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7 janv. 2012

La vérité sur les prétendues galettes des rois artisanales

EXCLUSIF Selon le célèbre boulanger Jean-Luc Poujauran, plus de 80% des galettes vendues à Paris sont des produits industriels que les boulangers-pâtissiers se contentent de réchauffer.

C’est l’un des plus gros mensonges faits aux consommateurs. Un mensonge répété invariablement chaque mois de janvier. Les galettes des rois que vous achetez chez votre boulanger ou votre pâtissier sont dans la plupart des cas, des produits industriels, fabriqués en usine et livrés congelés. Mauvaise nouvelle pour les gourmets, dans un très grand nombre de cas, ces gâteaux vendus entre 12 et 40 euros par ces commerçants sont exactement identiques à ceux vendus cette année 4 euros chez Carrefour et 4,50 euros chez Auchan pour une galette 6-8 parts.
Alors que les Français se disent de plus en plus, adeptes des produits sains, bios et fabriqués avec des ingrédients traçables, les voilà qui se précipitent en masse, sans le savoir, sur un produit alimentaire très largement fabriqué à la chaîne dans des usines.

8 galettes sur 10 ne sont pas des gâteaux "faits maison"

Selon le célèbre boulanger Jean-Luc Poujauran, plus de 80% des galettes des rois vendues à Paris sont des produits industriels que les commerçants se contentent de réchauffer. Son confrère, le pâtissier Christian Constant déplore cette situation et l’omerta qui règne en France autour des gâteaux et viennoiseries vendus en boulangeries et pâtisserie.

"Il est très difficile pour un client lambda de faire la différence entre une galette industrielle et une galette faite maison, car dans certains cas, la frangipane congelée et décongelée peut être meilleure qu’une pâte faite le jour même, la décongélation détend les glutens, souligne-t-il, mais c’est tout simplement une arnaque de ne pas informer le client".

Traquer les camions de livraison le matin

Pour cet artisan, il faut aller regarder dans les poubelles des pâtissiers pour en avoir le cœur net, un geste d’autant plus légitime que c’est le seul moyen de savoir quels sont les ingrédients utilisés. Beurre ou margarine, arômes artificiels, quantité et provenance des amandes, conservateurs... La fabrication industrielle oblige parfois à sélectionner les matières premières les plus pratiques et les plus disponibles.

Pour autant la loi n’oblige pas les commerçants qui se proclament pâtissiers ou même boulangers, à donner la liste de leurs ingrédients. "Il suffit de se promener de bon matin dans son quartier pour voir les camions de livraison de groupes industriels bien connus des professionnels telles que les sociétés Coup de pâte ou Tout Beurre", s’indigne Xavier Denamur, restaurateur en croisade contre l’invasion des produits industriels dans les commerces de bouche. Selon lui, le mal est tout aussi répandu dans les 120.000 restaurants français où il ne reste aujourd’hui qu’une minorité de professionnels à bouder les préparations toutes faites ou en kit, à réchauffer avant de servir.

Même régime pour la viennoiserie 

Pour ceux que ces lignes ont émus, inutile de s’offrir un croissant pur beurre pour se remonter le moral. La viennoiserie est encore plus atteinte par cette industrialisation rampante et volontairement dissimulée. Les pains au chocolat, cannelés, mais aussi les macarons et financiers sur lesquels vous vous précipitez sur le chemin de la maison, ont vu le jour dans une grande usine de l’Ouest ou du Nord de la France. Méfiez-vous de votre pâtissier, il vous ment (par omission) tous les jours avec un grand sourire.

challenges.fr

1 commentaire:

Anonyme a dit…

La grande escroquerie du rock 'n' roll habituelle....