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7 juin 2012

L'occidentalisation fait évoluer les formes de cancer

cancer de la langue
L'évolution du fardeau du cancer est fonction du développement humain. Telle est la conclusion d'une étude menée par des chercheurs du Centre international de Recherche sur le Cancer (CIRC), publiée vendredi 1 er juin dans la revue Lancet Oncology[1]. Cette étude démontre de manière remarquable comment le fardeau croissant du cancer va toucher principalement certains pays en transition sociale et économique, mais aussi que les types de cancer les plus fréquents sont en train de changer.

Disparités géographiques par niveaux de développement humain en 2008

Dans les régions aux Indices de Développement Humain (IDH)[2] élevés ou très élevés, quatre cancers (côlon-rectum, sein, poumon et prostate) expliquent la moitié de l'incidence du cancer. Dans les régions où l'IDH est faible et moyen, les cancers de l'œsophage, de l'estomac et du foie sont également fréquents, et pris ensemble, ces sept cancers expliquent 62% de l'incidence des cancers dans ces régions. Dans les régions à faible IDH, plus particulièrement, le cancer le plus fréquent est le cancer du col de l'utérus, devant ceux du sein et du foie, le sarcome de Kaposi arrivant en 4 ème position.

Différences géographiques par pays et par sexe en 2008

Chez les hommes, neuf types de cancer se partagent les taux d'incidence les plus élevés dans différents pays, les cancers de la prostate, du poumon et du foie arrivant en tête, suivis du cancer de l'œsophage, de l'estomac et du sarcome de Kaposi qui, lui, figure en première place dans certains pays à IDH faible et moyen.
Pour les femmes, les taux d'incidence les plus élevés concernent le cancer du sein ou du col de l'utérus dans quasiment tous les 184 pays étudiés.
Cancer en transition – un effet de « l'occidentalisation »
Drain suite à un traitement de cancer
© C. Magdelaine / notre-planete.info

Dans les régions à IDH moyen et élevé, la diminution constatée des taux d'incidence des cancers de l'estomac et du col de l'utérus semble contrebalancée par une augmentation des taux d'incidence des cancers du sein chez la femme, de la prostate et du cancer colorectal. Cela peut être attribué à « l'occidentalisation » de pays connaissant une transition économique et sociale rapide, avec une réduction des cancers d'origine infectieuse et une hausse plus importante des cancers associés aux facteurs de risque génésiques, alimentaires et hormonaux.
Tendance du fardeau du cancer

Le cancer reste la principale cause de décès[3] dans de nombreux pays à revenus élevés et va devenir une cause majeure de morbidité et de mortalité dans les prochaines décennies, dans toutes les régions du monde.

En supposant que les tendances observées dans les pays à IDH moyen à très élevé s'appliquent au niveau mondial, à savoir la hausse des taux d'incidence des cancers du côlon-rectum, du sein, de la prostate, la baisse des taux d'incidence du cancer de l'estomac et du col de l'utérus, et la hausse du cancer du poumon chez les femmes et la baisse de ce dernier chez les hommes (dans les régions à IDH élevé et très élevé seulement), les auteurs estiment que l'on comptera plus de 22 millions de nouveaux cas de cancer par an d'ici 2030. Ces analyses constituent un premier aperçu global de la situation actuelle et future de l'incidence et de la mortalité par cancer selon des niveaux d'IDH prédéfinis.

D'après le Dr Freddie Bray, auteur principal de ce rapport : "Cette étude devrait servir de catalyseur pour la poursuite des travaux sur l'inégalité entre individus en matière de cancer au plan mondial, et permettra de mieux comprendre comment et pourquoi les déterminants macroéconomiques influencent l'incidence, la mortalité et la survie associée au cancer". Il conclut : "Il est impératif que les cliniciens et les spécialistes de la lutte contre le cancer soient alertés sur l'ampleur croissante de l'incidence et de la mortalité associée au cancer à travers le monde ; cette analyse permet de souligner le besoin d'initiative au plan mondial pour réduire le fardeau du cancer".
Conséquences sur l'action de santé publique

Le Dr Christopher Wild, Directeur du CIRC, a déclaré : "Cette étude révèle la nature dynamique de la représentation du cancer dans le temps et dans une région du monde donnée. Les pays doivent tenir compte des défis spécifiques auxquels ils feront face et privilégier les interventions ciblées pour lutter contre les hausses attendues du fardeau du cancer par des stratégies de prévention primaire efficaces, un dépistage précoce, et des programmes thérapeutiques efficaces".

Notes
Global cancer transitions according to the Human Development Index (2008—2030): a population-based study - The Lancet Oncology, Early Online Publication, 1 June 2012 ; doi:10.1016/S1470-2045(12)70211-5
"Une nouvelle manière de mesurer le développement en faisant la synthèse des indicateurs d'espérance de vie, de niveau d'études et de revenu, pour aboutir à un indicateur composite du développement humain, l'IDH. Le tournant décisif pour l'IDH fut la création d'une statistique unique destinée à servir de cadre de référence pour le développement économique et social. L'IDH établit un minimum et un maximum pour chaque dimension, appelés balises, et indique ensuite la situation de chaque pays par rapport à ces dernières (dont la valeur varie entre 0 et 1). Source : PNUD, visité le 29 mai 2012.
Ferlay J, Shin HR, Bray F, Forman D, Mathers C, Parkin DM. Estimates of worldwide burden of cancer in 2008:GLOBOCAN 2008. Int J Cancer. 2010 Jun;127(12): 2893-917.


source : notre-planète.info

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