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13 févr. 2012

Ouvrir le débat sur le Mécanisme Européen de Stabilité : une urgence aux mains des citoyen-ne-s…

Nous n’allons pas encore dire que tout va mal, c’est une évidence. Est ce que ça peut aller encore plus mal? OUI avec un plan complètement fou qui va pouvoir mettre à genoux n’importe quel pays selon le bon vouloir de ceux qui ont concocté cette aberration et ce, à partir de juillet 2012. On ne pourra pas se sortir des dettes, avec encore plus de dettes, pourtant des personnages NON-ELUS, ont pris des décisions en prenant soin de se mettre à l’abri de la justice. Personne ne pourra les traduire devant un tribunal. Ce que vous aller lire est une lettre écrite aux parlementaires pour leur demander de prendre position. Ne croyez pas que ce soit innocent, ce Mécanisme de Stabilité Européen ou MES, est un plan d’asservissement mûrement réfléchi. Vous devinez sans peine qui seront les esclaves…   Nos amis Belges ont réagit et nous?

Le MES est le nouveau dictateur européen. Quand il veut, et aussi souvent qu'il veut, il peut simplement exiger des pays de la zone euro de payer des milliards d'euros sous 7 jours ! Il peut ruiner un gouvernement en moins d'une semaine !



À l’heure où la crise de la dette et ses conséquences ne sont plus réservées aux pays du Sud, l’Union Européenne a décidé de se doter d’un Mécanisme Européen de Stabilité sensé permettre la gestion des crises au sein de la zone euro et remplacer de façon permanente les temporaires Fonds Européen de Stabilité Financière (FESF) et Mécanisme Européen de Stabilité Financière (MESF) à partir de 2013. Non seulement la signature de ce traité instituant ce mécanisme au niveau européen s’est faite durant l’été 2011 (période de vacances estivales où la vigilance des citoyen-ne-s est déforcée) mais surtout son contenu a pratiquement été passé sous silence dans la presse et par nos dirigeants.

Depuis l’automne 2011, une vidéo de quelques minutes présentant le MES sous-titrée dans de nombreuses langues circule sur la toile à l’initiative du groupe de journalistes allemandsAbgeordneten-check. Son premier visionnage laisse pantois tant les passages du traité qu’elle met en exergue apparaissent comme antidémocratiques et abusifs. La lecture du texte intégral de ce traité confirme bel et bien les dénonciations de la vidéo. De nombreux articles fleurissent sur Internet |1| pour dénoncer le fait que le MES bafoue les principes de base de la démocratie : il échappe à tout contrôle démocratique (du Parlement européen, des parlements nationaux et de la Cour des comptes européenne) et bénéficie d’une immunité juridique |2| totale alors qu’il dispose librement des caisses des États. Cette prise de pouvoir, qui porte directement atteinte aux prérogatives des parlements nationaux élus par les peuples, a toutes les apparences d’un véritable coup d’État.

Dans son troisième article, le traité développe sa raison d’être : « mobiliser des ressources financières et fournir, sous une stricte conditionnalité de politique économique, une assistance financière à ses membres qui connaissent ou risquent de connaître de graves problèmes de financement, si cela est indispensable pour préserver la stabilité financière de la zone euro dans son ensemble ». Les conditions |3| en question rappellent directement celles du FMI (privatisations, programmes d’ajustement structurel…) dont nous ne connaissons que trop bien les effets néfastes sur les populations. D’entrée de jeu |4|, le traité annonce la couleur en scellant une coopération « étroite avec le Fonds monétaire international dans l’octroi de l’assistance financière » ainsi que la nécessité pour « l’État membre de la zone euro demandant l’assistance du MES qu’il adresse une demande similaire au FMI ». Plus loin, le texte est tout aussi limpide, octroyant au FMI et à la Commission européenne le pouvoir d’évaluer la situation financière du pays en difficulté et de proposer un « programme d’ajustement macroéconomique » |5|. En outre, le MES bénéficiera, comme le FMI et après ce dernier, du statut de « créancier privilégié »|6|. Il est utile de rappeler qu’une fois ratifié le traité prévaudra sur les lois nationales.

Devant une telle atteinte à la souveraineté des peuples, nous devons réagir. Le temps presse car le traité, déjà approuvé en 2011 au niveau européen, doit rapidement être ratifié par les parlements des États signataires. La ratification prévue au départ d’ici le 31 décembre 2012 serait déjà avancée à la mi-2012. Il est donc urgent d’ouvrir un débat démocratique de fond sur cette question. Le CADTM souhaite inviter les citoyen-ne-s à se saisir de cette question en interpellant les parlementaires belges et en leur demandant de se prononcer clairement en faveur ou contre la ratification du traité instituant le Mécanisme européen de stabilité.

La Belgique ne contribuant qu’à hauteur de 3,48% |7| au capital du MES, un blocage au parlement belge ne suffira pas. Il faut impérativement que cette action citoyenne d’interpellation s’étende à toute l’Europe et en particulier à l’Allemagne (27,15%), la France (20,39%), l’Italie (17,91%) et l’Espagne (11,90%).

Nous lançons donc par cette action un appel vers tous les peuples d’Europe afin de montrer ensemble à nos dirigeants que nous avons voix au chapitre.


|2| Traité européen instituant le mécanisme européen de stabilité, Article 32 (pour l’immunité du MES) et 35 (pour l’immunité des personnes), Conseil de l’Europe, 2 février 2012 voir l’article

|3| Article 12 voir l’article

|4| Préambule, Considérant que, 8) voir l’article

|5| Article 13 voir l’article

|6| Préambule, Considérant que, 13) voir l’article

|7| Pourcentages provenant de la clé de contribution, Annexe 1 voir l’article




la lettre aux parlementaires

Madame, Monsieur,

Je vous écris concernant le traité européen instituant le mécanisme européen de stabilité sur lequel vous devrez vous prononcer prochainement en tant que parlementaire belge. Je m’étonne du silence qui entoure ce traité crucial et je m’indigne de l’absence de consultation populaire à ce sujet. Il faut impérativement ouvrir un débat public sur cette question dans les plus brefs délais. Les citoyens n’ayant jusqu’à présent pas été directement consultés sur ce document essentiel, la balle est dans votre camp et je compte sur vous.

Au sein de ce mécanisme, les décisions seront prises par le Conseil des gouverneurs composé exclusivement des ministres des finances de la zone euro 1. Aucun veto, ni aucune autorité des parlements nationaux n’est prévu sur ces ministres lorsqu’ils agissent au titre de gouverneurs. De plus, ils jouiront en cette qualité d’une immunité totale leur permettant d’échapper à toute poursuite judiciaire 2. Pourtant, ils disposeront alors librement des caisses de l’État qui devra accéder de façon « irrévocable et inconditionnelle » 3 à leurs demandes. Il est aussi intéressant de noter que le budget de départ 4 du MES pouvant être réclamé aux États-membres dans un délai de sept jours seulement 5 n’est pas plafonné et peut donc augmenter de façon illimitée sur décision du Conseil des gouverneurs 6.

Aucun membre ou employé de cette structure ne sera élu par la population ni responsable devant elle. Plus fort encore, le MES peut attaquer en justice mais pas être poursuivi, pas même par les gouvernements, les administrations ou les tribunaux 7. Le manque de transparence concerne aussi les documents « inviolables » 8, qui ne seront rendus publics que si le Conseil des gouverneurs le souhaite.

Négation des compétences fiscales et budgétaires des parlements nationaux, déni des principes de base de la démocratie, impossibilité d’opposer un veto, immunité judiciaire totale, opacité des documents… Autant de procédés antidémocratiques qui m’amènent aujourd’hui à vous demander d’adopter une position claire quant à ce traité. Allez-vous l’accepter ou le rejeter ? Il va sans dire que je prendrai en compte votre réaction sur cette question cruciale la prochaine fois que je serai appelé(e) aux urnes. Pour information, votre réaction sera publiée sur un site 9 permettant aux citoyens de savoir quels parlementaires ont répondu à cette interpellation et comment chacun s’est prononcé.

Merci d’avance pour votre réponse.


1 Traité européen instituant le mécanisme européen de stabilité, Article 5.1., Conseil de l’Europe, 2 février 2012 voir l’article


2 Article 35.1. voir l’article


3 Article 9.3. voir l’article


4 Article 8.1. voir l’article


5 Article 9.3. voir l’article


6 Article 10.1. voir l’article


7 Article 32 (2, 3, 4 en particulier) voir l’article



8 Article 35.1. voir l’article


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