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1 mars 2012

Internet à la campagne, ça rame toujours sévère

Denis Devilliers se souvient encore du jour où, il y a dix ans, un papier déposé dans sa boîte aux lettres lui a annoncé l'arrivée d'Internet. Son village de Baincthun, dans le Pas-de-Calais, venait d'être « dégroupé ».

Pourtant, aujourd'hui, quand ses enfants veulent consulter leurs e-mails et les cours d'université en ligne, ils prennent la voiture pour aller chez les copains. La maison de la famille et toutes celles du hameau se situent en bout de ligne, en « zone d'ombre » :

« Officiellement, on a accès à Internet. Alors j'ai pris un abonnement. Je paye 20 euros par mois pour rien.
Une fois, j'ai tenté de faire des courses par Internet. La page n'a jamais réussi à charger, j'ai abandonné. Mes enfants me disent de résilier. Je pense à déménager, j'ai l'impression de vivre au Moyen Age. »

La situation de son voisin, Marc, est encore plus compliquée. Sa femme travaille à domicile, son entreprise lui transmet tout par Internet. Elle met plusieurs heures pour télécharger le moindre document PDF.

« On a plus besoin d'Internet que d'une Poste »

Dans son département de l'Eure, le sénateur Hervé Maurey (Nouveau Centre) rencontre tous les jours des situations compliquées : les agriculteurs qui ne peuvent pas suivre les cours du blé à la Bourse, une grand-mère qui tricote en attendant que les e-mails de ses petits-enfants chargent, les nouveaux habitants qui renoncent à s'installer faute de connection correcte...

Sans Internet, pas d'entreprises, pas d'artisans, pas de commerçants, pas de médecins. Et des campagnes qui se vident. Hervé Maurey est aujourd'hui à l'origine d'une proposition de loi pour lutter contre la fracture numérique :

« Aujourd'hui, on a plus besoin d'une connection internet que d'un bureau de Poste. Au gouvernement et chez les télécoms, on vit dans un monde de Bisounours. »

Selon son rapport sur le sujet, les opérateurs affirment que 98,3% des foyers français ont accès à Internet.

Mais si l'on estime qu'un accès « correct » à Internet commence à 2 mégas, le chiffre tombe à 77%. Quant aux offres « triple play », à peine la moitié des foyers français ont le débit suffisant pour en profiter.

Les opérateurs « demandent tout et ne proposent rien »

Même la Seine-et-Marne, pourtant en Ile-de-France, a dû attendre 2010 pour que 100% des habitants soient connectés à Internet. Bertrand Caparroy, conseiller général PS à la fois en charge du numérique et des territoires ruraux, précise :

« La majorité travaille sur Paris, et ne comprenait pas pourquoi ils n'avaient pas Internet chez eux. Pour l'ADSL, le département a dû boucher les trous entre les zones rentables, là où cela coûte le plus cher. »

Cela fait dix ans qu'il négocie avec les opérateurs. Aujourd'hui, il s'occupe de l'arrivée du très haut débit grâce à la fibre optique. Quand il a reçu les projets de France Télécom (Orange) et SFR, il a failli éclater de rire :

« Ils demandent tout et ne proposent rien. Par exemple, ils veulent bien amener la fibre dans la rue. Mais c'est à nous de nous charger de la partie la plus chère : le raccordement de chaque habitation.

Ils essayent de se réserver les villes denses, et nous laissent la campagne. Ils nous privent de la possibilité de compenser les coûts entre zones rentables et non-rentables.

Pour moi, ils veulent privatiser les bénéfices et socialiser les pertes. Et ce n'est pas une position idéologique ! »

rue89.com

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Les 20 euros par mois servent à engraisser la clique des affairistes sionistes Parisiens qui vomissent sur la France que tu es : fais opposition à ta banque.
Un simple courrier et ce sera fait sous 48 H.