On prend les mêmes et rebelote… Si le vote blanc avait été reconnu, qu’est ce que ça aurait donné? Quand pratiquement la moitié des français désavouent, ceux qui saccagent la France, les bien pensants s’ingénient à minimiser, voire à occulter le score. Il n’y a vraiment pas de quoi se réjouir……
Un Français sur deux ne s’est pas déplacé pour voter. C’est devenu un classique de l’exercice électoral, totalement nié par les acteurs et les observateurs de la vie politique qui aiment à gloser sur les scores des uns et des autres quand la démocratie moderne s’affirme d’abord comme une démocratie de l’abstention.
« Ce soir, les électeurs se sont plutôt mobilisés ». C’est le premier commentaire dont nous a gratifié Brice Teinturier, directeur de l’institut Ipsos, sur France 2. Nos sondeurs sont pleins de ressources. Quand l’abstention frôle les 50% (49,8%), le verre démocratique est à moitié plein. Le chiffre d’ailleurs sans doute le plus significatif de ce scrutin, des précédents et de ceux à venir, n’impacte jamais en rien les commentaires politiques. Ces invisibles de la démocratie n’ont aucune existence, ni politique, ni médiatique.
Dans les partis et chez les commentateurs, l’habitude est désormais prise, sans doute pour longtemps, d’analyser et de décrypter comme un « vote des Français » un résultat qui ne concerne en fait que la moitié d’entre eux. Un procédé confortable quand il s’agit de donner encore un sens électoral à ce qui en a de moins en moins.
Pour Manuel Valls, le « vrai bouleversement » est le score de l’extrême droite, incapable de prendre en compte que ce dimanche le peuple de gauche ne s’est tout simplement pas déplacé. Comme annoncé par un sondage du Figaro, le « ni-ni » défendu par la droite a semble-t-il atteint aussi les électeurs de gauche.
Mais ce qui faisait encore parfois l’objet de quelques commentaires inquiets sur la « crise de la démocratie représentative » est désormais totalement nié. Un simple pourcentage donné dans l’attente des « vrais » résultats qui auront, eux, forcément un sens politique. Il faut disserter sur les scores respectifs du PS, de l’UMP et du FN alors même qu’une récente enquête d’opinion d’Odoxa pour iTélé et Le Parisien nous expliquiait que près de la moitié des sondés (48%) ne se reconnaissent pas dans ces formations… Pis : 26% avouent n’avoir « aucune proximité partisane ». Mais tant pis, n’en parlons surtout pas…
Le vote blanc désormais compté (mais pas comptabilisé dans le résultat finalement), subit le même sort. Cette arme revendiquée contre l’abstention et les votes extrêmes est à peine présentée quand elle est tout simplement niée et ou oubliée. Dans certains cantons, il frôle pourtant les 10%. Au premier tour, le vote blanc agrégé au vote nul franchissaient ensemble la barre des un million !
Ce déni de la désertion des urnes est passé dans les mœurs électorales alors que les vrais mécontents, qui ont tellement abandonné la chose politique que même l’opposition radicale au parti au pouvoir ne les atteint pas, sont dans doute à chercher de ce côté-là.
Selon Anne Jadot, chercheuse au CEVIPOF, un phénomène s’accentue avec la montée de « l’abstention différentielle. Les électeurs du parti au pouvoir s’abstiennent plus ».
Si l’on se penche plus précisément sur les cantons convoités par le FN, on constate que la mobilisation est en effet très relative sinon imperceptible. Dans l’Aisne 45% d’abstention, 5% de votes blancs et nuls et un Front national qui gagne 5 000 voix d’un tour à l’autre.
Dans le Vaucluse, l’abstention baisse de trois points, mais les votes blancs grimpent d’autant. Et le Front national fait le même score qu’au premier tour.
La Seine-Maritime, qui bascule à droite, affiche un taux d’abstention de 51%. Dans le Nord, on compte 53% d’abstentionnistes et 8% de votes blancs et nuls, soit plus de 60% du corps électoral qui ne choisit aucun parti. Et on pourrait égrener sans fin la liste des territoires perdus de la gauche où l’abstention flirte avec les 50%.
Symptomatique, le département de la Lozère, le seul département qui bascule à gauche, est l’un de ceux où l’abstention est la plus faible du pays (31%). La gauche gagne encore quand l’électeur s’est déplacé, mais la mobilisation nécessaire invoqué par Manuel Valls tout au long de la campagne n’a pas eu lieu.
Autrefois, la gauche contestataire « votait avec les pieds ». C’est toujours le cas. Mais les pieds bien au chaud désormais.
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