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21 mai 2013

Commémoration de la Nakba et Championnats d’Europe U-21 : Carton rouge pour l’apartheid israélien



La décision de l’UEFA de maintenir la tenue des championnats d’Europe des U-21 en Israël le mois prochain a provoqué l’ire dans les milieux des groupes de solidarité avec le peuple Palestinien.

Rome, le 14 mai 2013, Nena News – les villages Palestiniens qui ont été détruits et rayés de la surface de la terre et de la carte entre 1947 et 1948 sont au nombre de 532. Ces villages comptaient plus de 750.000 habitants, bien que certaines sources rapportent le nombre de 900.000, tous expulsés par la force ou poussés à fuir, mais beaucoup ont malheureusement été tués.

S’agissant de l’évènement sportif auquel se prépare l’Europe, Israël a désigné les stades et les villes qui devront accueillir les championnats d’Europe des U-21. Les matchs se tiendront à Jérusalem, à Tel Aviv, à Netanya et à Petah Tikva qui ont été construites ou s’étendent sur des villages rasés pendant la Nakba de 1948 et jusqu’en 1949, après qu’ils aient été nettoyés des natifs Palestiniens.

A tel Aviv, les parties se dérouleront au stade Bloomfield, construit à l’emplacement du stade de Ba’sa, d’où fut expulsé le club Palestinien de Shabab el-Arab en 1948. Une autre option a également été choisie. Il s’agit du stade Ramat Gan qui a été édifié sur les terrains des villages Palestiniens de Jarisha et al-Jammasin al-Sharqi, saisis en vertu de la loi de 1950 relative aux biens des absents. Par ailleurs, Tel Aviv a été élargi et agrandi au détriment d’autres quartiers et villages, en l’occurrence Al-Manshyya, Al-Jamassin al-Gharbi, Al-Shaykh Muwannis, Salama et Summayl.

Ces derniers ont tous été détruits et ethniquement nettoyés par les mains des gangs de l’Irgoun Zwai Leumi, de la Haganah, et de l’infâme brigade Alexandroni (brigade 609). L’histoire retiendra que ces villages étaient tous prospères et comptaient des terres agricoles bien cultivées et irriguées et où émergeaient des plantations de céréales et des arbres d’agrumes et des oliviers. A ce titre, il faudrait démentir les faux récits israéliens selon lesquels, Israël a transformé le désert en jardins.

A Netanya, les équipes joueront dans le Stade Municipal (Municipal Stadium of Nethnya) qui se dresse sur l’unique édifice du village Palestinien de Bayyarat Hannun qui a échappé à l’horreur de la destruction et du nettoyage ethnique de ses habitants par un 31 mars 1948. Les opérations entraient dans le cadre de l’offensive israélienne Coastal Clearing (Nettoyage de la côte) et à ce jour, personne ne sait où sont passés les habitants du village !

L’autre village disparu est le très ancien village d’Umm Khalid. A Petah Tikva, les jeux auront lieu dans le stade de HaMoshava. La ville a été agrandie afin de recouvrir complètement la terre et tout ce qui fut un jour le village de Fajja, et édifiée sur d’anciens vestiges archéologiques visibles jusqu’au jour de la destruction. Le 17 février 1948, les groupes terroristes de la Haganah et de l’Irgoun ont attaqué, tel des bêtes féroces, les habitants en les forçant à fuir. Le nettoyage ethnique a pris fin le 15 mai et le village complètement détruit, à l’exception d’une maison.

A Jérusalem, les matchs se tiendront au Teddy Stadium, construit près du village palestinien d’al-Maliha, quasi-complètement détruit et qui abritait plus de 5798 avant l’occupation. A l’instar des autres villages, al-Maliha a lui aussi été ethniquement nettoyé de ses habitants par un 15 juillet 1948 dans un assaut lancé par les brigades de l’Irgoun Zvai Leumi et Palmah. Les quelques maisons arabes restées ont ensuite été occupées par des colons juifs. Au centre du village, la mosquée et son minaret se tiennent toujours debout face au temps mais dont l’état traduit de longues années d’abandon.

Le Teddy Stadium est par ailleurs le siège de l’infâme équipe israélienne Beitar Jérusalem. Cette équipe est connue pour ses supporters qui ont brûlé le siège administratif du club en février 2013 après l’arrivée de deux joueurs musulmans, originaires de la Tchétchénie. Un mois plus tard, les supporters ont quitté les tribunes lorsque l’un des joueurs a marqué son premier but.

Pour commenter ces évènements, Moshe Zimmermann, historien du sport à l’Université hébraïque commence d’abord par nier les affirmations selon lesquelles les supporters de Beitar Jérusalem ne sont qu’une bande d’extrémiste et déclare : « S’exprimer par ces actes démontre que la société israélienne dans son ensemble est devenue de plus en plus raciste, ou du moins plus ethnocentrique. »

Il faut dire que Jérusalem est habituée aux attaques, et elles datent de 1948 lorsque des groupes de sionistes ont donné l’assaut sur la ville : c’était au mois d’avril.

Et l’histoire se souviendra à jamais de la date du 9 avril 1948 où eut lieu le massacre de Deir Yassine : c’est en fait plus qu’un massacre ; un carnage où tout le village a été détruit et ses habitants assassinés. Il y a eu plus de 100 morts. Outre l’acte violent en lui-même, le massacre a émis un message de terreur aux villages voisins et fut le déclencheur de la fuite de ses habitants.

Le 14 mai, la nouvelle partie de Jérusalem fut occupée, alors que 40 villages à l’ouest de la ville ont connu le même sort de destruction et de nettoyage de leurs habitants. En effet, plus de 90.000 personnes habitant Jérusalem et les villages voisins ont perdu tous leurs biens, à leur tête leur droit de vivre dans leurs propres domiciles. Le 7 juin 1967, les forces armées israéliennes ont procédé à l’occupation de Jérusalem Est, en l’annexant à Jérusalem Ouest.

Ces opérations de démolition de villages au cœur de Jérusalem et d’expulsion des habitants par la force et sous les menaces de faire exploser leurs maisons, ont été soigneusement menées par la brigade Harel d’Itzhak Rabin qui deviendra par la suite premier ministre et Nobel de la Paix.

Soixante-cinq ans après, dire que la Nakba est terminée est un parfait leurre. La Nakba Palestinienne se poursuit jusqu’à aujourd’hui avec des bombardements intensifs de la Bande de Gaza, des expulsions abusives des Palestiniens de leurs maisons et la construction de colonies illégales en Cisjordanie. La Nakba de nos jours se caractérise également par les frappes aériennes quotidiennes des forces de l’occupation et par les contraintes répétées appliquées sur les Palestiniens d’Israël considérés comme citoyens de seconde catégorie.

A la lumière de tout ce qui a été mentionné, Israël ne mérite pas d’accueillir un évènement sportif international comme la Coupe UEFA 2013 pour les U-21. Donner à Israël cet honneur serait synonyme de récompense pour ses actes contraires aux valeurs sportives. En juin 2011, 42 équipes palestiniennes de football se sont adressées à Michel Platini, président de l’UEFA, afin que son institution revienne sur sa décision d’attribuer l’accueil du championnat à un pays qui occupe militairement la Palestine, ne respecte pas les droits internationaux et viole constamment les droits humains en se moquant de ce que peut penser l’opinion internationale qui, malgré sa désapprobation, n’ose pas exercer la pression qu’il faut sur Israël.

C’est pourquoi, dans toute l’Europe, y compris en Italie, et partout dans le monde, la campagne de mobilisation Carton Rouge contre l’Apartheid Israélien a vu le jour. En effet, la campagne s’inscrit dans le cadre du mouvement BDS (Boycott, Désinvestissement et Sanctions) lancé en 2005 par la société civile Palestinienne, inspirée du mouvement anti-apartheid sud-africain où le boycott sportif avait à l’époque joué un rôle crucial.

Pour le cas actuel d’Israël, beaucoup de voix se sont élevées contre l’organisation des championnats d’Europe sur une terre volée. Jusqu’à présent, il y a eu 15.000 signatures en ligne accompagnées de messages de plus de 50 stars du football européen, ainsi que Ken Loach, metteur en scène Britannique, Marie-George Buffet, ancienne Ministre Française des Sports et le regretté Stéphane Hessel, coauteur de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme.

En septembre 2010, Michel Platini s’était dit préoccupé par les restrictions qu’Israël impose aux footballeurs Palestiniens. Il est même arrivé à déclarer : « Israël doit choisir ; soit il laisse le football palestinien se dérouler normalement et se développer, soit il se prépare aux conséquences fâcheuses de son comportement. »

Deux ans et demi après cette déclaration, les conditions du football Palestinien n’ont certainement pas prospéré, ni développées. L’armée israélienne a encore bombardé Gaza, détruisant les infrastructures sportives et footballistiques, notamment le siège du Comité National Paralympique et le Stade National de Rafah. Ces attaques ont également tué environ 200 personnes dont des enfants qui ne faisaient que jouer au ballon rond.

Quant aux footballeurs Palestiniens, ils semblent être dans le collimateur des israéliens. En effet, trois joueurs de l’équipe nationale, à savoir Ayman Alkurd, Shadi Sbakhe et Wajeh Moshate avaient été tués pendant l’Opération Plomb Durci. L’an dernier, un autre footballeur détenu dans les prisons israéliennes a dû entamer une grève de la faim de trois mois, ainsi qu’une mobilisation internationale pour qu’Israël accepte de le libérer. Il s’agit du joueur de l’équipe nationale Mahmoud Sarsak, arrêté lors de son déplacement de Gaza vers la Cisjordanie pour un match et détenu pendant trois ans sans chef d’accusation ni procès. La liste des sportifs détenus est encore longue. Outre les 4500 détenus politiques palestiniens, il y a le gardien de but de l’équipe olympique Omar Abu Rois et le joueur de Ramallah Mohamed Nimr. Toutefois, le footballeur Zakaria Issa a été vaincu par le cancer et est décédé en prison, sans que les autorités pénitentiaires ne lui prodiguent les soins et thérapies nécessaires.

Comme pour tous les Palestiniens, les footballeurs souffrent eux aussi de l’interdiction et des restrictions liées à leur mouvement, que ce soit dans les Territoires Palestiniens Occupés ou bien vers l’étranger. Il leur est extrêmement difficile de s’entrainer ou de participer aux compétitions.

Dans un mois, si la Coupe de l’UEFA U-21 sera maintenue en Israël, cet évènement mal programmé sera interdit aux milliers d’amateurs de football palestiniens qui verront l’accès à Israël bloqué et les matchs ratés, alors que les colons israéliens seront libres dans leurs va-et-vient sans obstacles.

C’est pourquoi, la campagne européenne Carton Rouge s’adresse à la conscience et au bon sens de l’ensemble de la communauté sportive et l’appelle à exercer une pression sur Israël pour qu’il mette un terme aux abus et aux violences qui l’entachent pendant 65 ans et qui le rendent un endroit inapproprié pour accueillir des évènements sportifs internationaux. En d’autres termes, permettre à Israël d’organiser les jeux lui donnerait une carte blanche et renforcerait son sentiment d’impunité.

Dans une ultime tentative, les militants européens de cette campagne ont décidé de faire entendre leurs voix lors du prochain Congrès de l’UEFA devant se tenir le 24 mai prochain à Londres. Ils demanderont la participation du footballeur palestinien Mahmoud Sarsak afin qu’il expose les raisons de la Campagne qui appelle à déplacer la Coupe des U-21 dans un autre pays et de suspendre Israël de l’UEFA et d’une éventuelle possibilité d’accueillir de futurs évènements sportifs jusqu’à ce qu’il se conforme aux droits internationaux.

Par ailleurs, nous lançons un appel à tous les militants et sportifs italiens pour la paix afin qu’ils s’associent à notre campagne et qu’ils envoient un message clair et fort que dans le football, il n’y a point de place pour la négation systématique des droits humains. Dans le cas où l’UEFA continue à faire la sourde oreille et décide de poursuivre son plan en ignorant les nombreux appels pour la non tenue du championnat en Israël, nous invitons tout le monde à organiser des manifestations dans toute l’Italie et ce, durant la journée du 8 juin, date de la tenue de la rencontre Italie-Israël.

Loretta Mussi : Directrice de Un ponte per, association composée de bénévoles créée en 1991 qui œuvre pour désamorcer les nouveaux conflits.


14 mai 2013 – Nena News – Vous pouvez consulter l’article en Italien sur :

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