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29 mars 2012

31 millisecondes : le prix de l’Océan Arctique….

Est-il bien raisonnable de dérouler un câble géant qui déflorera l’Arctique pour gagner quelques millisecondes au téléphone ?

Vous ne le saviez pas mais dans quelques mois un câble colossal de 15 600 km reliera Londres à Tokyo afin de faire gagner encore quelques millisecondes aux liaisons entre les bourses… Seul problème : il faudra passer par l’Arctique.

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Dès août prochain débutera la pose du premier de ces super-câbles sous-marins à fibres optiques, l’Arctic Fiber, opérationnel dès 2013.

C’est avant tout un défi technologique majeur. Traversant l’Arctique pour la première fois à l’aide de brise-glaces nucléaires, les câbles seront tendus à 50 mètres d’immersion, des Cornouailles jusqu’à Tokyo à travers les îles arctiques du Nunavut et le détroit de Bering, sur 15 600 kilomètres quand, à l’inverse, la fibre concurrente du projet russe Polarnet traversera l’Arctique via la « route est », de Londres au détroit de Bering puis Tokyo, le long cette fois des côtes norvégiennes et sibériennes.
Mais bien au-delà des enjeux techniques ou numériques, ces fibres concurrentes sont en réalité au service d’autres enjeux. De facto, bien au-delà de leur coût —estimé entre 600 millions et 1,5 milliard de dollars US— ces super-fibres ont une portée stratégique, historique même : faire de l’Arctique le cœur du commerce mondial en posant la première pierre du processus d’intégration économique de la région polaire arctique dans la mondialisation.

En effet, au fur et à mesure des dernières décennies, alors que les glaces arctiques fondirent à un rythme chaque année plus intense, l’immense océan polaire dévoila d’abord aux sonars ses massives ressources en hydrocarbures, terres rares et autres minerais stratégiques, sans toutefois permettre aux humains d’envisager une exploitation commerciale durable.

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Cependant, pour rendre le prix du baril de brut arctique abordable, il faut aussi pouvoir développer des routes de tankers. Pour cela, il faut développer un système de relais techniques et de garde-côtes spécifiques aux conditions naturelles de l’Arctique —voire militariser la côte comme l’a prévu Moscou.

Or, de tels systèmes et investissements requièrent eux-mêmes une fonte des glaces telle que les passages maritimes puissent rester navigables toute l’année. Enfin, la première des infrastructures nécessaires à une telle avancée sur l’océan est l’installation d’un réseau de communications numériques fiable et dense.

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En conclusion, lorsque nous mettons face à face les intérêts stratégiques et les perspectives environnementales à long terme de ces nouvelles fibres trans-arctiques —perspectives que chacun jugera en son âme et conscience— la bonne question est celle-ci : quel sera, dès 2013, le gain absolu du trader londonien pour envoyer son ordre à Tokyo ?

En d’autres termes, en millisecondes, quelle est la valeur du quatrième océan de la planète ?

Pour lire la totalité, cliquer ICI

De Mikå Mered, Étudiant-chercheur en prospective économique à Columbia University et entrepreneur à l’international. Il rédige actuellement une thèse intitulée Arctique-Antarctique : les enjeux de la gouvernance mondiale à travers la gouvernance énergétique.
Auteur : Mikå Mered
Source : www.atlantico.fr publié par Sos-Planète

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