Blogger Tips and TricksLatest Tips And TricksBlogger Tricks

25 févr. 2012

L’orthodontie n’est pas un luxe !

Certaines professions donnent vraiment l’impression de s’être organisées pour tirer un maximum de profit de leur activité.
Est-ce gênant ? Oui.
Même dans notre système libéral, il faut garder le sens de la mesure pour vivre ensemble harmonieusement.
Nous avons choisi comme premier exemple les orthodontistes (ceux qui redressent les dents mal positionnées).

Les revenus de cette profession sont parmi les plus élevés du milieu médical. Aucun chiffre officiel, mais l’ordre de grandeur serait de 15000 euros de bénéfice moyen par mois* (pour environ 2000 orthodontistes en France). C’est comparable, et même le plus souvent supérieur aux revenus de grands chirurgiens, obstétriciens ou anesthésistes qui, à l’inverse, ont des horaires beaucoup plus importants et perturbants (gardes, travail de nuit, stress), et des responsabilités bien plus élevées (gérer des risques vitaux).

En fin de première année d’études médicales (PCEM1), les rares étudiants admis à passer en deuxième année pour devenir médecin, et qui renoncent, le font essentiellement pour devenir orthodontistes. Ceci confirme bien que la rémunération de cette profession est particulièrement élevée. Il est dommage d’ailleurs, qu’à 19 ou 20 ans, on puisse faire de tels choix, dictés uniquement par l’argent.
Comment font-ils pour gagner autant ?

L’organisation est sans failles :
Un numérus clausus bien étudié permet d’éviter qu’il y ait un surnombre de praticiens. Ainsi, chacun peut se faire une clientèle facilement ; mais il n’y a pas non plus de vraie pénurie organisée pour que le temps de travail reste très raisonnable.
Tous les orthodontistes sont en honoraires libres.
Pour ne pas se faire concurrence, il y a une harmonisation locale des tarifs. Ainsi, les honoraires dans l’agglomération nantaise par exemple, tournent tous aux environs de 580 euros par semestre. C’est 3 fois le tarif de la sécu de 193,5 euros, ce qui est monstrueux comme dépassement.
Pour être sûrs d’être payés, lors du premier ou du deuxième rendez- vous, les parents doivent être présents pour accepter et signer un devis, et recevoir les recommandations financières de l’orthodontiste : cotiser à une mutuelle haut de gamme, régler sous dix jours (sinon pas de feuille de soins pour se faire rembourser par la sécu puis la mutuelle, ce qui crée d’énormes problèmes de trésorerie aux parents). Cette partie « fric » est souvent beaucoup plus commentée et détaillée que le déroulement proprement dit des soins.
Au-delà de ce rendez-vous avec les parents, il n’est plus possible en général d’assister aux séances. Les orthodontistes préfèrent traiter directement avec leurs jeunes clients (10 à 15 ans), beaucoup plus dociles sur les prises de rendez-vous. La plupart n’hésitent pas à leur demander de réclamer à leurs parents le règlement de leurs honoraires.
Enfin, bien entendu, les horaires d’ouverture des orthodontistes sont essentiellement pendant les heures de classe. Peu ouvrent le samedi complet, le soir après 19 heures ou pendant toutes les vacances scolaires. Donc, pour assister aux rendez-vous, les enfants doivent rater des heures de cours, sortir de leur école souvent seuls, non accompagnés, après avoir demandé une autorisation de sortie. On aurait pu croire qu’avec de tels honoraires, au moins , leurs horaires seraient adaptés.

Pour 580 euros par semestre, qu’avons-nous ?

Un exemple classique :
premier semestre, le plus chargé…

1 RDV prise d’empreintes, radios. 25 minutes

1 RDV signature devis (avec parents). 5 minutes , plus dix environ avec l’assistante.

1 RDV pose bagues . 35 minutes.

1 RDV 1 resserrage. 1,5 minutes.
Semestres suivants : en moyenne 3 RDVS ( entre deux et quatre) de quelques minutes (le plus souvent à peine 2 minutes).

Nous ne ferons pas le calcul du tarif de la minute. Ce serait trop agaçant.

Pourquoi les orthodontistes sont au forfait semestriel ? On peut se poser la question, mais c’est sûrement psychologiquement plus facile de faire passer un tarif de 580 euros pour 6 mois, que de 200 euros le rendez-vous d’à peine 2 minutes. Ils peuvent aussi argumenter sur le service « après-vente », entretien compris, si votre enfant casse une bague… durant le semestre.

Bref, c’est une profession magnifiquement et très professionnellement organisée pour gagner un maximum d’argent avec un minimum de contraintes.

Bonne étude de cas pour une école de commerce ? Non, c’est en réalité une situation très pénible car les orthodontistes pourraient baisser très sensiblement leurs honoraires et vivre encore correctement. L’argent qu’ils demandent pour s’offrir le niveau de vie qu’ils réclament, exige des efforts, voire des sacrifices très importants aux parents :
cotisations très élevées et pendant trois ans généralement par enfant à des mutuelles haut de gamme.
Ou, reste à charge de souvent plus de 50 euros par mois pendant la même période.

Qui peut croire que ces praticiens ne connaissent pas les efforts qu’ils demandent à leurs patients.

Nous demandons donc aux orthodontistes de se ressaisir et de baisser de façon très significative leurs tarifs. Si non, nous demandons que l’état impose un plafonnement de leurs honoraires et s’assure qu’il n’y ait pas d’ententes tarifaires.

Enfin, il faut absolument informer un maximum de parents et même de jeunes clients pour créer une pression susceptible de faire enfin bouger les choses.

Pour-convaincre.com



*Nous serions ravis d’être renseignés par les syndicats de cette profession, s’ils ont des chiffres plus précis.


agoravox.fr

Aucun commentaire: