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20 mai 2013

La Résistance s’apprête à dissuader «Israël»: confrontation calculée ou guerre globale



Quelques jours sont passés depuis l'agression ennemie en Syrie, mais ils furent suffisants pour faire couler beaucoup d'encre. Tous s'y sont prononcés. Ceux qui se sont vantés d'une frappe militaire dure contre le régime d'Assad, ceux qui ont estimé que c'est un prélude à une intervention étrangère pour le renverser et ceux, loyalistes ou opposants, ont spéculé sur la prochaine étape.

Nul ne peut demander aux analystes enthousiastes ou abattus de se taire. Mais il est utile de leur rappeler que leur tapage est vain. Il ne peut en aucun cas modifier les réalités sur le terrain. Sachant qu'un paradoxe se pose, dans la mesure où le public de «l'axe du mal», Etats-Unis-Golfe, est plus clairvoyant que son leadership, alors que le commandement de l'axe de la résistance est plus averti que son public.

Nous sommes en face de réalités, simples à comprendre. Toute amplification des évènements se transformera en blague, similaire à celle ennuyeuse qui perdure depuis 26 mois : Le régime de Damas tombera dans quelques semaines !

Qu'est ce qui s'est passé ?

Depuis quatre ans, «Israël» a posé une nouvelle équation de dissuasion : Interdire l'envoi des armes capables de briser l'équilibre, au Hezbollah. On parlait de plusieurs types de ces armes. Des systèmes de défense anti-aérienne S300, des roquettes destructives à longue portée, des roquettes «Fateh 110» dotées d'une grande précision et enfin des armes chimiques.

Les Israéliens ont adressé des dizaines de messages politiques et diplomatiques à la Syrie, pour l'interdire de poursuivre l'acheminement de telles armes au Hezbollah. Ils ont soumis des renseignements aux parties arabes et occidentales, renfermant des images et des documents relatifs à des usines de roquettes dirigées par le Hezbollah sur le territoire syrien. Leurs avions ont survolé les frontières libano-syriennes, pour dire au Hezbollah et aux Syriens qu'ils étaient sous surveillance. Cependant, aucun responsable israélien n'a osé donner le feu vert à une offensive directe contre ces usines, un avion iranien, une cargaison d'armes ou contre une seule lance-roquette au Liban.

Mais depuis deux ans, la Syrie a changé. La crise interne y a explosé. Les revendications populaires ont été exploitées dans une bataille à plusieurs objectifs, dépourvus de toute intention d'édifier la Syrie forte et démocratique. Les faits ont glissé vers une guerre universelle visant à détruire la Syrie, à ronger le corps meurtri de l'Irak, à faire payer au Liban le prix de la défaite d'«Israël» et à isoler l'Iran en l'entrainant dans des batailles internes sous le prétexte des réformes.

La situation politique, militaire et économique de la Syrie ne lui permet pas de prétendre mener les grandes batailles. Il fallait lui assurer le soutien direct de l'axe de la résistance. S'ajoute le nouveau rôle de la Russie et de la Chine, dans la confrontation avec l'occident.

Dans ce contexte, les Israéliens ont estimé qu'il était possible de modifier les règles du jeu au front du nord. Le début fut avec une frappe-test, contre le centre de recherches scientifiques de Jamraya, près de Damas. Un centre mis à au service des programmes de la résistance au Liban et en Palestine. «Israël» a tenté de qualifier l'opération de «ponctuelle». Mais il s'est empressé, dans les dernières semaines, de hausser l'échelon du test, et de le transformer en politique permanente. Les raids ont alors visé des bases de l'armée syrienne. «Israël» a bien examiné la forme de l'agression : des armes iraniennes destinées au Hezbollah et stockées en Syrie. La méthode : pilonnage à partir de l'espace aérien du Liban.

En fin de compte, l'entité sioniste a indiqué avoir mené une opération militaire réussie. Pourtant il est difficile d'imaginer un officier israélien, porter le toast de ces raids. Ils savent tous, que l'opération ne fut pas un acte héroïque, en mesure d'ébranler le front opposé ou de changer l'équation militaire. De surcroit, un acte astucieux contre Assad, dans sa situation actuelle, ne reflète guère la force d'«Israël». C'est une tentative de profiter de la faiblesse du président syrien ou du changement de ses priorités.

Malgré ce fait, «Israël» s'est comporté comme un coupable qui attend le châtiment. Il ne s'est pas vanté de son raid. Il a envoyé de nombreux messages politiques, diplomatiques et militaires pour nier son intention de mener la guerre. Il attend toujours la réponse à la question difficile : qu'a décidé le camp adverse ?

Cela signifie qu'«Israël» a décidé de lancer son agression à partir d'une hypothèse : Assad et ses alliés en Iran et au Liban ne comptent pas s'occuper de nouveaux fronts. Et de la sorte, ils n'envisagent aucune riposte qui mènerait à la guerre, par crainte de détruire les capacités nécessaires à l'armée syrienne en d'autres fronts. Cette hypothèse confirme qu'«Israël» ne veut pas de guerre, mais veut modifier les règles du jeu.

Par contre, le camp adverse interprète parfaitement le raisonnement de l'ennemi. Le cerveau du commandement de l'axe de la résistance connait les calculs de l'ennemi. Sur ce, le corps de cet axe, non en mesure d'entrer dans une large bataille avec «Israël», œuvre toujours pour renforcer son rôle dans la guerre déchainée contre la Syrie.

Au sein de ce camp, une question est posée : si «Israël» ne veut pas de guerre et compte sur notre axe pour ne pas y être entrainé, ne pouvons-nous pas riposter de manière à empêcher l'ennemi d'imposer de nouvelles règles du jeu?

La réponse à cette question comprend plusieurs éléments compliqués :

-La nature de l'offensive israélienne a placé la Syrie dans la même galère avec l'Iran et le Hezbollah. Par conséquent, toute décision de riposte à l'ennemi résultera de concertations entre les trois parties.

-Selon les calculs de cet axe, la mission principale en Syrie consiste à l'heure actuelle à contrer les tentatives de diviser ce pays ou d'y transférer le pouvoir aux pro-israéliens. Et puisque l'Iran et le Hezbollah classent les adversaires d'Assad dans les rangs des subalternes et des alliés d'«Israël», les opérations qui les visent seraient dirigées contre «Israël» en soi.

-L'entité sioniste tente d'imposer de nouvelles règles du jeu. Mais nul ne peut croire que ces règles seront modifiées par les derniers raids. En plus, si l'axe de la résistance refuse ce changement des règles, ça signifie qu'il examine les choix de riposte pour le faire comprendre à l'ennemi. En somme, l'éventualité du déclenchement d'un nouveau round de guerre est posée. Un round similaire à celui de juillet 1993 ou d'avril 1996, en prélude à l'imposition de nouvelles règles, ou à la guerre globale. Cette guerre que nul ne peut prévoir sa dimension, sa cruauté ou même ses résultats.

La prochaine guerre:

De ce qui précède on peut déduire les constats suivants :

-Ceux qui voulaient une riposte directe aux raids israéliens, qu'ils se dirigent vers la bonne adresse : l'Iran et le Hezbollah. Ces deux parties font valoir que la riposte est inéluctable.

-Ceux qui misaient sur l'intervention israélienne pour changer les équilibres des forces sur la scène syrienne, doivent attendre les résultats des combats en cours et de nouveaux rounds encore plus violents.

-Ceux qui croient que la situation de la région permet à «Israël» de prendre l'initiative sans recevoir de réponse, seraient, de nouveau, incapables de comprendre les méthodes d'action et le raisonnement de l'axe de la résistance.

-Les indices tangibles sur le déclenchement d'une guerre globale, augmentent du jour au lendemain. Comment et quand, dépend de plusieurs faits et volontés.

Au demeurant, il faut noter que ce qui se déroule en Syrie à l'heure actuelle, n'a rien à voir avec une soi-disant «révolution nationale». C'est une insurrection armée, soutenue par des forces hostiles à la Syrie en tant qu'Etat, identité et parcours. C'est le paroxysme de l'idiotie.

Source : Al Akhbar, traduit par : moqawama.org

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