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18 déc. 2013

Syrie : énigme autour des utilisateurs du gaz sarin

Syrie : énigme autour des utilisateurs du gaz sarin
Les experts de l'ONU ont rendu public leur rapport sur l'utilisation des armes d'extermination massive en Syrie. Après étude des faits, il a été établi que les agents toxiques avaient été utilisés au moins cinq fois au cours de l'année 2012. Cependant les experts n'étaient pas mandatés pour désigner la partie qui a recouru à l'arsenal chimique.

Le rapport des experts internationaux a été publié sur le site du bureau des affaires désarmement de l'ONU (UNODA). Il précise que les inspecteurs ont
étudié sept informations sur l'utilisation des armes chimiques en Syrie entre mars et août 2013. Sur cinq sites ils ont en effet découvert les preuves de l'utilisation du gaz sarin. Cependant les auteurs du rapport n’ont pas cherché à désigner laquelle des parties belligérantes, les forces gouvernementales ou l'opposition, avait utilisé les armes d'extermination massive. Cette mission ne leur avait pas été assignée moins en raison de sa complexité que pour des motifs politiques, est convaincu le rédacteur en chef du journal Voïenno-promychlenny kourier (Courrier militaro-industriel) Mikhaïl Khodarenok :

  • « On peut définir avec une probabilité assez élevée qui concrètement et dans quelle situation a utilisé les armes chimiques. Pour le comprendre il suffit de regarder l’arsenal dont dispose Bachar al-Assad. Compte tenu du fait que ces armes chimiques étaient contenues dans des ogives de lance-roquettes multiples, des obus et des bombes d'aviation, on peut comprendre si Bachar al-Assad les a utilisées ou non. Mais si on se souvient de la locution latine « Cui prodest » (à qui profite le crime), on peut dire que dans cette situation l'utilisation des armes chimiques avantageait surtout l'opposition armée. Celle-ci est en train de perdre dans ce conflit et l'ingérence de pays étrangers aurait pu lui profiter ».

Pourtant l'attitude des pays occidentaux envers les événements en Syrie a notablement changé. Si auparavant les Etats-Unis et certains pays de l'Union européenne étaient entièrement du côté de l'opposition, à présent leurs approches ont changé. Moscou a maintes fois indiqué à ses partenaires étrangers que le premier rôle au sein des adversaires d'al-Assad n'était pas joué par des partisans des droits civils et de la démocratie, mais par les islamistes radicaux de tout poil. Il paraît que l'Occident en a pris conscience. En témoigne le récent refus des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne de livrer aux rebelles des armes non létales. Selon l'expert de PIR-Centre Alexandre Tchekov ce refus est intervenu lorsque des radicaux du Front islamique se sont emparés des dépôts d'armes de l'Armée syrienne libre qui est un groupe modéré :

  • « Ces derniers temps nous constatons que des conflits éclatent au sein de l'opposition syrienne. Ces conflits opposent des éléments radicaux et des islamistes, d'une part, et la partie modérée de l'opposition syrienne, de l'autre. Aussi l'Occident ne parle-t-il plus de l’unité des rebelles et n'oppose-t-il pas al-Assad à la résistance syrienne. Concernant les rebelles, l'Occident désigne des groupes isolés concrets. En plus, les pays occidentaux ont réalisé que, de fait, l'aide qu'ils accordaient à l'opposition syrienne se retrouvait entre les mains des islamistes. L'Occident comprend peu à peu que poursuivre le financement des adversaires d'al-Assad signifie renforcer des éléments radicaux et non pas l'opposition modérée et, donc exacerber encore davantage le conflit. »

Il convient d'ajouter que la position de Moscou sur la question syrienne rencontre une compréhension croissante de la part d'autres Etats. La thèse selon laquelle le conflit en Syrie n'a rien à voir avec la lutte pour la démocratie est dorénavant contestée par très peu de personnes. D'autre part, la rigueur et l'esprit de suite témoignés par les diplomates russes ont obligé même les patrons des adversaires d'al-Assad, les monarchies du Golfe, à respecter les démarches de Moscou. Ainsi le prince héritier de Bahrein Salmane ben Hamad Al-Khalifa a-t-il déclaré récemment qu'en évitant la frappe américaine contre la Syrie « les Russes ont prouvé qu'ils étaient des amis sûrs ». Il a exprimé son mépris pour la politique proche-orientale de Washington et a souligné qu'elle était entièrement dénuée de planification à long terme. 


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