de recevoir une aide financière de pays du Golfe, plus particulièrement le Qatar.
Les mêmes sources ajoutent que des «agents de renseignements du Golfe ont rencontré le chef d'al-Nosra, Abou Mohammad al-Joulani, plusieurs fois au cours des derniers mois afin de l'encourager à lâcher al-Qaïda et à discuter du soutien qu'ils pourraient fournir».
Cet aveu pose en lui-même une grave problématique, car «al-Nosra» est inscrite sur les listes américaine, européenne et onusienne des organisations terroristes, et le seul fait de rencontrer ses dirigeants ou de la financer est une violation flagrante des résolutions de l'Onu.
Présenté comme un proche d'«al-Nosra», un certain Mouzamjer al-Cham, cité par l'agence britannique Reuters, explique qu'«une nouvelle entité va bientôt voir le jour, qui comprendra al-Nosra, Jaïch al-Mouhajirine wal Ansar, et d'autres petites brigades». «Le nom d'al-Nosra sera abandonné. Il se désengagera d'al-Qaïda. Mais les émirs d'al-Nosra ne sont pas tous d'accord, c'est pour cette raison que l'annonce est retardée», ajoute-t-il.
Des sources proches du ministère qatari des Affaires étrangères, également citées par Reuters, confirment que le Qatar souhaite qu'«al-Nosra» devienne une force spécifiquement syrienne sans lien avec al-Qaïda. «Ils promettent à al-Nosra plus de soutien, c'est-à-dire de l'argent et de l'équipement, une fois qu'ils auront rompu les liens avec al-Qaëda», indiquent les mêmes sources.
Une vaste comédie
Reuters poursuit qu'«en cas de dissolution et de rupture des liens avec al-Qaïda, l'organisation ne changerait pas pour autant d'idéologie. Joulani a combattu avec al-Qaïda en Irak et d'autres commandants sont des vétérans de la guerre d'Afghanistan et sont proches du chef d'al-Qaïda, Ayman al-Zawahiri.
L'intention présumée de changer de nom et de rompre avec al-Qaïda ne serait donc qu'une vaste comédie, permettant aux Etats-Unis et à leurs alliés européens et du Golfe d'officialiser leurs relations avec cette organisation, qui coordonne déjà une grande partie de ses opérations contre l'Etat syrien avec les Occidentaux et les Israéliens. L'établissement d'une zone tampon le long du Golan occupé avec l'aide directe d'«Israël», en est la preuve vivante. Un expert des mouvements terroristes explique que cette relation, dévoilée récemment par des rapports des Nations unies, est une grande source d'embarras pour Washington et l'Europe devant leur opinion publique.
Le soi-disant changement de nom et le repositionnement ne seraient que des effets cosmétiques qui ne modifieraient en rien la nature extrémiste de cette organisation, dont les méthodes et l'idéologie sont les mêmes que celles du groupe «Etat islamique».
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