Alors que les forces populaires irakiennes jouent un rôle essentiel dans la libération des régions occupées par Daesh, l’Institut politique de Washington pour la politique au Proche-Orient accuse l’Iran de créer de nouveaux « Hezbollah » en Irak.Dans une conférence organisée par l'Institut de Washington pour la politique au Proche-Orient (Washington Institute for Near East Policy), trois experts de ce centre (Michael Knights, Phillip Smyth et Ahmed Ali) ont présenté leur analyse sur la création par l’Iran de nouveaux « Hezbollah » en Irak !
Michael Knights a prétendu que les Unités de mobilisation populaire (Al-Hashd al-Shaabi) qui ont été créées suite à la fatwa de l’Ayatollah Ali Sistani en juin 2014, et profite du soutien du Premier ministre Haïdar al-Abadi, représentent une organisation apparemment indépendante, mais en réalité, elles font partie officiellement des forces de sécurité irakiennes. Knights a ajouté que ces forces populaires qui sont également soutenues par l’organisation de Badr (irakienne) et l’Armée de Qods (iranienne), ont joué un rôle indéniable dans la libération des zones occupées par les terroristes de Daesh. Knights estime que ces forces populaires se soumettent à une idéologie antiaméricaine aussi forte qu’à l’époque de l’occupation de l’Irak par l’armée US.
Knights qui n’a pas manqué de suggérer aussi que les forces populaires chiites (Al-Hashd al-Shaabi) d’être à l’origine du limogeage des préfets sunnites dans les zones libérées. Il a prétendu que ces forces (entre 60.000 et 90.000 hommes) dépendent entièrement du Corps des Gardiens de la Révolution islamique (Pasdaran) et du Hezbollah libanais en matière d’armements, de logistiques, de renseignement et de conseils militaires. Michael Knights a évoqué aussi la popularité de ces forces chiites en Irak en raison de leur rôle indéniable dans la libération des villes occupées par Daesh, et il n’exclut pas que les commandants de ces forces s’emparent d’une grande partie du pouvoir politique de l’Irak à l’avenir. En ce qui concerne ces déclarations de Michael Knights, il suffit de rappeler que l’Iran a toujours soutenu les efforts du gouvernement de Haïdar al-Abadi, et a fait état de sa disponibilité à soutenir tout effort pour renforcer la solidarité entre Chiites et Sunnites en Irak.
De son côté, Phillip Smyth a établi une comparaison entre les forces chiites irakiennes (Al-Hashd al-Shaabi) et les forces chiites libanaises entre les années 1975-1978. Il croit que le but de ces forces est de créer une ceinture défensive chiite autour la capitale irakienne, Bagdad.
Comme Knights, Phillip Smyth croit que les forces populaires chiites dépendent entièrement de l’Iran. Smyth estime que la création des « Brigades de Babylone » et de « l’armée de Jésus » au sein des forces populaires chiites, seraient une politique iranienne pour suggérer que ces forces chiites seraient soutenues aussi les minorités irakiennes.
Et enfin, Ahmed Ali estime que le processus de l’influence grandissante de l’Irak chez son voisin irakien avait commencé en 1981 avec la création de l’organisation de Badr, avant que l’invasion américaine de l’Irak en 2003 aplanisse le terrain à une influence plus profonde des Iraniens. Il a prétendu que pour le moment les Irakiens acceptent le risque de faire confiance à l’Organisation de Badr, en croyant que la puissance de combat et les armements de cette organisation pourraient faciliter une victoire militaire sur Daesh. Lui aussi, il estime que les commandants des forces chiites (Al-Hashd al-Shaabi) occuperont des postes politiques importants à l’avenir
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