Vendredi soir Alain Noël Dubart* animait une conférence publique à Foix.
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| Alain-Noël Dubart |
Une manière de dissiper un certain nombre de fantasmes sur la franc-maçonnerie, de parler des traditions et des valeurs véhiculées par les différentes loges, d’expliquer le fonctionnement des obédiences maçonniques… le tout sans dévoiler l’aspect purement initiatique des travaux réalisés en loges.
«La démarche maçonnique est avant tout une démarche spirituelle, elle prend énormément de temps, indique le grand maître, cela impose une réflexion sur la construction de soi, une réflexion sur les grands sujets de société comme la justice sociale, l’éthique, la bioéthique sur lesquels nous travaillons actuellement»
Pour lui, la franc-maçonnerie est aussi un moyen de pallier à un déficit de spiritualité, aux carences des «églises constituées» dont les dogmes ne correspondent plus au monde moderne.
«La franc-maçonnerie est un moyen d’y remédier en gardant la liberté de conscience de chacun car il s’agit d’une démarche de confrontation de ses propres idées à celles des autres […]
Chez nous il n’y a pas d’unité de pensées, on peut venir de tous les milieux socioprofessionnels et toutes les opinions politiques sont représentées mises à part les opinions antirépublicaines, xénophobes et racistes»
Cheville ouvrière de la loi de séparation des églises et de l’Etat, impliquée très concrètement dans la IIIe République et dans l’élaboration des grandes lois sociales, la franc-maçonnerie a peu à peu pris ses distances avec la société civile et a perdu de son magistère moral.
Ajoutons à cela les scandales politico-financiers qui agitent depuis plusieurs années certaines obédiences, autant de dérapages dommageables pour l’image de la franc-maçonnerie dans l’opinion qui font dire au maître de la Grande Loge de France qu’«il faut faire la différence entre ce qu’est une structure maçonnique et les dérives qui peuvent exister comme à l’intérieur de toute structure sociale […] Les francs-maçons ne sont pas des saints mais ils essaient de s’améliorer […]
En ce qui concerne la GLDF, il y a chaque année une vingtaine de radiations de l’ordre maçonnique pour des problèmes qui relèvent de la justice civile ou pénale, sur 33 000 frères ce n’est pas énorme»
C’est aussi pour démystifier un certain nombre de choses que des conférences publiques comme celle de Foix sont programmées dans toute la France pour présenter la franc-maçonnerie en général et la GLDF en particulier.
Mais également pour répondre aux questions du public sans jamais rien dévoiler des rites initiatiques.
A la question à quoi servent les francs maçons aujourd’hui, Alain Noël Dubart convient que «la franc-maçonnerie a davantage vocation à être un laboratoire d’idées, de réflexion sans vouloir peser sur les choix politiques […]
C’est au pouvoir politique de faire des choix mais il importe à ce pouvoir politique d’être éclairé par la réflexion des francs maçons, comme des autres structures syndicales, politiques, etc. qui ont vocation à se faire attendre»
*Alain Noël Dubart vit à Lille. Ce chirurgien orthopédiste est rentré en maçonnerie depuis 1984.
Elu en 2009 grand maître de la GLDF (3e obédience maçonnique en France), on le dit proche de l’UMP mais la GLDF dispose de relais aussi bien dans les rangs de la gauche, du centre ou de la droite.
Il ne souhaite pas faire entendre sa voix pendant la campagne présidentielle sauf en cas de présence de Marine Le Pen au second tour comme la plupart des obédiences l’avaient fait contre son père en 2002.
ariegenews.com
05/12/2011 | 20:06
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