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28 déc. 2013

Assassinat de Chatah: l’affligeante irresponsabilité du 14-Mars

Les victimes du terrible attentat terroriste qui a secoué Beyrouth, vendredi matin, gisaient encore sur la chaussée, que le 14-Mars avait déjà désigné les coupables: le régime syrien et ses alliés libanais, comprendre le Hezbollah. Le comble de l'irresponsabilité.

Comme ils ont pris l'habitude de le faire ces dernières années après chaque assassinat, les dirigeants du 14-Mars ont lancé des accusations sans brandir des preuves ou attendre les résultats de l'enquête, et sans apporter des arguments convaincants ou réfléchir aux conséquences de leurs déclarations.

L'ex-Premier ministre Saad Hariri a accusé implicitement le Hezbollah d'être responsable de l'attentat qui a coûté la vie à l'ancien ministre des Finances et à 5 autres personnes, en plus de dizaines de blessés. Selon lui, «ceux qui ont assassiné Mohammad Chatah et Rafic Hariri sont les mêmes. Ce sont ceux qui fuient le tribunal international, qui veulent assassiner le Liban, humilier l'Etat et qui entraînent le pays vers le brasier régional». Même discours chez le chef du bloc parlementaire du Courant du futur. «L'assassin est le même, celui qui est assoiffé de sang syrien comme du sang libanais, de Beyrouth, à Tripoli à l'ensemble du Liban, le meurtrier est le même, lui et ses alliés libanais, de Deraa, à Alep, à Damas et à toute la Syrie», a affirmé M. Siniora. Familier de la surexploitation des drames et des tragédies à des fins politiques, il a établi un lien -qui n'existe pas en réalité- entre l'assassinat de Mohammad Chatah et le début du procès dans l'affaire Hariri, à La Haye, le 16 janvier prochain.

Pour donner plus de crédibilité à ces accusations, les médias du 14-Mars ont diffusé le texte de l'un des derniers tweets du défunt. «Le Hezbollah essaie d'imposer la logique qu'avait imposée le régime syrien pendant 15 ans: obliger l'Etat à abandonner à son profit son rôle ainsi que sa souveraineté sur les questions sécuritaires et de politique étrangère».

Surexploitation politique

La Syrie, le Hezbollah et leurs alliés ont tout naturellement rejeté ces déclarations. Le député Ali Fayad a condamné l'assassinat d’«un homme modéré qui essayait toujours d'atténuer les effets des divergences politiques». Plus tard, le parti a diffusé un long communiqué, dénonçant un «crime odieux» visant à semer le chaos au Liban et à saper l'union nationale. «C'est un crime dont seuls les ennemis du Liban bénéficient», a affirmé le parti, appelant les Libanais à «la sagesse face aux dangers qui guettent leur pays» et les services de sécurité à déployer tous les efforts nécessaires pour démasquer les coupables.

Pour sa part, le ministre syrien de l'Information, Omran al-Zohbi, a estimé que «ces accusations arbitraires et sans discernement émanent de haines politiques». «Certaines personnalités au Liban n'ont jamais cessé d'accuser le pouvoir à Damas à chaque fois qu'un assassinat douloureux se produit dans le pays frère qu'est le Liban», a rappelé le ministre.

En exploitant politiquement cet attentat, le 14-Mars agit comme s'il était la seule victime, alors que le terrorisme et les assassinats ont frappé toutes les factions du pays, plus particulièrement le Hezbollah et ses fiefs populaires. Le chef du Parti socialiste progressiste (PSP), Walid Joumblatt, n'a pas manqué de le rappeler. «Ce feuilleton criminel, qui s'est déplacé entre la banlieue sud de Beyrouth, Tripoli et l'ambassade d'Iran et a visé aujourd'hui M. Chatah prouve que le terrorisme est aveugle», a indiqué le chef du PSP appelant à y faire face par le calme et la sagesse.

Entre le 14-Mars et le 8-Mars, il y a un concept qui fait toute la différence, celui du sens de la responsabilité. Soucieux de la stabilité du pays, le Hezbollah a fait preuve de patience, de retenue et de sagesse exemplaires face aux attentats qui l'ont visé. Après l'explosion de Bir al-Abed, le 9 juillet, et l'explosion meurtrière de Roueiss, le 15 août, qui ont fait plus de 20 morts et des centaines de blessés, le parti a pris soin de n'accuser aucune partie libanaise. Au lieu de condamner sans ambages ce terrorisme aveugle, le 14-Mars a publié des communiqués ambigus, justifiant d'une manière implicite les attentats. Après l'assassinat du commandant de la Résistance Hassan al-Lakkis, le Hezbollah a accusé «Israël». Mais devant la poursuite du discours extrémiste du Courant du futur, le parti a reproché au 14-Mars d'entretenir les tensions et de propager un discours sectaire et confessionnel, qui offre aux terroristes un terreau propice à leurs idées obscurantistes.

La stabilité: un devoir et un intérêt

Le bons sens exige qu'après chaque attentat, la première question qu'il faille se poser est la suivante: à qui profite le crime? L'assassinat de Mohammad Chatah ainsi que tous les autres attentats affectent, en premier lieu, la stabilité du Liban et sapent sa sécurité. 

Or le Hezbollah a toujours été soucieux de préserver la stabilité, par devoir national d'abord, et par intérêt ensuite. Le parti, engagé dans un «combat existentiel» contre les takfiristes, comme l'a dit le secrétaire général, sayyed Hassan Nasrallah, et dans une lutte pour la libération de la terre, contre «Israël», n'a pas besoin d'ouvrir un troisième front. Il a, au contraire, tout intérêt à calmer le jeu interne, à encourager le dialogue, à promouvoir des solutions politiques et à rechercher des compromis. Sayyed Nasrallah l'a encore réaffirmé lors de son dernier discours, le 20 décembre, déclarant même qu'il était disposé à discuter du dossier syrien. 

En revanche, le 14-Mars s'emploie, depuis des mois, à entretenir la tension dans le pays pour, justement, ouvrir un nouveau front dans l'espoir de disperser l'énergie et les capacités de la Résistance. Il a paralysé le Parlement, en refusant de participer aux séances, empêché la formation d'un gouvernement, et plaidé pour un cabinet de fait accompli, qui risque de provoquer une crise politique majeure. Ce n'est pas que cela soit dans son intérêt, mais c'est parce que l'Arabie saoudite le lui ordonne.

Il est clair que le maintien de la stabilité du Liban fait partie des priorités du Hezbollah et de ses alliés. L'assassinat de Mohammad Chatah est un acte déstabilisant de premier ordre, qui dessert les intérêts de la Résistance. Le fait de l'accuser de ce crime est le meilleur service que le 14-Mars puisse rendre aux terroristes. Le chef du Courant patriotique libre (CPL), le général Michel Aoun, l'a d'ailleurs souligné avec pertinence: «Les accusations politiques et arbitraires ne font que jeter de l'huile sur le feu. Si l'incendie se déclare, personne ne sera épargné», a-t-il prévenu.

Source: French.alahednews

Le National Emancipé 2013

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