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27 juin 2013

Le glas du redoublement scolaire a sonné

Le redoublement connaîtrait-il ses derniers jours de gloire ? 

Selon un amendement voté par l’Assemblée nationale, dans le cadre du projet de loi sur la refondation de l'école de la République discuté ce mardi par le Sénat, il sera désormais exceptionnel.

Quid des solutions apportées pour remédier à l’échec scolaire ?

L’Assemblée nationale n’est décidément pas à un paradoxe près. Après avoir discuté avec virulence le projet de loi sur le mariage pour tous, l’Hémicycle a voté sans autre procès un amendement limitant le redoublement scolaire à des cas « exceptionnels », allant même plus loin que le texte initial, qui prévoyait simplement de « poursuivre la réduction progressive du nombre de redoublements »

Une véritable bombe à retardement lancée dans la mare de l’éducation française, qui n’a éveillé aucune forme de contestation dans les murs d’une Assemblée nationale désormais habituée aux rendez-vous musclés. Reste que cette décision, si le projet de loi sur la refondation de l’école de la République venait à être adopté, constitue un changement décisif dans la pratique de l’enseignement dans l’Hexagone. La France est en effet la championne toutes catégories du redoublement : que ce soit à l’école ou au collège, notre système scolaire affiche des taux à faire pâlir nos voisins européens.

En 2011, l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) estimait, dans son rapport annuel consacré à l’éducation, que près 37% des élèves français avaient déjà redoublé au moins une fois en primaire ou au collège, la France s’arrogeant de fait la cinquième place après Macao (Chine), la Tunisie, le Brésil et l’Uruguay, bien au-delà de la moyenne des 34 pays étudiés par l’organisation internationale, qui n’est que de 13%.

Des taux de redoublements qui ne sont pourtant pas gage de réussite : dans ce même rapport, l’OCDE précise en effet que « les pays où le taux de redoublement est élevé affichent généralement une performance globale inférieure », et note qu’« un taux de redoublement élevé peut être coûteux pour les pays ». 

La France en sait de fait quelque chose, puisque cette pratique lui coûte chaque année la bagatelle de 2 milliards d’euros, soit un coût moyen de 8 000 euros par élève, pour un résultat somme toute médiocre. A titre d’exemple, les Français se trouvent en effet juste sous la moyenne de l’OCDE en matière de compréhension de l’écrit (rapport PISA 2009), loin derrière la Finlande, qui occupe la troisième place, en ne faisant redoubler que 0,5% de ses élèves. 

Mais, au-delà des chiffres, qui confirment l’efficacité limitée du redoublement tel qu’il est pratiqué actuellement en France, il semble légitime de s’interroger sur les solutions offertes à l’Education française pour améliorer la qualité de son enseignement. Car, si l’amendement intégré au projet de loi proposé par le ministre Vincent Peillon s’attaque à un problème régulièrement évoqué, il ne remédie pas cependant au fond du problème, à savoir la relative médiocrité des méthodes d’enseignement en France. 

La Finlande, souvent prise en modèle, notamment parce qu’elle consacre le même budget que la France à l’éducation, tire son succès de la généralisation du soutien scolaire. Dès l’école primaire, les professeurs traquent les lacunes de leurs élèves dans le but d’éviter qu'elles s'accumulent au fil du cursus scolaire, et proposent à chaque élève en difficulté des cours individuels, selon leurs besoins propres. Pour ce faire, ils sont parfois secondés par d’autres professeurs ou des tuteurs, qui participent au déroulement des cours obligatoires pendant la journée. 

Une méthode gourmande en enseignants, mais qui fait ses preuves, puisque seulement 0,3% des élèves finlandais quittent l’école pendant leurs neuf premières années d’études, selon un article publié par Médiapart. Un chiffre qui fait rêver en France, mais pour lequel il faudrait envisager d’augmenter largement les effectifs dans l’Education nationale. Chose qui, en période de disette budgétaire, risquerait de faire le plus mauvais effet.



source : marianne.net

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