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19 avr. 2013

Les conséquences et coûts sociaux de la pornographie

Aujourd’hui plus que jamais, la pornographie est consommée en une quantité de plus en plus grande. La faute à la pornographie en ligne, accessible et anonyme. Les conséquences sociales deviennent une préoccupation. C’est exactement le sujet dont il est question dans le livre de Mary Eberstadt et Mary Anne Layden (2010) intitulé “The Social Costs of Pornography”.

L’ouvrage est un condensé d’études, de témoignages et d’observations faites par des cliniciens et psychologues. Bien que les recherches en ce domaine particulier ne sont pas toujours claires, les auteurs présentent une liste des découvertes dont elles sont presque certaines qu’elles ne souffrent d’aucun doute.

Pamela Paul (p. 13), une journaliste du TIME Magazine est régulièrement citée par les auteurs. Dans son livre “Pornified” (2005), Pamela écrit :

Aujourd’hui, le nombre de gens qui regardent la pornographie est stupéfiant. Les américains louent plus de 800 millions de vidéos et DVDs pornographiques (environ un cinquième de tous les films loués est pornographique), et les 11 000 films porno tournés chaque année dépassent de loin la liste annuelle de 400 de Hollywood. Quatre milliards de dollars par an sont consacrés à la vidéo pornographique aux États-Unis, plus que le football, le baseball et le basketball. Un internaute sur quatre regarde un site pornographique à un mois donné. Les hommes regardent de la pornographie en ligne plus qu’ils ne regardent tout autre sujet. Et 66% des hommes de 18 à 34 ans visitent un site pornographique chaque mois.



Cette consommation de pornographie est susceptible d’avoir un impact sur la culture populaire. Nul doute que le nombre de scènes de sexe dans les films, notamment américains a augmenté. Il a doublé juste entre 1998 et 2005.

Les statistiques de l’Internet Pornography Statistics de 2008 (p. 14) indiquent que la pornographie est trop facilement accessible. Chaque seconde, environ 28 258 internautes regardent du porno en ligne. Chaque jour, environ 116 000 personnes recherchent du pornographie infantile, ou pédopornographie. En 2005, 13 585 vidéos/DVDs pornographiques de type “hard-core” sont sortis aux USA, pour 1 300 en 1998.

La normalisation du sexe conduit les individus, en particulier les jeunes, à changer leur perception des femmes et du sexe en se faisant une idée complètement déformée de la chose. Des pratiques qu’ils considéraient jusqu’alors comme bestiales et répréhensibles deviennent, avec l’habitude, tout à fait normales. Des images violentes à répétition perdent leur capacité à choquer, avec le temps.

L’impact de la consommation pornographique sur les femmes n’est pas non plus à négliger. Aussi étonnant que cela puisse paraître dans notre époque qui a hérité de la révolution sexuelle des années 60, les femmes se sentent trahies, dévastées, et perdues, lorsqu’elles découvrent que leur partenaire consomme du porno en ligne, selon plusieurs études indépendantes (p. 23). Cela pourrait peut-être expliquer pourquoi les hommes qui regardent le porno en ligne semblent avoir du mal à se tourner vers les femmes “réelles” et à construire une relation franche, durable, sincère. Se cultiver une image pornifiée de la femme les rendra peut-être pas plus attrayants et désirables auprès des femmes, le contraire même est possible.

Dans un meeting de 2003 de l’American Academy of Matrimonial Lawyers (p. 24), 62% des 350 avocats en droit matrimoniales présents au meeting ont affirmé que l’internet a joué un rôle dans les divorces qu’ils ont eu à traiter l’an passé, et 56% des cas de divorce impliquerait une personne ayant un intérêt obsessionnel pour les sites pornographiques.

D’autres études, ainsi que les données du General Social Survey, indiquent un lien très clair entre l’usage de la pornographie en ligne et le risque d’avoir des aventures extra-conjugales et des divorces.

La pornographie n’est pas confinée au seul internet, et elle est véhiculée par des médias autre que l’internet. Les références à la pornographie se retrouvent dans la publicité, les jeux vidéos, la télévision, et même la musique. A des degrés plus ou moins implicites et suggestifs.

Les psychologues pour enfants partagent (p. 29) les préoccupations des parents qui s’inquiètent de ce que leurs enfants sont en train de faire en utilisant l’internet pour faire leurs devoirs d’écoles. Les psychologues semblent estimer que la pornographie ne montre pas comment un vrai couple gère les conflits ou construit une intimité. Pamela Paul (p. 30), par exemple, fait part de sa réaction :

Il est assez terrible que les adultes souffrent des conséquences de la culture pornifiée. Mais nous devons penser au monde que nous allons laisser à nos enfants. Nul doute que tout le monde – progressistes et conservateurs – peut être d’accord avec cette déclaration “Ce n’était pas comme cela quand nous étions enfants.” Et je ne peux pas imaginer quiconque aurait cette pensée à l’esprit sans exprimer simultanément un profond sentiment de peur et de déperdition.

Aussi, un thérapeute (p. 31) rapporte que les jeunes filles ressentent une pression quant à l’acception de la pornographie, qu’elles se mettent à regarder pour paraître “cool” et “ouvert d’esprit” auprès des garçons. Elles en viennent à normaliser les abus sexuels envers elles parce qu’elles voient les mêmes actes érotisés dans la pornographie. Une étude rapporte même que les filles adolescentes qui regardent le porno sont plus susceptibles d’être victimes de violence passive, harcèlement sexuel ou rapports sexuels forcés par des amis et des connaissances.

Une autre étude rapporte également que les délinquants sexuels mineurs sont très susceptibles d’avoir été exposés à la pornographie quand ils étaient enfants.

Un thérapeute (pp. 34-35) qui travaille régulièrement avec des jeunes femmes rapporte que ces clientes ont le sentiment que la société devient sexuellement plus grossière, explicite, confuse, et plus risquée. Les femmes aujourd’hui vivent dans un monde sexuellement déformé, agressif, et plus intimidant que jamais. Et elles y sont exposées à un âge de plus en plus précoce que jamais.

Trois études indépendantes (pp. 35-36) rapportent une forte association entre la consommation pornographique et l’engagement dans des pratiques sexuels dont j’épargne le détail (p. 35). Ces comportements risqués sont d’autant plus inquiétants pour la santé des femmes quand on sait que le préservatif n’est pas souvent utilisé pour ce qui est de certaines pratiques.

La tolérance grandissante de la sexualisation de la société implique possiblement une tolérance accrue aux matériels et outils, objets sexuels de plus en plus “bizarres” et inhabituels. Mais aussi des pratiques sexuelles peu communes et totalement exagérées, inspirées des films “hard-core”. Tout ceci accompagné de l’acceptance de la promiscuité comme un mode de vie sain.

De nombreux cliniciens ont témoigné que des utilisateurs ont avoué ressentir du dégoût et de la honte en se découvrant être stimulés par des images qui les auraient autrefois répugné. Pamela Paul (p. 39), qui se base sur plusieurs interviews de consommateurs, résume :

Des hommes … m’ont raconté qu’ils se retrouvent à passer des heures innombrables à regarder de la pornographie sur leurs télévisions et lecteurs DVD, et spécialement en ligne. Ils ont regardé des choses qu’ils auraient autrefois considérées comme épouvantable – bestialité, sexualité de groupe, hard-core S&M, torture génitale, pornographie enfantile.

Ils ont trouvé la façon dont ils voient les femmes dans la vie réelle se déformer pour répondre aux fantasmes pornographiques qu’ils ont consommé à l’écran. … Ils s’inquiètent de la façon dont ils ont vu leurs filles et les jeunes filles de l’âge de leurs filles. Ce n’était pas seulement leur vie sexuelle qui ont souffert – les effets de la pornographie ont sillonné, touchant tous les aspects de leur existence. Leurs journées de travail se retrouvent interrompues, leurs passe-temps ont été mis de côté, leur vie familiale a été perturbée. Des hommes ont même perdu leur emploi, leurs femmes et leurs enfants. Le sacrifice est énorme.


La pornographie désensibilise sur les thèmes de la violence. Une analyse de 2007 (p. 39) indique que les 50 vidéos adultes les mieux vendues contiennent 304 scènes dont la moitié consiste en des agressions verbales, et plus de 88% montrent des agressions physiques.

Dans les dernières pages du livre, les auteurs recommandent la régulation de la pornographie. Elles estiment que ce n’est pas parce que tout le monde n’est pas nécessairement affecté que cela fournit une excuse pour ne pas réglementer la pornographie.
Source : Analyseeconomique.wordpress

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