Les bombardements très intenses de la ville de Saada, par l’aviation saoudienne, semble révéler les vraies intentions de Riyad, tandis que la guerre saoudienne est tout à fait dans l’impasse.
Ces derniers jours, certains milieux politiques saoudiens et américains parlent de la possibilité d’un «cessez-le-feu», au Yémen. Le secrétaire d’Etat américain, John Kerry, a parlé, pendant son séjour, à Riyad, d’un cessez-le-feu de cinq jours. Il a ajouté que si les Houthis acceptaient cette idée, le cessez-le-feu pourrait être prolongé. Mais John Kerry a estimé que les Houthis doivent cesser de présenter des conditions préalables à l’établissement du cessez-le-feu. En effet, les conditions du mouvement yéménite, pour accepter le cessez-le-feu, sont claires : l’arrêt de l’agression saoudienne doit faire l’objet d'un cessez-le-feu, séparément de la lutte des Yéménites contre les éléments d’Al-Qaïda, les miliciens du Parti Islah liés aux Frères musulmans, et les miliciens qui soutiennent le Président démissionnaire et en fuite, Abd Rabbo Mansour Hadi.
Dans ce contexte, la concentration de l’aviation saoudienne sur le bombardement intense de la ville de Saada s’explique par la volonté de Riyad de priver les combattants d’Ansarallah et les Yéménites de leur droit naturel à défendre leur pays, face aux interventions étrangères. Autrement dit, les Etats-Unis et l’Arabie saoudite demandent au mouvement Ansarallah de permettre aux miliciens dépendant des puissances étrangères de commettre leurs crimes contre les civils yéménites, et de ne pas se battre contre eux.
C’est pourquoi les leaders du mouvement révolutionnaire Ansarallah disent qu’ils n’accepteront pas le plan de paix, qui les obligerait à faire un compromis avec les traîtres.
Plusieurs facteurs pèsent, lourdement, sur les événements du Yémen :
1- Plus de 45 jours après le début de l’agression militaire saoudienne contre le Yémen, le régime saoudien n’a pas réussi à obliger les Yéménites à accepter ce cessez-le-feu, qui inclut, aussi, la trêve, dans le combat des Yéménites contre les traîtres intérieurs. Dans ce contexte, l’Arabie saoudite se concentre sur le bombardement intense de la ville de Saada, car cette ville est le centre culturel et populaire du mouvement d’Ansarallah. C’est, donc, un levier de pression, aux yeux des dirigeants saoudiens, pour obliger Ansarallah à accepter le plan de paix américano-saoudien.
2- L’agression militaire saoudienne contre le Yémen s’est transformée vite en une véritable défaite militaire et politique, pour le régime de Riyad, alors qu’à l’exception de quelques cas isolés, les forces yéménites ne se sont pas projetées à l’intérieur du territoire saoudien, pour attaquer les bases de l’armée des Al-e Saoud. L’armée yéménite a la force nécessaire, pour mener la guerre, à l’intérieur du territoire saoudien, mais la stratégie d’Ansarallah et de l’armée yéménite se fonde sur une tactique intelligente, qui consiste à se concentrer sur le combat, à l’intérieur du territoire yéménite, pour pourchasser les traîtres et les éléments liés à l’ennemi. Par conséquent, après 45 jours, l’armée saoudienne n’a pas réussi à envahir un village ou une petite île yéménite. En revanche, les forces de l’armée yéménite et du mouvement Ansarallah ont réussi à avancer, victorieusement, sur tous les fronts, et à libérer des milliers de kilomètres carrés du territoire occupé par les éléments liés à Riyad et à Al-Qaïda. Par conséquent, les forces d’Ansarallah, qui contrôlaient le Nord du pays, avant l’agression militaire saoudienne, contrôle, maintenant, le Sud du pays, aussi.
3- La défaite des Saoudiens est, à la fois, militaire, politique et morale. C’est la raison pour laquelle, le nouveau roi d’Arabie saoudite a décidé de faire le ménage au sein de la famille royale.
4- Conscient de sa position renforcée, le mouvement yéménite Ansarallah annonce qu’il est pour le processus d’un dialogue entre les groupes yéménites, à condition que Riyad et ses mercenaires ne soient pas présents à la table des négociations.
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