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3 déc. 2012

Judéo Islamisme: Palestine à l'ONU: le Printemps arabe relativise la cause palestinienne

La manoeuvre de Mahmoud Abbas à l'ONU n'avait pour but que de faire sortir la Palestine de l'oubli. Mais rien n'indique que le "certificat de naissance" demandé à l'Assemblée générale puisse être ainsi délivré. Par une des complexités dont elle a le secret, il arrive que l'Histoire transforme une étape historique en simple péripétie. Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, alias Abou Mazen, s'est démené pour obtenir l'accession de la Palestine au statut de pays observateur non-membre à l'ONU. Et il y est parvenu; par 138 voix (soit les deux tiers du concert mondial), la Palestine est ainsi entrée dans la cour si turbulente des nations, le 29 novembre 2012, avec un rang qui lui vaut des pouvoirs comparables à ceux du Vatican. 


L'année dernière, en jouant la carte de l'adhésion pleine et entière à l'ONU, le même Abbas avait essuyé un échec -programmé- devant le Conseil de sécurité, avant d'arracher, maigre consolation, l'adhésion à l'Unesco. 

A-t-il réellement fait avancer sa cause en un an? La question soulevée par Mahmoud Abbas est en fait la relance d'un processus devant permettre -un jour- la reconnaissance d'un Etat palestinien. Mais rien n'indique que le "certificat de naissance" demandé à l'Assemblée générale puisse être ainsi délivré, bien au contraire. En dehors de la liesse éphémère d'un peuple, les bénéfices de l'opération ne sautent pas aux yeux. D'une part, les Palestiniens disposent, via l'OLP, du statut d'observateur depuis 1974. L'évolution est sémantique; on parle désormais d'"Etat". D'autre part, la progression au statut de pays observateur non-membre s'obtient par un vote à la majorité de l'Assemblée générale, mais n'accorde pas le droit de vote au sein de cette dernière instance. 
La possibilité de soutenir qu'Israël occupe non plus de simples "territoires" mais un "Etat"

Reste un profit juridique fantasmagorique, la possibilité de soutenir qu'Israël occupe non plus de simples "territoires" mais un "Etat", ce qui permettrait -c'est du moins ce que certains croient- de le faire condamner devant différentes instances, parmi lesquelles la Cour Pénale Internationale (CPI).Ce dernier point est loin d'être acquis. Pour être signataire de la Convention de Rome, qui régit le fonctionnement de la CPI, il faudrait que la Palestine en fasse la demande auprès de l'Assemblée générale de l'ONU. De surcroît, seuls des individus, par opposition aux Etats, peuvent être poursuivis par cette juridiction. Et la CPI ne peut engager des poursuites contre une personne à la stricte condition que les faits incriminés se soient produits sur le territoire ou par un ressortissant d'un Etat ayant reconnu la compétence de la Cour. En l'occurrence, ni Israël, ni les Etats-Unis (pas plus que la Russie et la Chine) ne figurent parmi les signataires de la Convention de Rome. Autre objection, de taille, si la Palestine devait adhérer à la CPI, le Hamas serait également exposé à des poursuites dans la mesure où les tirs de roquettes cotre la population civile israélienne sont strictement condamnés par différents textes internationaux. Autant d'obstacles qui ont fait dire prudemment à Abbas que le recours à la CPI ne devrait être envisagé qu'en dernière extrémité. 

Ce n'est qu'un buisson d'épines dans la forêt de questions qui surgit après l'opération onusienne d'Abbas. Par exemple, celle du maintien ou de la suppression de l'aide américaine versée aux territoires occupés. Force est de constater que la manoeuvre d'Abbas à l'ONU, principalement destinée à faire sortir de l'oubli le problème palestinien, n'a rencontré qu'un faible écho dans les pays arabes. En vérité, la mobilisation pour la Palestine, usée jusqu'à la corde par tous les dirigeants (en particulier les dictateurs récemment déchus) pour galvaniser les peuples a cessé de soulever les masses. Chaque pays arabe a désormais sa propre cause, nationale, qui accapare toutes les énergies. Le printemps arabe n'a pas rendu service à la cause palestinienne.  
Source: LePoint

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