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12 déc. 2011

Le coût social des réformes outre-Rhin

(BERLIN, CORRESPONDANT) - Alors que tant de ministres rêvent de passer à la postérité grâce à une loi qui porterait leur nom, Peter Hartz, qui n'a jamais été ministre, a l'insigne honneur de voir quatre lois porter le sien. Et cela l'horripile.

L'ancien directeur des ressources humaines de Volkswagen, membre du Parti social-démocrate (SPD), a été l'un des principaux inspirateurs des lois de l'"Agenda 2010" mis en place en 2003 par Gerhard Schröder. Par voie de conséquence, quatre lois réformant le marché du travail portent son nom.

Fils de ferronnier, pur produit de la promotion sociale allemande des années 1970 et 1980, Peter Hartz incarne à son corps défendant les réformes les plus libérales du SPD. Il incarne aussi l'abus d'un système : il a été condamné par la justice en 2007 pour divers délits commis dans le cadre de ses fonctions chez Volkswagen, notamment des faveurs sonnantes et trébuchantes accordées au dirigeant syndical de VW.

LES "MINI-JOBS" FAVORISÉS

La première loi Hartz oblige les chômeurs à accepter un emploi moins rémunéré que leur allocation de chômage. S'ils sont célibataires et sans enfant, l'emploi peut leur être proposé partout en Allemagne.

La deuxième favorise les "mini-jobs" avec l'exonération des charges salariales pour les emplois payés moins de 400 euros mensuels. Une mesure qui touche plusieurs millions de personnes.

La troisième loi rend plus difficile l'accès à l'allocation de chômage (il faut avoir travaillé un an au cours des deux dernières années) et la durée de cette allocation est réduite à un an.

La quatrième a prévu de fusionner les indemnités sociales et les indemnités de chômage de longue durée, l'équivalent allemand des RMistes que sont les "Hartz IV".

Outre les lois Hartz, l'"Agenda 2010" comportait trois grandes mesures. Sur les retraites, les cotisations ont été augmentées ; l'âge minimal de liquidation des droits pour les chômeurs a été progressivement relevé ; l'âge de la retraite a été reculé à 65 ans puis, en 2007, il a été encore repoussé, à 67 ans progressivement à partir de 2012.

L'avantage fiscal dont bénéficiaient les retraités est peu à peu supprimé, des plans de retraite par capitalisation aidés par l'Etat pour les plus modestes sont mis en place.

Dans le domaine de la santé, un forfait trimestriel de 10 euros lors des consultations médicales est à la charge de patients, les remboursements sont recentrés sur les pathologies lourdes, les soins dentaires sont sortis des domaines pris en charge. Les retraités sont mis à contribution pour l'assurance-maladie.

Enfin, sur la TVA, le seuil a été relevé à 19 % (au lieu de 16 %) avec, en compensation, une baisse des cotisations de chômage pour les employeurs comme pour les salariés. Mais cette baisse a été en partie effacée par une augmentation des cotisations de retraite et des cotisations de santé des employeurs.

LeMonde.fr

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