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23 déc. 2013

"Génial pour Dubuisson"

Tout au long de la saison, Grégory Havret, membre de la colonie française sur le circuit européen, nous éclaire sur l’actualité de la petite balle blanche. En cette fin d’année, c’est le moment du bilan.

"C’est vraiment exceptionnel"

"C’est génial pour Victor Dubuisson. Henrik Stenson a été élu joueur du mois de novembre mais ça ne s’est pas joué à grand-chose, Dubuisson le méritait tout autant. Il entre dans une autre dimension, celle du top 50 mondial. Je pense qu’il y restera un bon bout de temps, avec des envies d’Etats-Unis et tout un tas d’événements qui vont arriver à court, moyen et long terme et seront d’un tout autre niveau. Il entre dans la cour des grands et par la grande porte. C’est quelqu’un de très talentueux, qui est rapidement arrivé à construire ce puzzle du haut niveau pas si simple. Je sais de quoi je parle… A son âge, maîtriser son sujet aussi vite, c’est vraiment exceptionnel. Mais le golf a aussi de vrais 'up and down', j’espère qu’il ne les connaîtra pas. On peut parfois retoucher terre avec de mauvais résultats, mais je ne pense pas qu’il soit ce genre de joueur qui connaisse les hauts sans s’attendre à vivre les bas."

"Il lui faut en gagner à peu près 10%"

"Ça fait longtemps que Tiger Woods a remporté son dernier Majeur, en 2008. J’imagine qu’il a toujours en tête ce record de 18 succès, c’est tout à fait atteignable. Il sera au top pendant encore au moins 8-10 ans, ça fait entre 30 et 40 Majeurs et il lui faut en gagner à peu près 10%. Mais peu de personnes auraient dit qu’il n’en remporterait pas un seul dans les cinq années suivantes… Les autres commencent à vraiment mieux jouer, à lui tenir la dragée plus haute qu’il y a une dizaine d’années. On voit Stenson, Rory McIlroy ou Phil Mickelson qui est toujours là. Sans parler des autres… Ça commence à faire beaucoup de concurrents. Il est n°1 mondial cette année avec 5 très gros tournois gagnés. C’est clairement une très, très belle année pour lui, malgré tout il s’est fait éclipser un peu sur la fin par Stenson. Il dominera peut-être en 2014, mais beaucoup moins largement que ce qu’il a pu connaître par le passé."

"Ce n’est plus le McIlroy qu’on a pu connaître"

"McIlroy a moins bien joué et les dates correspondent parfaitement à son changement de matériel. Ce n’est plus le McIlroy qu’on a pu connaître, même s’il est sixième mondial. Peut-être lui fallait-il un an pour s’adapter à ses clubs… Sa vie se chamboule aussi de plus en plus, le fait de jouer beaucoup aux Etats-Unis et de voyager énormément… Peut-être que tout ça, à son jeune âge, a encore besoin de se mettre en place pour qu’il trouve son équilibre. C’est aussi la particularité du golf: les hauts et les bas sont beaucoup plus flagrants. Si on enchaîne les 100m aux Mondiaux et aux Jeux Olympiques, on retrouvera à peu près tout le temps les cinq mêmes. Au golf, c’est moins vrai. Stenson est 3e mondial alors qu’il était 260e ou 290e il y a 18 mois. Surtout qu’il avait déjà été cinquième mondial… Beaucoup de joueurs connaissent ces yo-yo, on croyait d’ailleurs que Stenson ne retrouverait jamais son niveau passé."

"Tête baissée à fond de cinquième !"

"Mon année était assez mal partie, et je me suis bien plus épanoui après avoir changé d’entraîneur. Un nouveau discours, ça m’a fait du bien. Finir 71e européen, ça reste assez loin. Surtout quand on parle de McIlroy, Dubuisson, Tiger Woods, Stenson et compagnie… Mais ce qui me permet de me lever tous les matins pour m’entraîner le plus dur possible, c’est de voir que Miguel Angel Jimenez ou Steve Stricker ont gagné plus de tournois après 40 ans qu’avant. C’est clairement là-dessus que je m’accroche, c’est mon objectif: réaliser une meilleure deuxième partie de carrière que la première. Il ne faut pas se tromper, prendre les bonnes directions. Ce sont des choix à faire mais ils sont importants. A moi d’insister et de persévérer sans jamais baisser les bras. Quand je vois les quatre victoires françaises cette année et Dubuisson qui éclate complètement, je ne veux pas rester à la traîne. Tout ça ne tient qu’à moi, donc haut les cœurs et tête baissée à fond de cinquième !"

source : sports.fr

Le National Emancipé 2013

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