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11 mai 2014

Le Grand Rabbin de France par intérim au cœur d’un scandale de racket

Un an après le scandale qui avait conduit le Grand Rabbin de France Gilles Bernheim à la démission, c’est au tour de son successeur, Michel Gugenheim, de se trouver dans la tourmente.

Ce dernier n’a certes pas truqué ses diplômes, mais ses méthodes n’ont rien à envier à celles du crime organisé. Il s’agit d’une affaire de racket effectué sur une femme qui demandait le divorce. Cette dernière a filmé la scène avec son téléphone portable.

Le 18 mars dernier, une jeune femme de 28 ans en attente de son «guet» depuis cinq ans fut convoquée par le Beth Din de Paris.


Rappelons que dans la tradition juive, le « guet » est un document rédigé par le mari qui autorise la femme à divorcer. C’est donc le mari qui, dans la tradition juive, décide si sa femme a le droit ou non de le quitter. Écrit à la main de façon très précise par un scribe accrédité, il y est impérativement stipulé que la femme « est désormais libre d’épouser tout homme de son choix » ; le « guet » est ensuite rendu au rabbin. C’est ce qu’on appelle la « remise solennelle du Guet » qui se fait lors d’une cérémonie en présence d’un Beth Din (tribunal rabbinique composé d’au moins trois membres). On notera qu’une femme peut attendre toute une vie son « guet ». Une femme sans «guet » est dite « agouna », ce qui se répercute sur ses enfants, qui ne peuvent donc se marier dans la religion, et être ainsi reconnus comme juifs par la communauté.

La femme dont il est question dans cette affaire attendait son «guet» depuis cinq ans. Sur place, accompagnée de plusieurs de ses proches, elle s’est donc retrouvée face au Beth Din de Paris, composé de Michel Gugenheim, Grand Rabbin de Paris et Dayan (juge rabbinique) ainsi que des Rabbins Betsalel Lévy, Salomon Malka et Haïm Perez, qui s’occupent du service des divorces au Beth Din de Paris. Yossef Itshak Pevzner, directeur des Institutions scolaires Sinaï, c’est-à-dire les écoles Loubavitch, était également présent. Pour obtenir son « guet », la jeune femme était censée contredire son témoignage effectué auprès du tribunal civil… et apporter un chèque de 90.000 euros ! Méfiante, elle avait décidé de filmer la scène.


C’est le Grand Rabbin Michel Gugenheim qui a ouvert la séance en s’adressant à la jeune femme : « Je vais vous demander de déclarer que votre témoignage au tribunal lors du divorce civil était faux » et « je m’en excuse ». Face à la protestation de la femme, l’homme de foi lui a alors expliqué : c’est « le prix de sa liberté ».

Quand l’un des parents de la jeune femme souligna le caractère exorbitant de la somme, le rabbin Betsalel Lévy lui répondit qu’ il s’agissait « au départ de 30.000 euros en espèces », avant de poursuivre « mais par chèque, s’agissant d’un don aux œuvres Sinaï, le donateur recevra un reçu CERFA et ainsi sur 90.000 €, chacun pourra toucher sa part » (certainement en référence aux réductions d’impôts à 66 % des sommes versées aux œuvres d’utilité publique, dont font partie les Institutions scolaires Sinaï, gérées par les Loubavitch). 


Pour résumer, au Beth din de Paris, le divorce c’est 30 000 en cash, 90 000 par chèque ! On notera que dans l’affaire, le directeur de l’organisation Loubavitch, Yossef Itshak Pevzner, était un proche du mari.

Les autres rabbins du service des divorces sont restés «muets» sur les images qui ont été capturées. La famille, qui possédait la somme de 90.000 euros, a finalement signé le chèque. Ayant filmé la «cérémonie religieuse», la famille de la jeune femme a déposé une main courante au commissariat du 19e arrondissement de Paris. La famille exige aujourd’hui qu’on lui restitue le chèque, menaçant de déposer plainte pour «extorsion de fonds».

Des pratiques que les dirigeants du Consistoire (Joël Mergui en l’occurrence) ont systématiquement couvertes. Aujourd’hui, le Grand Rabbin Michel Gugenheim renonce donc à l’élection au Grand Rabbinat de France. Il conserve néanmoins pour l’heure le titre de Grand Rabbin de Paris et de Grand Rabbin de France par intérim.

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