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19 avr. 2014

«Sur les retombées des gaz de schiste, il ne faut pas rêver»

Thomas Spencer, coauteur d’une étude sur les hydrocarbures, doute de leur potentiel économique, comme l’atteste l’arrêt par Total des recherches en Pologne.

L’aventure polonaise de Total ferait-elle pschitt ? Débarqué en 2011 pour y prospecter des gaz de schiste, le pétrolier n’y a plus de permis de forage ou de concessions après l’annonce de l’arrêt de ses explorations à Chelm, dans le sud-est du pays. Après les retraits d’autres géants du secteur, comme ExxonMobil ou l’italien Eni, la Pologne déçoit les pétroliers qui à ce jour n’y ont pas rencontré l’eldorado attendu (lire ci-contre).«Le champ de Chelm ne permet pas une exploitation industrielle, indiquait-on hier chez Total, mais cela ne veut pas dire que le bassin polonais, comme le britannique, n’a pas de potentiel. Notre activité s’arrête momentanément, mais c’est une question de timing, nous restons candidats à d’autres permis d’exploration.»

Au-delà du cas polonais, la question de l’effet d’entraînement des gaz et pétrole de schiste sur la croissance reste posée. Y compris aux Etats-Unis, redevenus l’an passé le premier producteur mondial d’hydrocarbures grâce à l’essor du schiste. Mais il serait très exagéré d’y voir l’origine d’un miracle économique. D’abord parce que sa rentabilité n’est pas au rendez-vous. Avec des investissements colossaux etde bas prix de vente divisés par trois, les rendements restent décevants. Ensuite, parce que le gaz de schiste arrive à un pic et que sa production risque de décliner. Enfin, parce que son impact sur l’économie reste très limité et localisé, en termes de secteurs et d’emplois. C’est la conclusion d’un document «agnostique»de 60 pages, publié le 13 février par l’Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri). L’un des coauteurs, Thomas Spencer, directeur du programme climat de cet institut de recherche lié à Sciences-Po, précise les résultats de l’étude.

Vous affirmez que les gaz de schiste ne sont même pas une panacée aux Etats-Unis, voilà qui va à contre-pied de ce qu’on a entendu jusqu’ici…

C’est un message que l’on n’entend pas très souvent, c’est vrai. Mais nous ne sommes pas seuls à le dire. Une étude de l’Université de Stanford, en Californie, datant de septembre démontre comme nous que l’impact de la «révolution» des gaz et pétrole de schiste sur la croissance sera marginale aux Etats-Unis. Notre estimation optimiste est que son effet à long terme sur le niveau du PIB du pays – et non son taux de croissance annuel – sera d’environ 0,84% entre 2012 et 2035. Soit moins de 0,04% de croissance supplémentaire par an, selon un calcul simple des Echos. Et cela malgré la chute spectaculaire du prix du gaz naturel aux Etats-Unis, qui n’est d’ailleurs pas viable à long terme : après avoir plongé jusqu’à 1,95 dollar par million de BTU (British Thermal Unit) début 2012, il est remonté à près de 5 dollars [3,6 euros, ndlr] en janvier. En fait, d’autres facteurs jouent bien plus sur la croissance et la compétitivité des Etats-Unis que les hydrocarbures de schiste, notamment la baisse du dollar par rapport au yuan chinois et à l’euro.

Vous démontrez que seuls certains secteurs bénéficient de cette «révolution».

Oui, l’impact sur le secteur manufacturier a été minimal. En fait, la baisse du prix du gaz aux Etats-Unis a profité aux industries qui en utilisent beaucoup comme matière première ou source d’énergie. Comme la pétrochimie, les fabricants d’engrais, de matériaux plastiques, d’aluminium, d’acier ou les raffineries pétrolières. L’ensemble de ces industries ne représente qu’environ 1,2% du PIB des Etats-Unis.

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Le National Emancipé 2014

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