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7 nov. 2013

Thierry Merret, « breton, européen, mais pas jacobin »

Thierry Merret, « breton, européen, mais pas jacobin »
Ce producteur d’artichauts du Finistère est l’un des animateurs de la « révolte des bonnets rouges ». Il ne pointe pas du doigt Bruxelles mais Paris.

« Vivre et travailler au pays ». Le slogan a réuni samedi à Pont-de-Buis, dans le Finistère, agriculteurs, ouvriers, routiers, artisans bretons. Une manifestation tendue - plusieurs blessés de part et d’autre, dont une main arrachée - à proximité d’un portique destiné à prélever la future écotaxe poids lourds.

Thierry Merret est l’une des figures de la révolte fiscale bretonne. «Je suis un simple paysan, je produis des artichauts et des échalotes, ma femme des chrysanthèmes», raconte le président de la FDSEA du Finistère. Ce qui n’empêche pas un certain sens de la communication. Avec d’autres porte-parole du mouvement, il a eu l’idée de coiffer les manifestants de bonnets rouges (fournis gracieusement par l’une des entreprises emblématiques du made in Bretagne, Armor Lux) : un rappel de la « révolte du papier timbré » au cours de laquelle les Bretons s’étaient dressés contre le trop-plein d’impôt imposé par... Louis XIV, en 1675.

«Je suis finistérien, breton, européen, mais sûrement pas jacobin», assène l’agriculteur. La Bretagne est, historiquement, l’une des régions les plus favorables à la construction européenne. « En 1992, nous avons sauvé Maastricht, avec les Alsaciens », rappelle fièrement Thierry Merret. Sachant que l’écotaxe découle une directive européenne visant à financer le développement de modes de transports moins polluants, la crise aura-t-elle raison de cette europhilie ? «Je ne crois pas, répond-il. Nous devons beaucoup à la PAC. Pour moi le problème, ce n’est pas l’Europe. Les autres pays parviennent à adapter la réglementation européenne sans étouffer le secteur productif. En France, nos politiques transcrivent les directives sans tenir compte des réalités du terrain et se défaussent en faisant de Bruxelles le bouc-émissaire. »

Même si le gouvernement faisait un geste sur l’écotaxe avant samedi prochain, une nouvelle manifestation aura lieu à Quimper, avec un autre portique dans le viseur. «L'écotaxe est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Les Bretons sont entrepreneurs dans l’âme mais l’empilement de contraintes administratives, environnementales, fiscales et sociales finit par empêcher toute liberté d’entreprendre», justifie Thierry Merret. 
 
 
Source : L'Opinion

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