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12 déc. 2012

La Corée du Nord réussit un tir de missile balistique, le Conseil de sécurité de l'ONU se réunit

La Corée du Nord a lancé mercredi 12 décembre une fusée dans l'espace, pour la première fois apparemment avec succès, faisant fi des mises en garde de Washington et de ses alliés, qui ont dénoncé un tir de missile balistique justifiant une réunion en urgence du Conseil de sécurité de l'ONU.



"Le lancement de la seconde version de notre satellite Kwangmyongsong-3depuis le centre spatial de Sohae [...] est réussi" et "le satellite est entré en orbite comme prévu", a triomphalement annoncé à la télévision une présentatrice vêtue du costume traditionnel coréen, un hanbok de couleur rose. Le commandement de la défense aérienne nord-américain (Norad) a prudemment confirmé le succès de la mission en parlant toutefois d'un "missile" ayant "déployé un objet qui s'est placé en orbite".

CONDAMNATIONS INTERNATIONALES
Il s'agit d'une première pour la Corée du Nord qui prétend posséder des missiles balistiques intercontinentaux (ICBM) capables d'atteindre le continent américain mais dont les trois précédents essais s'étaient soldés par des échecs. Dans une première réaction, les Etats-Unis, qui n'entretiennent pas de relations diplomatiques avec la Corée du Nord, ont déploré un acte "hautement provocateur". Un diplomate occidental aux Nations unies a annoncé que le Conseil de sécurité tiendrait des "consultations" mercredi vers 17 heures à la demande des Américains et des Japonais, augurant d'une "réaction forte".

La Chine, seul allié de poids de Pyongyang, a "regretté" le tir du missile et estimé que le Nord "devrait se plier aux résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU" lui interdisant "tout lancement utilisant une technologie de missile balistique", selon l'agence officielle Chine nouvelle. Tokyo a dénoncé un acte "intolérable" tandis que la Corée du Sud a "vigoureusement" condamné le tir et dénoncé les"provocations" du Nord. Condamnation "forte" également du chef de la diplomatiebritannique, William Hague, qui devait convoquer l'ambassadeur nord-coréen à Londres.

Le régime communiste, resté sourd aux exhortations américaines, s'expose à un renforcement des sanctions internationales mais la Chine a systématiquement brandi sa menace de veto au Conseil de sécurité afin de limiter leur portée. La Corée du Sud et le Japon ont été les premiers à annoncer le tir de la fusée à 9 h 51, heure locale (0 h 51, heure de Paris), depuis le centre de Sohae dans le nord-ouest du pays. Selon leurs observations, le premier et le deuxième étages du lanceur Unha-3 – un missile Taepodong-2 selon eux – sont tombés en mer à l'ouest et au sud-ouest de la péninsule Coréenne, le troisième à 300 kilomètres à l'est des Philippines.

RENFORCEMENT DES SANCTIONS

Le Japon, qui avait pris des dispositions pour détruire le lanceur ou ses débris s'ils menaçaient son territoire, a précisé qu'il était passé au-dessus de l'île nippone d'Okinawa douze minutes après son décollage. La Corée du Nord avait annoncévouloir lancer sa fusée du 10 au 22 décembre, vraisemblablement pour fairecoïncider le lancement avec le premier anniversaire de la mort, le 17 décembre 2011, de l'homme fort du régime, Kim Jong-il.

Confronté à des contretemps techniques et à une météo défavorable, Pyongyang avait finalement élargi la fenêtre de tir jusqu'au 29 décembre. Les médias sud-coréens avaient même affirmé mardi que le lanceur avait été retiré de son pas de tir. Le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté deux trains de sanctions en 2006 et 2009 après chaque test nucléaire suivant des tirs d'essai de missile ou de fusée. Les résolutions 1718 et 1874 de l'ONU interdisent à Pyongyang toute activité nucléaire ou balistique.

Selon des médias japonais, le Japon, les Etats-Unis et la Corée du Sud vont demander au Conseil un renforcement des sanctions au niveau de celles frappant l'Iran. Les trois pays alliés souhaitent geler les avoirs à l'étranger, à partir d'une liste élargie, d'institutions financières, d'entreprises et de personnalités nord-coréennes. Lundi, les ministres des affaires étrangères de l'Union européenne ont prévenu qu'un tir de fusée serait considéré comme "une provocation", qui entraînerait sans doute des mesures de rétorsion.

Le Taepodong-2 a une portée comprise entre 6 000 et 9 000 kilomètres. Il a été testé en juillet 2006, en avril 2009 et en avril 2012, après un premier missile de portée moindre, le Taepodong-1, testé en 1998. Les experts estiment que la Corée du Nord est cependant loin de posséder une puissance balistique fiable et que la mise au point d'une capacité nucléaire délivrable par missile intercontinental prendra encore beaucoup de temps.

Source : Le Monde. 

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