Au train où vont les choses, les chancelleries occidentales et l'administration américaine semblent avoir partagé "les responsabilités qui sont les leurs", dans le cadre du dossier syrien. Les divergences de vue qui les opposent, apparemment, ne dépassent pas le stade du simple jeu médiatique. Les propos de John Kerry où il a évoqué la nécessité de reprendre langue avec Assad, a suscité un tollé, au sein des pays européens.
La France et la Grande Bretagne s'en sont désolidarisées, et il y avait de quoi !! Les propos des officiels américains vont à rebours de leur discours, d'il y a trois ans. En réaction aux propos de John Kerry, le PM français, Manuel Valls, les a regrettés, en allant, ainsi, de son commentaire : "La crise syrienne ne pourrait se nouer, tant qu'Assad se maintiendrait au pouvoir, et Kerry la connaît, lui-même, cette réalité". Cette "french" opposition aux déclarations de Kerry est-elle réelle? Hassan Hamada, journaliste, ne croit guère à ce que ces pseudo-divergences soient quelque chose de plus que de simples querelles de clocher. "Les Européens veulent faire croire à une indépendance d'action, qu'ils n'ont pas, en effet, vis-à-vis des Américains.
Mais la réalité est ailleurs : le parti pris de Paris, en défaveur d'un dialogue avec Assad, ne peut avoir lieu, sans le feu vert préalable des Etats Unis.
Le scénario ressemblerait, à peu près, à ceci : les Etats Unis franchiront les pas qu'ils croient pouvoir franchir, en Syrie. Washington organisera ses rencontres, ses réunions avec les partis politiques, et puis, à la fin, il laissera croire qu'il a tout fait, mais que le succès n'a pas été au rendez-vous, puisqu'il faudrait ne jamais trahir ses alliés. Washington viserait, en effet, à faire croire que l'échec de la solution politique de la crise, en Syrie, s'est produite, puisque la France devrait, elle aussi, être satisfaite, et qu'en cas d'une solution, basée sur le dialogue, elle ne le serait pas". Hamada revient sur la visite de la délégation française, à Damas, une visite "qui n'aurait jamais eu lieu, sans l'aide financière du gouvernement français. Cette visite avait pour but de tâter le terrain et d'évaluer la situation, en Syrie. Les intérêts des pays européens est fonction de ceux des Etats Unis. Dans le scénario, qui se joue, en ce moment, les Etats Unis ont, bel et bien, distribué les rôles, entre les alliés européens. Les Américains veulent, très clairement, que les pays d'Europe continuent à soutenir et à financer les groupes armés. Ils veulent que la France et la Grande Bretagne campent sur la ligne dure, fût-ce au prix de sacrifier leurs propres intérêts. Cela permettrait, croit Washington, à Washington, d'épuiser les forces de l'armée syrienne et de ses alliés iraniens, hezbollahis. C'est, aussi, une guerre menée contre Damas, sur le plan politique, économique et militaire. En ce sens, rien n'est moins vrai que les bisbilles américano-européennes autour d'une éventuelle normalisation avec le régime Assad. Et Assad le sait, lui qui demande, avant tout chose, des preuves concrètes à cette prétendue volonté américaine de le faire intégrer à une solution politique à la crise, une crise, qui entre dans sa cinquième année.
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