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9 juil. 2013

Les gendarmes de Mamoudzou et les kwassa-kwassas

Ile de Mayotte - DELAGE JEAN-MICHEL/SIPA
Vous avez aimé les gendarmes de Saint-Tropez, vous allez adorer les gendarmes de Mamoudzou et leurs substances illicites.

Ecrin de ce polar exotique, l'île française de Mayotte, détachée de l'archipel des Comores depuis l'accession de celui-ci à l'indépendance, en 1975. 

Un de ces confettis de la République tellement prisé des candidats à l'immigration que le bras de mer qui le sépare d'Anjouan est considéré comme le plus grand cimetière marin par les organisations humanitaires : il ne se passe par une semaine sans que l'on signale la disparition de ces frêles embarcations, les kwassa-kwassas, et de leur cargaison humaine
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DÉRIVES INQUIÉTANTES
C'est ici, à Mamoudzou, chef-lieu du département, qu'une poignée de gendarmes ont insisté, à l'automne 2008, pour monter un groupe d'intervention régional (GIR), ces structures censées porter des coups fatals à l'économie souterraine sous toutes ses formes. Une petite unité où nos valeureux pandores ont fait en sorte que les policiers jouent les seconds rôles, sans doute pour mieux jouir en paix du climat de l'île.

Et dont on découvre, cinq ans plus tard, qu'elle aurait connu des dérives inquiétantes : cinq membres de cette fine équipe (quatre gendarmes et un policier) sont soupçonnés d'avoir participé à un trafic international de stupéfiants entre Anjouan et Mayotte... et d'avoir aidé des étrangers en situation irrégulière.

L'homme par qui le scandale éclate s'appelle Hakim Karki, juge d'instruction opiniâtre s'il en est. Chargé de faire la lumière sur la mort par overdose (de cocaïne) d'une jeune fille de 18 ans, en janvier 2001, il était remonté jusqu'au présumé dealer : un indic des gendarmes. C'est ce magistrat qui vient de placer sous contrôle judiciaire deux gendarmes et un policier, membres ou ex-membres du GIR, laissant à un juge de Nanterre le soin de traiter la garde à vue de l'ancien chef de l'équipe, un capitaine aujourd'hui à la retraite, et du cinquième suspect. 

En laissant passer les kwassa-kwassas chargés de «banguié» (marijuana) et autres substances illicites, afin de gonfler leur bilan, ils se seraient rendus complices du trafic. Un véritable système qui aurait pris une dimension incontrôlable... 

Aux dernières nouvelles, le préfet de Mayotte a demandé la dissolution pure et simple du GIR. Une mauvaise nouvelle pour ces gendarmes qui comptaient briller en vantant le GIR le plus efficace de l'outre-mer. De quoi s'attirer médailles et félicitations de Paris, à une époque où seule comptait la courbe statistique.




source : marianne.net

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