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11 avr. 2013

Les syndicats d'ArcelorMittal lancent un dernier SOS avant la fermeture


Des syndicalistes FO d'ArcelorMittal de Florange, le 4 avril 2013 devant le siège de leur entreprise

Alors que l'arrêt complet des hauts fourneaux de Florange doit être entériné ce jeudi lors du comité central d'entreprise (CCE) d’ArcelorMittal, les syndicats appellent le gouvernement à agir.

Les élus du personnel d’ArcelorMittal, pour la plupart farouchement hostiles à l’arrêt de la filière liquide de production d’acier à Florange, en Moselle, ont unanimement voté jeudi à Paris lors du comité central d’entreprise (CCE) contre le projet industriel du groupe et demandé au gouvernement de reprendre le dossier.

«La stratégie, tout le monde sait qu’elle ne tient pas la route. Mais la direction reste sur ses positions», a estimé Jean-Marc Vécrin, délégué CFDT. «Il faut vraiment que les politiques prennent le dossier en main», a-t-il déclaré. «Qu’est-ce qu’ils attendent?» s’est-il interrogé.«En coupant sciemment dans les capacités de production, on s’autodétruit» alors que «tous les experts le disent, il va y avoir un rebond», a ajouté le syndicaliste.

«Nous avons demandé au gouvernement qu’il s’exprime à la lueur de ces nouveaux éléments», a indiqué pour sa part Philippe Verbeke, élu CGT. «Si le gouvernement ne change pas d’avis, il est de fait coresponsable de la destruction de la capacité de production sidérurgique», a-t-il ajouté, jugeant qu'«il y a urgence». Les syndicalistes ont déclaré qu’ils allaient écrire au Premier ministre Jean-Marc Ayrault et se sont dits prêts à rencontrer le gouvernement.

«Nous allons continuer à mobiliser l’ensemble des salariés d’ArcelorMittal en France contre cette stratégie destructrice», a indiqué l’élu CGT, précisant que les salariés de Basse-Indre (Loire-Atlantique), eux aussi concernés par le projet, étaient en grève jeudi.
Un rapport d’experts critique sur le projet industriel

Philippe Verbeke, comme le délégué CFDT, a également mis en avant«le rapport explosif de Secafi qui invalide totalement le projet». Dans son rapport, le cabinet Secafi estimait que l’arrêt de la filière liquide à Florange allait «aboutir à un déficit de capacité du groupe». La direction d’ArcelorMittal assure, pour sa part, que ses capacités de production en Europe sont «suffisantes pour répondre à la demande d’acier à moyen terme».

Outre la fermeture des hauts fourneaux, le projet prévoit un investissement de 180 millions d’euros en cinq ans à Florange, dont 53 millions d’investissements stratégiques. Un comité de suivi doit veiller au respect de l’accord dénoncé par des rapports d’experts, dont le rapport Secafi, sur lequel s’appuient les syndicats pour dénoncer le projet.

Résigné, Norbert Cima (FO) estime que les salariés ont «été trahis par le gouvernement». «Aujourd’hui nous allons acter la fin de la sidérurgie lorraine et ses conséquences sur toute la vallée de la Fensch», selon lui.

Le 24 février 2012, le candidat François Hollande en visite à Florange avait pris des «engagements» en faveur d’une loi obligeant un industriel à céder une usine rentable promise à la fermeture, une loi qui reste à faire. Puis, à l’automne, le dossier de Florange avait divisé le gouvernement, quand le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg avait défendu la thèse d’une nationalisation temporaire dans l’attente d’un repreneur. Une demande relayée par les métallos de Florange qui avait déposé en janvier une pétition à l’Elysée intitulée«L’acier lorrain vivra».

La question de la compétitivité de la filière packaging qui concerne Florange et Basse-Indre a également été évoquée durant ce CCE. Mais les études concernant ce projet complexe ne sont pas terminées, selon Xavier Le Coq, élu CFE-CGC, et sa mise en oeuvre n’interviendra pas avant 2013. Les hauts fourneaux, mis en veille depuis octobre 2011, vont à partir de lundi être éteints définitivement et mis sous cocon pour une durée de six ans.

La direction insiste sur le bien-fondé de son projet

La direction du groupe sidérurgique ArcelorMittal «insiste sur le bien-fondé industriel et économique de son projet» face aux surcapacités en Europe, dans un communiqué publié jeudi à l’issue du Comité central d’entreprise qui autorise la mise en oeuvre de ce projet, notamment l’arrêt des hauts fourneaux de Florange en Moselle.

«ArcelorMittal insiste sur le bien-fondé industriel et économique de son projet pour ArcelorMittal Atlantique et Lorraine pour faire face aux surcapacités structurelles de brames d’acier en Europe qui obligent le groupe à concentrer sa production sur les sites les plus compétitifs», indique le communiqué. «Les capacités de production actuelles d’ArcelorMittal en Europe, dont l’utilisation pourrait, en cas de besoin, être optimisée, sont suffisantes pour répondre à la demande à moyen terme», ajoute la direction. Selon elle, «même dans l’hypothèse d’une croissance européenne de la demande d’acier de l’ordre de 3% par an à compter de 2014, elle resterait, en 2018, inférieure de 15% par rapport aux niveaux de 2007».

«La concentration de la production de brames à Dunkerque a d’ores et déjà permis en 2012 de réduire les coûts de production et de gagner en compétitivité, un élément essentiel dans l’environnement difficile que nous connaissons», précise la direction. Elle rappelle son engagement à investir 180 millions d’euros pour le site de Florange et indique qu'«une première vague d’investissements de 55 millions d’euros est déjà en cours de lancement, notamment pour assurer la pérennité de la cokerie».

Le groupe réaffirme, en outre, «sa volonté de contribuer au financement d’un programme de recherche sur la réduction des émissions de CO2 à hauteur de 13 millions d’euros» dans le cadre européen.

Rappelant que la mise en oeuvre de son projet n’entraînera aucun plan social, la direction précise que sur les 629 personnes concernées par l’arrêt des hauts fourneaux de Florange, 206 personnes sont déjà parties en retraite. Trois cent un salariés ont été détachés sur d’autres activités. Restent 122 salariés toujours affectés à la phase liquide pour lesquels des négociations vont s’ouvrir avec les représentants du personnel, précise-t-elle.

source : liberation.fr

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