La coordinatrice de la mission conjointe entre l'ONU et l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC), Sigrid Kaag, s'est félicité samedi de ses entretiens à Damas et de la coopération du régime dans l'élimination de son arsenal chimique.
Alors que l'OIAC a annoncé à La Haye que les Etats-Unis détruiraient une partie de l'arsenal chimique syrien, dont les produits chimiques les plus dangereux, sur l'un de leurs navires, une équipe conjointe ONU-OIAC poursuit sa mission d'inspection de cet arsenal en Syrie.
Les sites de production dans le pays en guerre ont été rendus inutilisables et les armes placées sous scellés.
"J'ai eu des réunions très constructives avec le gouvernement syrien (...) nous continuons à approfondir cette coopération, puisque nous avons un but commun, qui est de débarrasser la Syrie aussi vite que possible du programme d'armement chimique", a déclaré Mme Kaag à des journalistes.
Elle a affirmé avoir également rencontré des membres de l'opposition syrienne à Istanbul.
Aux termes d'un accord du conseil exécutif de l'OIAC, les armes syriennes les plus dangereuses doivent désormais être transportées hors du pays avant le 31 décembre.
"Nous sommes en pleine préparation pour être prêts à la date cruciale du 31 décembre et celle du 5 février, où toutes les armes chimiques les plus dangereuses doivent être prises des sites et (envoyées) à Lattaquié (principal port syrien), en vue d'être transportées et ensuite détruites", a assuré Mme Kaag.
"Les armes chimiques, le matériel, seront détruits hors du pays, sur un bateau", a-t-elle ajouté.
"Il y aura deux phases. Tous les agents chimiques arriveront depuis différents sites à Lattaquié, et seront ensuite transportés sur des navires appartenant à d'autres pays membres qui les emmèneront sur le navire américain", a poursuivi Mme Kaag, assurant que celui-ci "ne mouillerait pas dans les eaux territoriales syriennes".
Après, "ce qui reste va être détruit dans plusieurs pays à travers des sociétés qui peuvent traiter commercialement les déchets qui subsisteront", selon elle.
Les Etats-Unis détruiront une partie de l'arsenal chimique syrien en mer
Pour sa part, le directeur général (de l'OIAC) a indiqué que les opérations de neutralisation (des armes chimiques, NDLR) seraient menées en mer sur un navire des Etats-Unis en utilisant "la technique de l'hydrolyse", a indiqué l'OIAC dans un communiqué.
"Un navire est actuellement en train de subir des modifications pour pouvoir mener les opérations et accueillir les opérations de vérification de l'OIAC", a ajouté l'organisation.
En dépit du consensus sur la destruction de l'arsenal chimique syrien hors du pays en guerre, aucun pays n'avait accepté qu'elle ait lieu sur son sol.
L'Albanie, notamment, avait exclu cette possibilité et la Belgique avait déclaré ne pas y être favorable.
Plus de 30 sociétés intéressées
Après ce procédé d'hydrolyse, "ce qui reste va être détruit dans plusieurs pays à travers des sociétés qui peuvent traiter commercialement les déchets qui subsisteront", a également déclaré Mme Kaag.
Si la destruction des armes doit être achevée à la mi-2014, la destruction de ces déchets, ou effluents, doit être achevée au 30 décembre 2014.
L'OIAC avait lancé à la mi-novembre un appel aux sociétés privées en vue de la destruction de ces déchets ainsi que d'autres parties de l'arsenal chimique syrien, dont des agents chimiques moins dangereux.
Quelque 35 sociétés ont exprimé leur intérêt, a indiqué à l'AFP l'un des porte-parole de l'OIAC, Christian Chartier, soulignant que ces candidatures allaient être évaluées en interne.
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