On a appris de source autorisée que le terroriste Sid-Ahmed Ghlam, arrêté, de façon fortuite, nous dit-on, par la police à Paris, a la nationalité française.
Il est franco-algérien, et non un Algérien, tout court, comme il est présenté par toutes les rédactions. Quel intérêt avaient les médias français à l'identifier comme «étudiant algérien» : pousser cette catégorie de Français, «à part entière», mais qui sont d'origine algérienne, à se reconnaître en lui et, pour ceux qui en ont les prédispositions, à imiter son geste, ou alors inciter la masse des «autres Français», les «vrais», d'origine, à cultiver la méfiance, à l'égard de leurs concitoyens redevenus «algériens», en fonction du douar d'où sont venus leurs parents, et plus grave, perçus comme «agents dormants» ? Se méfier des Algériens «insoupçonnables», ceux qui sont hauts cadres ou s'apprêtent, grâce à leurs bonnes études, à occuper des fonctions supérieures, surtout, ceux qui sont «calmes et ont un comportement normal», c'est ce que recommande, d'ailleurs, ouvertement, un ancien responsable à la DGSE.
La parole d'Alain Juillet, c'est son nom, a du poids, en sa qualité d'actuel président du Club des directeurs de sécurité des entreprises. Il est difficile de croire à une erreur de bonne foi commise par les médias, sur la nationalité d'une personne, suspectée d'avoir voulu commettre des attentats, en Ile-de-France, contre des églises, et d'être l'auteur du meurtre d'Aurélie Châtelain, tuée, peu avant, à Villejuif, (Val-de-Marne). En fait, pour chasser sur le terrain du Front national, il faut que ce criminel soit de nationalité algérienne. C'est dans ce scénario d'ensemble que se trouve l'explication à la précipitation avec laquelle les médias ont versé dans la stigmatisation des Algériens, en prenant prétexte de ce fait. Au contraire, en donnant l'information, le ministre français de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, a voulu, visiblement, veiller à éviter ce piège et a parlé, comme il convient, dans ce genre de situation, de l'arrestation d'un «individu». Mais dans le journal "Le Monde", l'individu a été transformé en «un étudiant en informatique algérien de 23 ans, arrivé, en France, en 2009».
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