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2 mars 2015

Marianne dans tous ses états!

La controverse faisait rage en ce début de week-end en Hexagone. La classe politique française n'avait pas, jeudi, de mots assez durs pour condamner l'escapade à Damas de quatre parlementaires français. Leur crime? Ils y ont rencontré, mercredi, le chef de l'Etat syrien, Bachar al-Assad. A Paris, c'était la levée de boucliers et l'union sacrée retrouvée.
Hors de lui, François Hollande, «martial», affirme à partir de la capitale philippine où il est en visite officielle: «Cette initiative, je la condamne.» Et d'ajouter: «Il s'agit d'une rencontre entre des parlementaires français qui n'ont été mandatés que par eux-mêmes avec un dictateur qui est à l'origine d'une des plus graves guerres civiles de ces dernières années, qui a fait 200.000 morts.»
 M.Hollande pêche cependant par omission, qui feint d'ignorer que dans ce nombre de morts syriens, les trois quarts des victimes sont le fait - ce que le président français se garde de préciser - des rebelles (alliés aux jihadistes d'al-Nosra, c'est-à-dire Al Qaîda) que la France soutient par tous les moyens [politique et diplomatique notamment]. On reproche au régime syrien de s'être défendu contre des attaques extérieures.
En effet, pourquoi ce qui serait normal pour la France, se défendre contre des agressions menées par des mercenaires (le Pentagone a admis récemment que plus de 25.000 jihadistes de 80 nationalités combattent en Syrie) financés par des pays tiers, ne le serait pas pour la Syrie? Même le mensonge d'Etat est mis à contribution pour noircir au possible, un pouvoir déjà suffisamment sombre par lui-même sans qu'on en rajoute. Les quatre parlementaires français, cloués au pilori en France, sont des élus du peuple et en tant que tels, ils avaient le droit d'aller s'informer à la source au regard de la manipulation, des amalgames et de la désinformation qui entourent les faits en Syrie. 
Aussi, il semble que la France n'est pas la plus qualifiée pour donner des leçons à qui que ce soit, qui n'est pas étrangère à la longévité des dictatures africaines - souvent pires que celle qui opprime le peuple syrien - qui maintinrent le continent noir en état de sous-développement permanent. Le dossier noir de la colonisation française en Afrique est lourd, faut-il le rouvrir? En effet, combien les Français - qui s'enveloppent dans la toge de la vertu et se présentent en redresseurs de torts - sont oublieux de leurs forfaits ici et là-bàs dans le monde, sur lesquels ils ont été prompts à tirer le voile de la mansuétude, quand ils ne pardonnent aucune infraction commise ailleurs. L'arrogance et l'unilatéralisme sont les deux piliers de la politique étrangère sous [notamment] Nicolas Sarkozy et François Hollande. Un peu d'humilité ne ferait sans doute pas de mal aux dirigeants français qui seraient bien avisés de faire leur introspection sur les tragédies qu'ils ont provoquées ou soutenues [en Afrique et au Moyen-Orient] au nom de la France. Les parlementaires français (socialiste, droite et centriste) en allant en Syrie ont tenté de savoir, faire la part des choses. 
Or, Paris qui n'a jamais jugé politique, ni fait l'effort de comprendre le conflit syrien, soutenait en revanche une coalition syrienne (80% de ses membres sont des bi-nationaux, en particulier français, dont certains ont rompu avec la Syrie depuis des décades) pas du tout représentative, et ignora la vraie opposition au régime de Damas, celle que les médias occidentaux qualifient insolemment d'«opposition tolérée».
Donc, une opposition suspecte dès lors qu'elle lutte contre Assad de l'intérieur de la Syrie et n'émarge pas au cahier des charges occidental. Or, la fameuse «Coalition nationale syrienne» tiraillée entre ses divers parrains [France, Etats-Unis, Grande-Bretagne, Arabie saoudite, Qatar, Turquie] s'est surtout ridiculisée et s'est fait déborder par ses drôles d'alliés d'al-Nosra.
 Or, la donne a changé en Syrie où le régime et l'armée syriens ont repris l'initiative. C'était donc le moment de savoir ce qui s'y passe réellement. 
De fait, analystes et observateurs estiment désormais que le président syrien fait partie de la solution. Au grand dam d'un Occident et d'une France qui ont fait de la chute de Bachar al-Assad une condition sine qua non, au moment où oppositions de l'intérieur et de l'extérieur semblent être tombées d'accord pour rechercher une solution politique au drame syrien. Mais l'impérialisme a-t-il jamais appris de ses échecs et ses défaites?

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