Le président de la Commission parlementaire de la politique étrangère et de la sécurité nationale du Conseil consultatif iranien (Parlement), Alaeddine Boroujerdi, a qualifié la mort du chef des Brigades Abdallah Azzam (Al-Qaïda), le Saoudien Majed al-Majed, de «très ambiguë et suspecte» et a appelé Beyrouth à mener une enquête approfondie sur cette affaire.
«Dans les circonstances actuelles, il est nécessaire que le gouvernement libanais procède à une autopsie pour établir la cause de sa mort et préparer un rapport à ce sujet», a dit M. Boroujerdi, exhortant Beyrouth à mener une enquête spéciale si les preuves montrent que le ressortissant saoudien n'est pas décédé de mort naturelle.
Le député a souligné l'appui de l'Arabie saoudite aux terroristes opérant dans la région, notant que Riyad, «principal soutien d'al-Majed, ne voulait pas que son rôle dans les attentats de Beyrouth soit révélé».
M. Boroujerdi a précisé que l'Iran va envoyer une équipe de fonctionnaires de la justice au Liban pour suivre l'affaire et recueillir les informations obtenues lors de l'interrogatoire d'al-Majed. Il a ajouté que la délégation doit déterminer les raisons de la mort du terroriste saoudien.
«Al-Majed pouvait identifier de nombreux éléments derrière l'acte terroriste devant l'ambassade d'Iran à Beyrouth, son interrogatoire aurait certainement donné des informations utiles sur les aspects cachés et sur les commanditaires de ces actes», a-t-il dit.
La mort de Majed al-Majed a suscité un grand nombre d'interrogations, à un moment où cette affaire a donné lieu à une polémique entre l'Arabie saoudite et l'Iran.
Plusieurs députés iraniens ont évoqué la probable liquidation, par l'Arabie saoudite, de Majed al-Majed, pour l'empêcher de faire des aveux sur ses soutiens financiers et ses commanditaires et sur son rôle dans le double attentat suicide contre l'ambassade d'Iran à Beyrouth, le 19 novembre dernier.
Le vice-président de la Commission parlementaire de la Sécurité nationale et de la Politique étrangère, Mansour Hakikat Bor, a accusé l'Arabie saoudite d'avoir «proposé au Liban trois milliards de dollars en contrepartie de l'extradition du terroriste Majed al-Majed». Le député a indiqué que l'Iran se réservait le droit de déposer une plainte contre l'Arabie saoudite à l'Onu. «Vu que le responsable de l'attentat contre l'ambassade est un ressortissant saoudien, l'Iran a le droit de saisir le Conseil de sécurité, a-t-il dit. L'Arabie saoudite avait fait beaucoup de tapage lors de la présumée implication de l'Iran dans la tentative d'assassinat supposée de son ambassadeur aux Etats-Unis. Par conséquent, il est du droit de Téhéran de porter l'affaire de l'attentat contre son ambassade au Conseil de sécurité».
Les médias iraniens avait titré: «Mort suspecte de la caisse noire, responsable de l'attaque terroriste contre l'ambassade d'Iran à Beyrout».
L'Armée libanaise avait annoncé la mort d'Al-Majed sur son lit d'hôpital à cause de la détérioration de son état de santé, après avoir attendu neuf jours avant de confirmer officiellement son arrestation.
Les demandes iraniennes d'autopsie ont été ignorées par le Liban et les autorités saoudiennes ont indiqué que la famille du terroriste, qui a demandé à récupérer sa dépouille, n'avait pas non plus réclamé une autopsie.
La disparition d'al-Majed, qui était entré au Liban avec de faux papiers au nom de Mohammad Taleb, tourne la page d'un homme devenu une «boite à secrets» à cause des rôles et des missions qui lui étaient confiées en Arabie saoudite, en Irak, en Syrie, au Liban, mais aussi en Afghanistan et au Pakistan. Des sources qui suivent son dossier soulignent que sa fin ressemble à celles d'autres personnalités qui emportent dans leur mort leurs secrets, comme le chef d'Al-Qaïda, Oussama Ben Laden, bien qu'il ait été tué lors d'une opération américaine.
Source : Mediarama
Le National Emancipé 2014
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