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16 nov. 2012

Renault : pas de fermeture d'usine contre plus de flexibilité

Faire des sacrifices pour rendre leur entreprise plus compétitive, c’est le deal que propose Renault à ses salariés. Une démarche qui pourrait bien faire des émules en temps de crise.

Renault, une bombe à retardement? La question est posée depuis que la direction de la marque au losange a mis le contrat entre les mains des syndicats : si les organisations acceptent d’ici à janvier de signer un accord de compétitivité, en vue d’une plus grande flexibilité, la direction s’engage à ne pas fermer d’usines en France« Donnant-donnant », disent les uns, alors que Renault vient de conclure un accord du même type avec les syndicats espagnols. A la clé, pas de chômage
(et même des embauches!), mais davantage de jours travaillés. En France, il n’est aujourd’hui question que de mutualiser certaines activités et de renforcer la mobilité des salariés entre les sites, mais l’accent sera mis aussi sur le temps de travail. Et les syndicats redoutent des mesures encore plus dures, lors du prochain rendez-vous avec la direction, le 29 novembre. La CGT promet déjà une grève ce jour-là contre ce qu’elle considère comme un pur et simple « chantage à l’emploi ».

Le gouvernement suit l’affaire de très près. D’abord, parce que c’est Renault. Certes, le temps où lorsque Billancourt toussait, la France s’enrhumait est bel et bien révolu. Mais le constructeur, qui fut jadis le laboratoire social de la France en instaurant notamment la troisième semaine de congés payés, reste un fleuron industriel. Raison de plus pour éviter un nouveau traumatisme après celui de la fermeture de PSA à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis).

A la recherche d’un compromis au niveau national

Ensuite, parce que cette négociation intervient alors même que les partenaires sociaux, sous l’égide de l’Etat, tentent de trouver un compromis à l’échelon national : davantage de souplesse pour les employeurs en quête de compétitivité contre une meilleure protection en faveur des salariés face au risque de chômage. En clair, une version française de la flexibilité à l’allemande. Mardi lors de sa conférence de presse, François Hollande a appelé les partenaires sociaux à « un compromis historique ». Faute de quoi, le Parlement aurait alors le dernier mot.

Le dossier Renault risque-t-il de polluer la discussion? « La théorie du pistolet sur la tempe, ça ne marche pas », prévient-on à l’Elysée. Dans les rangs de la majorité, la méthode fait grincer. « Le dumping social ne peut pas être une ligne d’horizon », dénonce ainsi le député PS Daniel Golberg, rapporteur d’une mission parlementaire sur les coûts de production en France. Pas question pour autant d’entrer en guerre avec Carlos Ghosn, le patron de Renault, avec lequel Hollande s’est affiché lors du Salon de l’automobile.

Pour l’heure, le gouvernement se contente donc d’observer. « C’est d’abord l’affaire des partenaires sociaux. La règle, c’est qu’on doit négocier de bonne foi », rappelle-t-on au ministère du Travail. Tout dépendra de la tournure des discussions. « Ça ne peut pas être du perdant-perdant pour les salariés », met en garde un conseiller du Palais. Le scénario noir, c’est celui du bras de fer. L’Etat, actionnaire à 15% de Renault, serait alors pris en tenaille entre la direction et les syndicats. Avec un Jean-Luc Mélenchon et des communistes aux aguets, et une partie de la majorité hostile à tout excès de flexibilité. De quoi donner quelques sueurs froides au gouvernement et à Hollande.

Source: le Parisien

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