Blogger Tips and TricksLatest Tips And TricksBlogger Tricks

20 déc. 2012

Tabac : "L'addiction reprend vite le pas sur le porte-monnaie"

La Cour des comptes a remis, jeudi 13 décembre, un rapport très sévère sur la faillite des politiques de lutte contre le tabagisme en France. Tentations sociales, addiction physique, manque d'accompagnement : des fumeurs ont témoigné sur lemonde.fr de leurs tentatives d'arrêter, en vain.
"Rien n'est venu à bout de ce poison", par Nicole.
Agée de 66 ans, j'ai essayé d'arrêter des dizaines et des dizaines de fois, en vain ! J'ai passé une visite à l'hôpital, j'ai acheté X... boîtes de patchs, des dragées, j'ai essayé l'acupuncture, les guérisseurs... Rien n'est venu à bout de ce "poison". Pourquoi ? Qui peut le dire ? Si vous avez une solution supplémentaire je suis prête à l'essayer.



"Je n'ai pas tenu, à cause du stress", par Agnès.
J'ai arrêté une première fois à deux mois de grossesse, je me suis tournée vers leCentre Anti Tabac de Toulouse où l'on est suivi pendant un an à raison de deux à trois entretiens individuels par semaine (selon les besoins de chacun) avec des médecins, eux-même ex-fumeurs. Tout a été pris en charge par la Sécurité Sociale, exceptés les patchs. Cela m'a bien aidé et j'ai trouvé le discours de mes interlocuteurs intelligent, constructif et ne jouant ni sur la morale, la culpabilité ou la peur.

Après trois mois d'allaitement, j'ai repris la cigarette et ce pendant un an. Je crois que je me sentais bridée à ce moment-là, de ne pouvoir ni boire un verre entre amis ni rien du tout. Ensuite, j'ai arrêté de nouveau pendant huit ans, sans aide et sans patch parce que je pense que le processus que j'avais mis en place au préalable n'a pas été vain.

Malheureusement, je refume depuis deux ans et demi. Je m'en veux et je ne me sens pas physiquement au mieux. Aujourd'hui, j'ai 41 ans. Récemment, j'ai arrêté de fumer pendant 5 semaines mais je n'ai pas tenu. Pourquoi ? Le stress, je fais beaucoup de choses et je ne trouve pas le temps de pratiquer une activité sportive. Connaissance et conscientisation, ce n'est pourtant pas ce qui me fait défaut. Et pourtant...
"Le sevrage, trop cher", par I.

Tout les fumeurs savent que fumer est dangereux, les images sur les paquets sont inutiles. L'augmentation du prix du tabac ne sert à rien sauf à l'Etat! Je recycle tout mes mégots maintenant que c'est plus cher. Je les garde, je les ouvre et je les re-roule dans du papier à cigarette, au bout d'un moment je fume les mégots des mégots des mégots... Pour l'instant, le sevrage est trop cher. Si une visite chez un médecin et les médicaments deviennent gratuits, là oui, j'iraientamer un sevrage, mais pour l'instant je ne peux pas d'un coté payer le prix fort pour mon tabac, et de l'autre payer pour mon sevrage.
"Pour ne pas craquer, il faudrait que je ne sois entourée que de collègues non-fumeurs", par Virginie.

J'arrête de fumer régulièrement depuis six ans. Un an, un an et demi, 6 mois sans tabac, mais je finis toujours par reprendre et souvent sur mon lieu de travail, influencée par mes collègues fumeurs qui partent en pause 4 à 5 fois dans la journée. Ce sont des moments très conviviaux, de relâchement, d'échanges informels dont j'ai besoin. J'ai tenté de ne pas céder à la tentation, de lesaccompagner avec une tasse de thé, une pomme, mais au final, il suffit d'une période de boulot un peu difficile, stressante pour que je craque. Bref, la cigarette c'est un sas de décompression pour moi (je fais un peu de sport toutes les semaines pourtant). J'ai constaté que pour ne pas craquer, il faudrait que je ne soit entourée que de non-fumeurs, qu'il n'y ait aucune tentation.
"L'addiction reprend vite le pas sur le porte-monnaie", par Grégoire.

Je suis fumeur depuis l'âge de 16 ans, j'en ai aujourd'hui 23, et j'ai déjà arrêté defumer deux fois sans succès. La première fois, c'était à la suite d'une conférence - dans mon école, en début d'année - sur les dangers du tabacs et autres substances addictives. Cependant, après celle-ci, aucun suivi ni contact n'a été mis à disposition, si ce n'est une vague hotline payante, peu attractive pour un étudiant qui cherche à limiter ses dépenses et des traitements onéreux.

La seconde, c'était après le passage des prix du paquet au dessus de 6 euros : un seuil à mon sens assez dissuasif pour considérer l'éventualité d'arrêter, étant donné que je ne souhaitais pas remplacer une dépense par une autre. Mais trente centimes, ce n'est vraiment rien du point de vue d'un fumeur, et l'addiction reprend vite le pas sur le porte-monnaie.

Depuis trois semaines, j'en suis à ma troisième tentative. J'ai profité de ma rentrée dans la vie active pour m'arrêter, car au sein de mon entreprise des moyens sont mis en œuvre pour nous dissuader (affichages choc - résumé du coût d'une "année de cigarette", étapes du sevrage et avantages concrets). J'ai bon espoir de réussir cette fois-ci, mais ça aura été sans les "pouvoirs publics".
"C'est trop dur pour moi d'arrêter seule. A quand les fumeurs anonymes ?", par Véronique.

Je suis parfaitement informée des dangers de la cigarette mais c'est trop dur pour moi d'arrêter seule. Le prix du paquet est dissuasif donc je prends du tabac àrouler. Je n'ai pas trouvé l'aide dont j'ai besoin. J'ai besoin d'une aide non pas médicamenteuse mais plutôt sous forme d'association genre les alcooliques anonymes pour les fumeurs, un genre groupe de parole avec des réunions deux ou trois fois par semaine et pourquoi pas un tuteur pour m'empêcher de déraper. Je ne dois pas être la seule dans ce cas-là !
"Le remboursement des substituts nicotiniques devrait être plus élevé", par Mathilde.

J'ai arrêté pendant six mois, sans aide, en vain... C'est physiquement très difficile d'arrêter de fumer, et pour être en pleine tentative d'arrêt de nouveau avec des substituts nicotiniques, je dois dire qu'ils sont d'une aide remarquable.

Ce n'est pas uniquement de la responsabilité de l'Etat d'agir sur nos conduites individuelles, nos mauvaises habitudes, mais à chacun d'entre nous de lutter, puisque sans motivation personnelle, l'arrêt est impossible, malgré toute l'aide dont on peut bénéficier. La hausse du prix du tabac est un bon facteur d'arrêt, la prévention également, connaître les facteurs de risques : ils sont bénéfiques quand il y a un impact personnel. La clé est d'agir au plus près des personnes, que le médecin demande systématiquement aux fumeurs s'ils souhaitent arrêter, que l'on puisse bénéficier d'une véritable aide psychologique pendant l'arrêt serait également un plus. Agir sur la personne, et moins sur la masse, voilà ce qui serait bénéfique. Prévoir un véritable programme, psychologique, nutritionnel, pourquoi pas sportif ?

J'ajouterais que le taux de remboursement des substituts nicotiniques devraient être plus élevé, pour 50 euros, c'est compter sur seulement un mois de sevrage, alors que trois mois est généralement nécessaire aux gros fumeurs, ceux qui sont les plus susceptibles de rechuter. L'arrêt tabac, un luxe permis aux plus aisés ?
"Avec la cigarette électronique, on conserve le geste", par Bruno.

Agé de 42 ans, j'ai commencé à fumer à l'age de 17 ans. J'ai essayé deux fois d'arrêter grâce à la volonté, j'ai repris les deux fois au bout de 6 mois. Après consultation de mon médecin traitant, j'ai essayé avec les patchs, là encore échec et reprise au bout d'une semaine. Grosse remise en question, interrogations et j'ai trouvé ce qui clochait : j'aime fumer. Aspirer et expirer la fumée sont un plaisir pour moi.

Pour assouvir mon plaisir et faire au passage quelques économies, je suis passé à la cigarette électronique. Cela fait aujourd'hui 3 ans que je n'ai pas touché à une cigarette classique et j'ai divisé par 4 ma consommation de nicotine (je suis sur des liquides proches du sans nicotine). La multitude d'aromes me permet devarier mes plaisirs selon mes humeurs du moment mais surtout de conserver un plaisir intact en ayant retrouvé des bienfaits sur ma santé. Chacun est différent dans son expérience vis à vis du tabac et dans la gestion de l'addiction. La cigarette électronique permet de gêrer quelques-uns des paramètres de cette addiction en conservant le geste, le plaisir et le taux de nicotine. Elle est pour moi une réelle alternative au tabac, et je suis conscient de ne pas avoir réellement arrêté de fumer, mais vu les bienfaits sur la santé, je vapote sans stress.
"J'ai repris pour sortir rigoler avec les potes", par Xy.

Si j'ai repris, c'est "en partie" à cause de la loi non fumeur dans les restos. Tous les potes sortent dehors fumer, raconter des blagues, rigoler... Alors tu sors, et tu taxes une clope, car ça fait deux ans que tu as arrêté et tu penses "contrôler". Et ça se fait de plus en plus rapproché et pour ne plus taxer tu achètes un paquet.

Source : Le Monde. 

Aucun commentaire: