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12 sept. 2013

Des salariés de la ville de Clichy-La-Garenne tentent de mettre fin à leurs jours à cause du maire socialiste de leur commune

Le parti socialiste critique à longueur de temps le « danger frontiste » qui serait une honte à la démocratie ou la république (qu’ils sont mal placés pour parler…), mais peut-être devraient-ils faire un peu de ménage dans leurs rangs, à commencer par ce type…

Suicides, immolations, dépressions, harcèlement. La gestion des employés municipaux a pris une drôle de tournure depuis que Gilles Catoire est maire.


« On peut se voir, mais pas à Clichy. » « On ne s’est jamais vus. » « J’ai peur pour ma sécurité. » Les employés municipaux de Clichy-la-Garenne ont la frousse. Gilles Catoire, maire socialiste depuis près de trente ans, qui briguera un nouveau mandat en 2014, fait régner la terreur à la mairie. Pressions, harcèlement, clientélisme… Désespérés, de nombreux salariés de la ville tentent de mettre fin à leurs jours.

Selon certains élus et employés, il y a eu une quinzaine de tentatives de suicide à la municipalité depuis le début de la mandature de Gilles Catoire, dont au moins trois ont eu une fin tragique. Le 19 août, la directrice du centre local d’information et de coordination pour l’insertion des personnes âgées (Clic) s’immolait par le feu devant son lieu de travail. Alors que le maire était encore en vacances au Maroc, la mairie distribuait un communiqué aux employés pour se dédouaner d’avoir embauché une criminelle. Le document révèle de nombreux détails concernant la vie privée et le passif judiciaire de la victime, qui a fait de la prison pour avoir tué trois de ses enfants avant d’essayer de se donner la mort et qui aurait menti à la DRH pour pouvoir être embauchée. Bel hommage.

Quelques mois avant le suicide de cette femme de 59 ans, un employé de la ville était retrouvé pendu dans les sous-sols de l’hôtel de ville. Le défunt était touché par une maladie du coeur qu’il avait transmise à son fils de 14 ans. Après la mort de ce dernier, il se serait mis en arrêt pour se mettre en deuil et s’occuper de sa fille de 12 ans touchée par la même maladie. « Quand il est revenu, son poste a été attribué à un pote d’un pote du maire, alors que le psy avait préconisé une reprise de son activité », témoigne un collègue. De là à dire que le maire est responsable de cette vague de suicides, il n’y a qu’un pas que franchissent nombre de ses opposants.

Élue du Parti radical et adjointe du maire, Mireille Gitton n’hésite plus à se désolidariser de ce dernier : « Tous les jours, je reçois des gens qui dénoncent le malaise au travail. Des pressions existent. Le personnel est effrayé. » Elle dénonce « le communautarisme, la promotion aux encartés et le clientélisme » : « Sa permanence est à 80 % pleine du personnel communal », explique-t-elle. « Il y a un problème de management, beaucoup de difficultés, une mauvaise ambiance et une absence d’écoute », dénonce le député UMP Thierry Solère, qui a alerté le gouvernement par écrit pour « faire cesser l’omerta », alors que Patrick Balkany, député des Hauts-de-Seine, est resté les bras croisés.


« La pieuvre, la Cosa nostra »

C’est Patrice Pinard, élu d’opposition et allié du revenant Didier Schuller, qui fait campagne pour reprendre la mairie sous la bannière du Rassemblement des Clichois, après avoir purgé une peine de prison ferme à la suite de l’affaire des HLM des Hauts-de-Seine, qui a prévenu le député. « Lorsqu’une personne met fin à ses jours, ce n’est jamais blanc ou noir. Il y a plusieurs raisons. Mais ce n’est pas pour ça qu’on ne va pas s’interroger sur le malaise à la mairie », explique l’élu. Et lorsqu’on s’interroge, on s’aperçoit que la gestion de la municipalité est digne des plus célèbres républiques bananières.

« La pieuvre, la Cosa nostra ! » « Ça fait trente ans que Gilles Catoire tisse sa toile sur la mairie », s’insurgent des employés à bout de nerfs et parfois au bord des larmes. Ils dénoncent un système au sein duquel il faut avoir sa carte du Parti socialiste et militer pour le maire si l’on veut bénéficier de certains avantages, voir sa carrière évoluer ou obtenir une HLM. Ils sont nombreux à pointer du doigt « des personnes affectées à des postes inadaptés » qui « sombrent dans la dépression », « des employés qui se mettent en arrêt de manière abusive », « des proches du maire qui choisissent leurs horaires et font travailler les autres à leur place », « une hygiène déplorable » et « une sécurité des employés non garantie dans certains services ». Ils font part de « harcèlement » et de menaces, de « taupes qui rapportent leurs moindres faits et gestes au maire et à ses sbires » et que l’on retrouve aux postes bien rémunérés et à responsabilité.

Dans l’impossibilité d’exercer leur profession, les directeurs des ressources humaines ne restent pas longtemps en place. « Il y a eu quatorze personnes au poste de DRH depuis 2004. À Levallois, c’est le même depuis 15 ans », rapporte un employé. Certains salariés dénoncent les tâches qu’on leur a fait faire pour le compte de proches du maire (le nom de Tafat Rabat, qui a participé à la campagne pour François Hollande dans les Hauts-de-Seine, a notamment été cité) et qu’on les oblige à faire sur leur temps de travail : aller chercher des enfants à la garderie, faire des travaux, des courses, réparer des véhicules…

Les salariés dénoncent des syndicats qui ne les protègent pas, « car ils sont payés à rien foutre, à voyager », s’insurge un employé. « La CGT et la CFDT sont très combatives. Ils ont leurs heures syndicales, comme tous les syndicats », se défend Gilles Catoire. Les employés dénoncent les avantages des syndiqués et notamment les voyages tous frais payés en compagnie du maire. Des membres de la CFDT ont accompagné Gilles Catoire au Sofitel d’Agadir cet été. « C’est un hasard que nous nous soyons retrouvés dans le même hôtel », se défend Catoire. Le hasard doit vraiment bien faire les choses, puisqu’ils l’auraient également accompagné en Israël cette année. « La CGT n’est pas élue, mais elle possède un local. On lui a attribué un secrétaire. Ils ne défendent jamais personne lors des campagnes et tractent pour le PS », s’insurge un employé.

« Personne ne peut porter plainte. Les gens sont mis au placard, puis harcelés tous les jours. Ils se mettent en arrêt maladie, puis font des dépressions. Il n’y a plus de médecin du travail », poursuit-il. Et c’est le maire lui-même qui conserve la délégation du personnel : « Il n’a jamais gardé un seul élu à la délégation communale. Il la reprend à chaque fois », relate Mireille Gitton. « Il y avait un élu, mais il a été condamné. Les agents préfèrent voir directement le maire et je les reçois tous les jeudis », explique Gilles Catoire contacté par Le Point.fr.


« Ça me rappelle le discours de la conquête de Clichy »

« Ces accusations sont téléguidées par des groupes politiques. Ici, les recrutements sont faits par des jurys. Et ils se font sur la compétence », s’insurge Gilles Catoire. Le maire de Clichy pointe du doigt une initiative de Didier Schuller et accuse notre journal de se faire le relais des réunions politiques de ce dernier. « Ça me rappelle le discours de la conquête de Clichy il y a 20 ans lorsque Schuller était accusé de clientélisme », poursuit-il. Aujourd’hui, la mairie ne peut plus embaucher, car la Cour des comptes a pointé le trop grand nombre d’employés municipaux (1 750 à Clichy, alors qu’il y en a environ 900 à Levallois pour une population à peu près équivalente). « C’est dû à la privatisation d’une partie des services de nettoyage », explique le maire.

Au coeur de ce système, un certain Nadir Mohamed, qui est devenu directeur adjoint du cabinet du maire, « alors qu’il parlait à peine français ». Fraîchement débarqué d’Algérie, il était pourtant considéré par la mairie comme « irrégularisable ». « C’est vrai que ce garçon est arrivé à Clichy sans papiers. Il était surveillant de cantine et un jour il est arrivé dans nos bureaux en disant qu’il était directeur de cabinet du maire », se souvient Mireille Gitton. « Il y a Nadir Mohamed, mais il y en a beaucoup d’autres », poursuit-elle. Et d’ajouter : « Des gens logés et qui peuvent faire travailler leur famille. On fait des voix comme ça. »

Lorsqu’on demande aux employés municipaux pourquoi son cas a été réglé aussi vite par le maire et pourquoi sa carrière a décollé aussi rapidement, la plupart répondent que les raisons sont tellement basses qu’elles se trouvent au niveau de la braguette. « Je milite contre l’homophobie, mais on doit avoir un comportement correct quand on est maire », estime Mireille Gitton. Son père a été préfet d’Alger, « j’assume mes effectifs », a déclaré Gilles Catoire, qui précise qu’il a toujours séparé ce qui relève du domaine public et du domaine privé. Certains salariés font même état de harcèlements sexuels de la part du maire sur au moins un autre employé.

Article complet sur Le Point

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