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17 mars 2012

La Russie douche une fois de plus la France

Les commentateurs occidentaux qui avaient tenté de se remonter le moral en sautant sur la critique formulée jeudi Sergueï Lavrov par rapport au « gros retard » pris par le gouvernement syrien dans les réformes, devront, une fois de plus, se calmer : en visite ce vendredi 16 mars au Quai d’Orsay, la présidente du Conseil de la Fédération de Russie – l’équivalent de notre sénat – Valentina Matvienko a nié, dans un entretien au Monde, toute inflexion de la position de son pays sur la Syrie : « Sergueï Lavrov a eu tout à fait raison de dire que le pouvoir syrien aurait dû entendre plus tôt les aspirations des gens aux réformes et au changement » dit la n°3 russe. « Mais cela ne signifie pas qu’on accepte l’idée d’une ingérence étrangère, d’une pression extérieure unilatérale sur la Syrie« .

Un spectre hante les relations internationales, celui de Kadhafi

Et, on le sait mais Valentina Matvienko l’a quand même reprécisé au Monde, à ses lecteurs et, au-delà, à Alain Juppé, ce n’est pas la seule différence d’appréciation de la Russie avec les Occidentaux : « La communauté internationale doit prendre des mesures, dit-elle, pour que, sans conditions préalables, toutes les parties arrêtent la confrontation armée, le sang versé. Ensuite, il faut créer les conditions du dialogue pour que tout le monde s’assoit à la table des négociations« . C’est cette exigence de souligner les responsabilités de l’opposition radicale et armée, à côté de celles du gouvernement, qui est une des principales pierres d’achoppement entre Moscou et ceux d’en face : « C’est une route à deux sens (que la recherche d’une solution pacifique) il faut une volonté de part et d’autre » martèle Mme Matvienko.

L’émissaire russe à Paris est revenue indirectement sur l’opposition syrienne, en évoquant le risque d’une insurrection islamiste en Syrie. A Infosyrie, nous considérons que, de fait, cette insurrection islamiste a éclaté dès l’été dernier, mais Valentina Matvienko est dans son rôle en mettant en garde ses interlocuteurs contre les conséquences d’un soutien prolongé à la soi disant opposition démocratique type CNS.

C’est, une fois encore, le précédent libyen qui est évoqué pour étayer cette muse en garde : « La situation en Libye ne peut éveiller que l’inquiétude. Ca ne ressemble pas à un processus de paix, mais à une guerre civile. Veut-on la même chose en Syrie ? Non ! » .

Et Mme Matvienko enfonce le clou, avec une netteté et une logique qui ont bien dû agacer Alain Juppé :« Quoiqu’on pense de Kadhafi, c’était tout de même le chef de l’Etat. Les images de violences et d’acharnement contre lui étaient insupportables, moyenâgeuses ! »

Oui, décidément, Juppé a dû être très agacée par sa visiteuse !

Comme en écho à sa collègue, le chef de la diplomatie russe a suspecté les Occidentaux de vouloir faire échouer la mission de bons offices de Kofi Annan, actuellement en cours : « Les pays membres du Conseil de sécurité devraient demander à l’opposition syrienne de ne pas se livrer à des provocations qui aggraveraient la situation, et de coopérer complètement avec Annan ».

Sergueï Lavrov a vite précisé son propos, s’étonnant – ou feignant de s’étonner – de l’attitude des dirigeants du CNS « qui avaient fait état de l’échec de la mission de l’envoyé spécial de l’ONU, deux jours seulement après sa première visite à Damas ».

Une attitude « irresponsable » a ajouté Lavrov. Pas si irresponsable de leur point de vue, cependant : l’échec de cette mission, le blocage de la situation, c’est bien la dernière carte du CNS. Une carte qu’ils risquent cependant d’avoir beaucoup de mal à abattre.


Source : infosyrie.fr

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