Maternité Port-Royal, février 2013 - V. WARTNER/20 MINUTES/SIPA |
Le chef de la maternité de Port-Royal a-t-il été poussé vers la sortie ? Au lendemain de la remise du rapport interne dédouanant l’établissement de toute responsabilité dans la mort in utero d’un bébé devant y naître en janvier, le professeur Dominique Cabrol a fait savoir qu’il mettait fin à ses fonctions. Une démission prévue de longue date et qui n’a rien à voir avec le drame survenu en janvier, indique l’Assistance publique – Hôpitaux de Paris (APHP). « En décembre 2012, le professeur Dominique Cabrol a fait connaître sa volonté de démissionner de sa fonction de chef du service d’obstétrique au 31 mars 2013. Il continue actuellement à exercer ses autres fonctions au sein de la maternité et fera valoir ses droits à la retraite au 1er octobre 2013, à l’âge de 67 ans », peut-on lire dans un communiqué de l’APHP.
Un discours qui ne convainc guère les personnels de Port-Royal. « Il semble que le professeur Cabrol a été poussé vers la sortie. Peut-être paie-t-il ses déclarations à l’issue du drame de début janvier, lorsqu’il indiquait que la maternité était saturée ce jour-là », avance la CGT locale. Le rapport interne, « fait par et pour l’APHP » comme souligne la CGT, et remis en début de semaine, insiste sur le fait que des lits étaient disponibles. Reste qu’aucune place n’était libre ni en salle de naissance, ni en salle de suites de couche, ni même dans la section grossesses à risque. « C’est écrit dans le rapport. Même s’il y avait des lits disponibles, ils n’étaient pas là où il y en avait besoin », explique la CGT.
Pascal, le mari d’une patiente venue accoucher le 1er février, au moment même du drame, à Port-Royal, se souvient avoir crapahuté à travers les étages et les couloirs de la maternité pour tenter de trouver une chambre pour sa compagne, restée 24 heures en salle de réveil faute de place ailleurs. « Le personnel de Port-Royal est très compétent, mais débordé. Le jour où ma femme accouchait, il n’y avait qu’une infirmière pour six patientes. Je me souviens d’ailleurs d’une soignante nous prévenant que si deux femmes se mettaient à saigner en même temps, elle ne pourrait en soigner qu’une », se remémore ce papa.
Pour tenter d’apaiser un personnel épuisé, la direction de l’hôpital a annoncé, en début de semaine, la création d’un poste d’infirmière et de sage-femme supplémentaires. Un pansement sur une jambe de bois.
source : marianne.net
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