« Ils ont été piégés »

Le père et la tante des présumés auteurs du double attentat de ­Boston estiment que les deux jeunes ont été victimes d’un coup monté.

« À mon avis, les services spéciaux ont piégé mes enfants, car ce sont des musulmans fervents », a déclaré Anzor ­Tzarnaev, le père de Tamerlan et de ­Dzhokhar, à l’agence de presse russe ­Interfax, depuis le Daguestan où il réside.

La famille Tsarnaev a fui la Tchétchénie, une république russe à majorité musulmane du nord du Caucase, dans les années 1990. Les deux frères ont grandi au Kirghizistan, une république du Caucase, issue de la dissolution de l’Union soviétique, avant de trouver ­refuge aux États-Unis en 2003.



Pourquoi ?

Comme leur père, leur tante, Maret Tsarnaev, qui réside à Toronto, refuse de croire à la culpabilité de ses neveux.

« Ma première réaction est : pourquoi feraient-ils une chose pareille? Mais lorsque je regarde tout ça, cela n’explique rien. Le monde entier porte maintenant un jugement sur eux seulement en regardant les images, sans avoir rien d’autre », a-t-elle réagi.

« Ces deux garçons, tout ce qu’ils ­devaient avoir en tête à leur âge est l’amour. Je ne peux pas croire que ­Tamerlan est mort. C’est invraisemblable », a déclaré la femme de 45 ans qui n’a pas vu ses neveux depuis cinq ans.

Deux losers

Un oncle des deux jeunes, Ruslan Tsarni, a, par contre, eu un discours ­complètement différent, qualifiant même les deux frères de losers, qui n’ont jamais réussi à s’intégrer.

Interrogé sur ce qui avait pu les ­pousser vers le terrorisme, il a répondu : « La haine envers ceux qui ont été capables de s’intégrer. C’est tout ce que je peux ­imaginer. Rien d’autre. Que cela ait à voir avec la religion, avec l’islam, c’est une ­imposture, c’est du toc ».

Visiblement choqué, M. Tsarni a ­déclaré que ses neveux «portaient le ­discrédit sur tous les Tchétchènes.

« Je suis prêt à m’agenouiller devant (les victimes) pour leur demander pardon », a-t-il dit, ému. Alors que le plus jeune des deux frères, Dzhokhar, était toujours en cavale, il l’a appelé à se rendre et à demander lui-même pardon pour ce qu’il a fait.

Source : JournaldeMontreal.com