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31 déc. 2011

Le CAC 40 a perdu 17 % en 2011, miné par la crise

Comme les autres places, la Bourse de Paris a plongé cette année. Les pays émergents ont aussi été touchés. Seule Wall Street a résisté à la crise des dettes et au ralentissement économique.

2011 est une année que les investisseurs préféreraient sûrement oublier. «Elle a été pour eux épuisante et traumatisante», résume Pierre Sabatier, stratège chez PrimeView. Tout au long de l'année, les mouvements de panique et de rebonds spectaculaires (+15% en octobre) se sont succédé. Au final, après le millésime en demi-teinte de 2010 (le CAC avait cédé 2,17%), la Bourse de Paris tourne la page de 2011 à 3159,81 points, assez loin de son niveau de début d'année (-16,95%).

Seules quatre valeurs du CAC 40 et vingt de l'indice SBF 120 terminent dans le vert. Hermès, une fois de plus, arrive en tête (+46,95%), suivie par EADS(+38,47%). Les petites valeurs ont cette année aussi chuté (-18%). Toutes les autres Bourses de la zone euro ont beaucoup baissé cette année. À commencer par Milan (-25,4%), secouée par la crise de la dette et la crise politique qui en a résulté avec le départ contraint de Silvio Berlusconi et l'arrivée de Mario Monti à la tête du gouvernement. Viennent ensuite Bruxelles (-19,2%), Francfort (-14,69%) et Madrid (-13,5%). En revanche, la Bourse de Londres a limité les pertes (-5,55%), bénéficiant du fait que la Grande-Bretagne n'appartient pas à la zone euro.

L'année boursière, qui avait pourtant bien commencé (le CAC 40 a atteint un plus haut à 4169 points début avril), a été secouée par une succession d'événements géopolitiques (printemps arabe) et économiques, de catastrophes naturelles et nucléaires (Fukushima au Japon) et surtout par la crise des dettes souveraines de la zone euro. «Les investisseurs ont été obnubilés par les dettes européennes et ils ont prêté moins d'attention aux résultats des entreprises, qui étaient pourtant bons jusqu'à l'automne», constate Pierre Sabatier. Pour la première fois depuis une trentaine d'année, les politiques ont influencé les marchés, souvent sous la pression des agences de notation.

«Avant chaque sommet des chefs d'État européens, les marchés, pleins d'espoir, ont monté, espérant y voir annoncer une solution durable à la crise, rappelle Philippe Nahum, directeur du Conseil financier pour Cortal Consors et B*capital. Mais, ces hausses ont été à chaque fois de courte durée et suivies de rechutes, les investisseurs jugeant les propositions des politiques insuffisantes», poursuit-il.

Pendant l'été, l'aggravation de la crise de la dette avec des craintes de contagion aux autres pays de la zone euro a fait plonger les Bourses mondiales. Le CAC a chuté de 25% entre le 1er juillet et le 10 août (et de 34% entre le 29 avril et mi-septembre)! Les signes de ralentissement économique, plus forts que prévu en Europe, ont aussi pesé. «Mais les investisseurs n'anticipent pas pour l'instant les effets d'une forte récession en Europe», estime Claudia Panseri, stratège actions à la Société générale. «Pour cette raison, les valeurs défensives ont moins surperformé les cycliques que lors des précédentes crises économiques», poursuit-elle.
Les bancaires massacrées

La santé (Sanofi +18,6% en 2011) et l'agroalimentaire (Danone +3,3%, Rémy Cointreau +17,26%) ont enregistré les meilleures performances sectorielles de l'année. A contrario, les banques, qui détiennent plusieurs milliards d'euros d'obligations souveraines dans leurs portefeuilles, ont lourdement chuté. Malgré le rebond de début 2011, Société générale a plongé de 57,22%, Crédit agricole de 54,12% et BNP Paribas de 36,25%. Les valeurs des services aux collectivités (utilities) fortement endettées ont aussi été pénalisées. Veolia Environnement a d'ailleurs enregistré la plus forte baisse du CAC 40 (-61,28%). Les secteurs cycliques (automobile, construction, industrielles, matériaux de base) ont aussi souffert. Air France a ainsi plongé de 70,85%, Peugeot de 57,37% et Lafarge de 42,11%.

Les Bourses des marchés émergents, jugées plus risquées, ont aussi été touchées par la crise européenne et les risques de récession qui menacent de freiner leurs exportations. Elles ont chuté de 20% en moyenne. En revanche, Wall Street est la grande gagnante de 2011. Alors que la dette américaine n'est plus notée triple A depuis début août, la Bourse de New York est la seule à clôturer l'année dans le vert (le Dow Jones a gagné 6%).

Un exploit qui s'explique «par une moindre exposition des banques américaines aux dettes européennes et par des signes d'amélioration de l'économie outre-Atlantique», souligne Claudia Panseri. Faute de visibilité, les experts restent très prudents pour 2012. «2011 a été une année charnière et le début d'une période qui va durer longtemps», estime Pierre Sabatier.

lefigaro.fr

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