Mahmoud Ahmadinejad, le 8 avril 2008 |
L'administration américaine a imposé de nouvelles sanctions à l'Iran en raison des ambitions nucléaires de celui-ci, frappant en particulier les secteurs bancaire et pétrolier, et a mis en garde tous ceux de par le monde qui font des affaires avec ce pays. "L'Iran a choisi la voie de l'isolement international", a affirmé le président Barack Obama, rappelant qu'en 2009, au tout début de son mandat, il avait invité Téhéran au dialogue. Il a ajouté que Washington avait identifié "la totalité du secteur bancaire iranien, y compris la banque centrale, comme présentant une menace pour les gouvernements ou les institutions financières faisant des affaires avec les établissements bancaires iraniens".
De son côté, le secrétaire au Trésor américain, Timothy Geithner, a indiqué que son ministère avait désigné formellement l'Iran comme une "source d'inquiétude majeure en matière de blanchiment". Conformément à la loi Patriot Act votée peu de temps après les attentats du 11 septembre 2011, cette mesure ouvre la voie à d'éventuelles sanctions des Etats-Unis contre les banques qui traitent avec l'Iran, par l'intermédiaire de banques iraniennes ou de la banque centrale du pays.
Un décret de la Maison Blanche durcit les mesures de rétorsion contre les personnes morales ou physiques apportant "sciemment" un soutien au développement des ressources pétrolières et du secteur pétrochimique en Iran. Le décret s'attaque directement aux deux premières sources de revenu de l'Iran, la vente de brut et de produits de la chimie du pétrole.
L'Iran a dénoncé ces sanctions. "Ces mesures sont condamnées par notre peuple, elles n'auront pas d'impact et seront vaines", a déclaré Ramin Mehmanparast, porte-parole du ministère des affaires étrangères, qualifiant cette annonce de propagande. Le ministère des affaires étrangères russe a lui aussi jugé, ces nouvelles sanctions américaines "inacceptables et contraires au droit international", rapporte l'agence Interfax.
La France a de son côté proposé lundi à l'Allemagne, au Canada, aux Etats-Unis, au Japon, et au Royaume-Uni notamment de geler "dès à présent" les avoirs de la banque centrale iranienne et d'interrompre les achats de pétrole à ce pays pour convaincre Téhéran de renoncer à son programme nucléaire militaire présumé.
Des sources diplomatiques ont confié, mardi 22 novembre, que l'Union européenne envisageait de geler les avoirs d'environ deux cents personnes et sociétés supplémentaires dans le cadre d'un renforcement de ses sanctions à l'encontre de la politique nucléaire de l'Iran. Les nouvelles listes de personnes interdites de visa et de sociétés et personnes visées par des gels d'avoirs doivent être entérinées le 1er décembre par les ministres des affaires étrangères européens, a précisé un des diplomates.
Le vice-ministre du pétrole iranien, Ahmad Qalebani, a pour sa part estimé que"différents pays demandent à acheter du pétrole iranien et la République islamique d'Iran n'a aucune inquiétude concernant le non-achat de son pétrole par des pays européens". "En cas de sanction française ou d'autres pays européens, l'Iran vendra son pétrole à d'autres clients", a-t-il conclu.
L'ONU a adopté un quatrième volet de sanctions en 2010 pour tenter de forcerTéhéran à la transparence sur son programme nucléaire, dont les grandes puissances pensent qu'il comporte un volet militaire secret. A la suite d'un récent rapport de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) allant en ce sens, le Royaume-Uni, le Canada et les Etats-Unis ont annoncé lundi un nouveau tour de vis.
LEMONDE.FR | 22.11.11 | 06h58 • Mis à jour le 22.11.11 | 15h56
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