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10 sept. 2012

Un plan controversé visant à diviser l’Afghanistan en huit zones

L’Afghanistan pourrait être divisé en huit «zones» différents – dont certains seraient gouvernés par les talibans, c’est ce qu’a révélé le quotidien britannique The Independant, évoquant un plan controversé faisant objet de discussions à Londres et à Washington.

La presse iranienne et afghane avait fait état de ce projet dès la mi-août 2012.



Conçu par le député conservateur et collaborateur du Foreign Office Tobias Ellwood, qui prétendque le pays fera face à un avenir sombre après le retrait des forces d’occupation en 2014.

Pour Ellwood, un Etat «décentralisé» avec un nouveau premier ministre puissant pourra faire face à la faible gouvernance, aux disputes tribales et à la corruption dont beaucoup craignent qu’elles feront plonger l’Afghanistan dans le chaos.

Ellwood soutient un « règlement politique – même en incluant les Talibans –pour garantir la stabilité à long terme de l’Afghanistan ».

Selon lui, «les Talibans ne participeront pas à un dialogue significatif s’il n’y a pas de stratégie politique faisable à laquelle ils peuvent participer…»

Le plan divise l’Afghanistan en huit zones, basées sur les «pôles économiques» de Kaboul, Kandahar, Herat, Mazar-i-Sharif, Kunduz, Jalalabad, Khost et Bamyan.

Ces huit zones seraient gouvernées par un conseil représentant les divers groupes ethniques et supervisé par un ou plusieurs pays étrangers.

Ellwood propose aussi la création d’un poste de Premier Ministre, jouissant de prérogatives «disproportionnés » détenues actuellement par le président Karzai, et ce, dans le but d’apaiser les inquiétudes sur l’homme qui a dirigé le pays depuis près de huit années.

Discussions américano-britannique

Notons que de hauts dirigeants britanniques ont confirmé que le Plan C a été présenté au ministre des affaires étrangères William Hague, et ont fait état de discussions entre dirigeants britanniques et américains.

Ellwood, un ancien capitaine dans les Royal Green Jackets a aussi discuté ce plan avec des officiels du gouvernement pakistanais à Londres.

Réactions

Réagissant à ce plan, Wazhma Frogh, directrice de l’Afghanistan’s Research Institute for Women, Peace and Security, a déclaré : «Qui est ce député britannique qui siège à Londres et décide pour l’Afghanistan ? C’est à nous, le peuple de ce pays, de décider si nous voulons nous diviser en Etats ou autres. Je suis surprise de voir un député d’un pays démocratique concevoir l’avenir et donner des solutions pour un pays dans lequel il n’aura pas à vivre et où ses enfants n’auront pas non plus à vivre.»

Pour sa part, Thomas Ruttig, co-directeur de l’ Afghanistan Analysts Network a jugé que « la division en régions aura pour résultat de renforcer le poids de ceux que nous avons déjà commencé à appeler ‘hommes d’influence, les power brokers locaux (ou régionaux) et ce qu’on appelait avant les ‘seigneurs de la guerre’, première cause de l’ascension des Talibans.»

Les talibans "ouverts" à un cessez-le-feu

Dans ce contexte, un groupe de réflexion britannique, le Royal United Services Institute (RUSI), a révélé dans un rapport publié lundi que les talibans sont ouverts à uncessez-le-feu général aussi bien qu'à un accord politique qui permettrait une présence militaire américaine en Afghanistan jusqu'en 2024.

Cependant, ces insurgés afghans, ne veulent pas négocier avec le président Hamid Karzaï ou avec son administration, qu'ils considèrent comme corrompue et faible, indique le rapport.

L'étude, intitulée "Talibans: perspectives de réconciliation", présente des entretiens avec quatre membres importants des talibans qui s'expriment sur les possibilités d'une réconciliation.

Selon ce rapport, la Choura de Quetta, le conseil des chefs talibans dirigés par Omar, n'acceptera pas l'interprétation de la constitution afghane dans sa forme actuelle, car elle serait équivalente à une reddition.

Mais les talibans sont favorables à la perspective d'une force de stabilisation américaine militaire opérant en Afghanistan jusqu'en 2024 sur les cinq bases militaires de Kandahar, Herat, Jalalabad, Mazar-e-Sharif et Kaboul.

Le rapport souligne aussi que, d'après les quatre talibans interrogés, tout accord avec les talibans devrait au préalable être accepté par leur chef le mollah Omar, qui s'est dit ouvert à la négociation d'un cessez-le-feu, dans le cadre d'un accord général.

Jusqu'ici, aucun responsable taliban n'a publiquement soutenu l'idée d'un cessez-le-feu, selon le rapport.

Source : Al-Manar.


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