L’ex adjoint de Poncet disculpe Gbagbo et accuse le pouvoir Chirac. |
Le général Renaud de Malaussène accuse ouvertement, devant la justice française, les autorités de son pays d’avoir voulu renverser Gbagbo pour le remplacer par Alassane Ouattara plus de six ans avant l’installation de ce dernier au pouvoir par la grâce des bombes françaises.
Manifestement, la tentative d’étouffement judiciaire du « mystère » du fameux « bombardement » de Bouaké du
6 novembre 2004, a échoué. La pugnacité de l’avocat des soldats français tués dans des conditions mystérieuses a fini par payer.
6 novembre 2004, a échoué. La pugnacité de l’avocat des soldats français tués dans des conditions mystérieuses a fini par payer.
Et la juge française Sabine Kheris – celle qui a demandé à entendre Ouattara, Soro et leurs comzones dans l’affaire Michel Gbagbo – semble déterminée à avancer sur cette « affaire d’Etat » après de longues années de surplace.
Le 16 et le 22 octobre, elle a interrogé des hauts gradés de l’armée française pour tenter de déceler l’écheveau. Jeune Afrique a eu accès à des informations au sujet de ces interrogatoires. Et y consacre un article dans sa dernière parution. Le moins que l’on puisse dire est que certaines confessions valent leur pesant de cacahuètes.
Ainsi, le général Renaud de Malaussène, adjoint du général Henri Poncet à l’époque des faits – donc au coeur du secret – a-t-il, lors de son entretien avec la juge Kheris, innocenté Gbagbo, accusé le pouvoir français et cité Alassane Ouattara.
« Je pense qu’il y avait un projet politique qui était de mettre Ouattara en place et de dégommer Gbagbo, qui est un homme intelligent, cultivé, fin, qui a traversé beaucoup de crises et qui, au fond de luimême, aime la France », a-t-il lâché. « Je suis convaincu que Gbagbo n’a pas voulu tuer des soldats français, et que quelqu’un de son entourage a pris cette décision sans le dire à Gbagbo (…) Je crois que la mouvance Gbagbo est tombée dans un piège ».
Un piège ourdi par les autorités françaises, sans doute avec la complicité de relais locaux.
Autre curiosité : le général Henri Bentégeat, chef d’état-major des armées françaises à l’époque des faits, a affirmé ne pas avoir assisté à un « conseil restreint » à l’Elysée avant le lancement de la destruction des hélicoptères de guerre de l’Etat ivoirien et la quasiguerre franco-ivoirienne qui s’est ensuivie. Alors que la Constitution française prévoit que cette procédure soit respectée.
De plus, le général Destremau revient sur sa version initiale qui expliquait le fait que l’armée française ait pris le chemin de la résidence du président Gbagbo par une erreur de GPS.
Et évoque désormais un mystérieux « guide » qui était chargé de les conduire vers l’Ivoire (alors que Michèle Alliot-Marie invoque la résidence de l’ambassadeur de France), alors qu’il se trouvait dans un hélicoptère audessus d’eux.Un « guide » qui a commis une « erreur professionnelle par peur et par incompétence ».
Qui était donc ce fameux « guide » ? Les bons connaisseurs du dossier pensent irrésistiblement au général Mathias Doué, qui aurait pu avoir « peur » de poursuivre le « projet politique » évoqué par le général de Malaussène, le faisant ainsi capoter et obligeant ses comparses à se replier vers l’hôtel Ivoire.
En effet, contrairement à ce que Jeune Afrique continue de laisser penser, l’hôtel Ivoire n’était pas un lieu où avaient été regroupés de nombreux Français.
Il ne s’y trouvait qu’une poignée de Français qui étaient là pour des raisons personnelles et non pour une éventuelle évacuation, les ressortissants de l’Hexagone de Cocody voulant être évacués l’ayant déjà été les jours précédents, notamment avec l’aide de la gendarmerie ivoirienne.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire