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25 mai 2013

Drogue, précarité,...: le quartier Saint-Jean à Ajaccio à la loupe

saint jean
Et dire que le boulevard Dominique-Paoli
a failli devenir une artère à sens unique...
Un lien social qui se délite, des problèmes de drogue, une circulation anarchique, une augmentation sensible de la précarité, le quartier malgré ses atouts ne peut occulter cet envers du décor…

Une autre image. Pas forcément celle qui fait plaisir. Mais elle existe. A Saint-Jean, si les atouts sont nombreux - voir notre précédente édition -, il n'en demeure pas moins qu'une face cachée, plus sombre, ne peut être occultée. Bien sûr, cet envers du décor n'est pas l'apanage du seul quartier Saint-Jean. D'autres secteurs d'Ajaccio connaissent eux aussi des problèmes. Parfois ponctuels, parfois récurrents. Stéphane Romani, le directeur du centre social est évidemment bien placé pour évoquer les difficultés que rencontrent les riverains.

« Au-delà d'un lien social qui se délite entre les générations, on assiste également à une montée progressive du communautarisme intégriste. Attention, la situation n'est pas encore explosive mais on risque de se retrouver dans les années à venir face à un vrai problème de société. Nous continuons à penser qu'aujourd'hui, à Saint-Jean, la mixité sociale demeure une réalité positive. Autre problématique grave : l'augmentation de la précarité qui touche de plus en plus de famille. Et tout le monde est touché, les personnes âgées, en raison de leurs trop petites retraites, les parents, en raison du chômage et les plus jeunes car ils sont sous-diplômés. Depuis la création du Centre, il y a six ans, la situation s'est véritablement dégradée ».

Du côté du Secours Populaire, installé dans la montée Saint-Jean, Rose-Marie Papi, la secrétaire générale de l'association tient à préciser, à l'instar des riverains et des commerçants que le quartier est « très tranquille ». « Comme partout à Ajaccio, on remarque, c'est vrai, une augmentation de la précarité ».

Des zones de « deal »

Les problèmes liés à la drogue reste un sujet tabou. Si Stéphane Romani reconnaît sans ambages cet état de fait inquiétant, riverains et commerçants ont un autre discours. Ils savent bien qu'il existe dans le quartier des zones de « deal », mais ils se montrent très réservés et pas vraiment diserts. En revanche, étrangement, ils disent tous que le quartier n'est pas « dangereux ». « Bien sûr, on sait qu'il y en a mais les trafiquants restent dans un secteur du quartier bien délimité. Ils ne sont pas dans la provocation et ne viennent pas en vendre du côté des commerces ».Un commerçant de l'avenue Moncey croit connaître la réponse : «Ce sont pour la plupart des jeunes du quartier que nous avons vu grandir. Ils ont d'une certaine façon du respect pour nous. C'est sans doute pour cela qu'ils restent discrets et pas agressifs ».Mais si certains s'en accommodent, d'autres rejoignent Stéphane Romani.

Désengagement collectif

Principalement Brigitte Bartoli, la directrice de l'école primaire, qui déplore que « tout un quartier ferme les yeux ». Mais, la jeune femme nuance, elle prend soin de ne stigmatiser personne. « Il ne faut pas généraliser, mais on ne peut plus faire comme si de rien n'était. Il nous arrive souvent de sortir de notre cadre de compétence. Étrangement, c'est dans ces moments que j'ai pleinement le sentiment de faire mon travail. Le contexte familial influence considérablement les résultats d'un élève, c'est une réalité »,lance-t-elle. Elle ne mâche pas ses mots, probablement car Brigitte Bartoli et son équipe pédagogique gèrent tout cela, seules, depuis trop longtemps. « Dans certains cas, il y a un véritable désengagement des familles. On le sait tous qu'il y a des trafics, les enfants sont trop malléables à leurs âges, on ne peut pas les laisser traîner jusqu'à des heures pas possibles et approcher de si près ce monde ». Alors, chaque fois qu'elle le peut, la directrice les sort du quartier. La prochaine sortie ? « Galéria, à Casa marina. »

Un constat que seuls les acteurs sociaux ou éducatifs dressent. Un décalage considérable entre riverains et professionnels. Le dialogue et la prise de conscience semblent aujourd'hui inévitables.


source : corsematin.com

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