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12 déc. 2012

Nicolás Maduro, dauphin et intime de Chávez

Juste avant de retourner se faire opérer à La Havane dimanche 9 décembre, Hugo Chávez a clairement désigné Nicolas Maduro, son vice-président comme son successeur s'il devait ne pas pouvoir reprendre son poste


Nicolás Maduro nommé vice-président de la République du Venezuela par Hugo Chávez : voilà qui clôt ses six années passées au ministère des Affaires étrangères et le propulse comme l’une des personnes de confiance du président. Il obtient ainsi le poste le plus élevé de sa carrière, après la direction du syndicat du métro de Caracas, la présidence de l’Assemblée nationale, puis les Affaires étrangères. 

Nicolás Maduro a fait ses premiers pas en politique alors qu’il était étudiant. “Un type qui faisait des blagues de mauvais goût, se souvient l’un de ses camarades de lycée. Il jouait de la basse et un peu de guitare, mais il jouait très mal.” A l’époque, le jeune homme, déjà moustachu (et doté d’une abondante chevelure), porte le pantalon taille haute et les manches de chemise retroussées. Le “bon garçon” du quartier [de classe moyenne] de Los Chaguaramos, à Caracas, milite dès le lycée, se rendant dans les quartiers pour promouvoir les “cercles d’études” de la Liga Socialista, puis part un an suivre des études de sciences politiques à Cuba. Pourtant, “s’il y en avait un que personne ne voyait faire de la politique, c’était bien lui. Il ne prenait pas ça au sérieux. Et puis on ne pouvait pas compter sur lui : il était systématiquement en retard”, se souvient le même ami du lycée. 

Les choses ont visiblement changé… Il est de notoriété publique qu’à la présidence de l’Assemblée nationale Maduro se distinguait par un attachement à la ponctualité digne d’un coucou suisse, allant jusqu’à imposer des amendes aux députés retardataires. “Il faut reconnaître qu’à ce poste il a réussi à corriger certains problèmes”, estime Mirna Leal, ex-secrétaire du Tribunal disciplinaire de l’Assemblée vénézuélienne. Sa carrure d’ancien joueur de base-ball a également permis à Nicolás Maduro de jouer les gardes du corps (non armés) du candidat à la présidence de 1983 José Vicente Rangel [qui fut entre autres vice-président de Chávez de 2002 à 2007], du candidat socialiste, en 1988, David Nieves, mais aussi du chanteur cubain Pablo Milanés. Durant la campagne présidentielle de 1998, Nicolás Maduro est l’un des assistants de Chávez. Et quand, en décembre de cette année-là, le président remporte sa première élection, Maduro l’accompagne déjà au Conseil national électoral [qui proclame le résultat]. Sa fidélité sera récompensée. Après avoir accédé à la présidence de l’Assemblée nationale, il devient le plus jeune ministre des Affaires étrangères de la Ve République, et aussi celui qui conservera le plus longtemps ce portefeuille. 

Son style au ministère – cette façon de parler “avec passion” qui avait séduit sa femme, Cilia – détonne dans les milieux de la diplomatie internationale, où la raideur compassée est souvent de mise. Maduro va jusqu’à traiter le sous-secrétaire d’Etat américain John Negroponte de“petit fonctionnaire” ayant un “casier judiciaire”, et c’est presque en hurlant qu’il réclame devant l’Organisation des Etats américains (OEA) que celle-ci soutienne le président Manuel Zelaya, chassé du pouvoir au Honduras [par un coup d’Etat le 28 juin 2009]. Bien avant de prendre la tête de la diplomatie vénézuélienne, Nicolás Maduro était chauffeur de bus. Vers la trentaine, il était dirigeant syndical, puis il a fini par exercer la présidence du syndicat du métro de Caracas. A l’Assemblée nationale, il n’a pas échappé à des accusations d’enrichissement illicite. Mais l’affaire, qui a éclaté en 2004, s’est conclue en 2007 par un non-lieu faute de preuves. 

Le 24 juin 2011, alors que des rumeurs angoissantes sur l’état de santé du président circulent dans la rue et sur les réseaux sociaux, une seule voix officielle s’élève pour évoquer ce qui ne sera confirmé que six jours plus tard. “Soyons au côté du président dans cette grande bataille pour sa santé”, déclare ce jour-là Nicolás Maduro pour tenter d’apaiser les incertitudes avec une pincée de sincérité. Comme il devait le raconter le 4 juillet depuis le balcón del pueblo [le “balcon du peuple” du palais de Miraflores, siège de la présidence], Hugo Chávez sortait ce même 24 juin de l’unité de soins intensifs d’un hôpital de La Havane où il avait passé quatre jours. Autant de signes de la place à part qu’occupe le nouveau vice-président dans l’entourage du chef de l’Etat. Depuis mai 2011, Nicolás Maduro est par ailleurs membre du conseil d’administration de la compagnie pétrolière publique PDVSA, au côté de Wills Rangel, le président de la Fédération des travailleurs du pétrole du Venezuela. Le nouveau vice-président a coutume de consulter le Yi-king [traité chinois de cosmogonie du premier millénaire avant J.-C.] dans les moments délicats et c’est un adepte du gourou indien Sai Baba, né comme lui un 23 novembre – signe du destin ?

Source : Courrier International 

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